02/07/2014
St Paul 20 : Conclusion partielle...
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La femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu'il vit ; mais si le mari meurt, elle est libre d'épouser qui elle veut, dans le Seigneur seulement. Elle sera pourtant plus heureuse, à mon sens, si elle reste comme elle est. Et je pense bien, moi aussi, avoir l'Esprit de Dieu. (1 Co 7, 39-40)
Les deux derniers versets résument la pensée de Saint Paul, rappelant dans un premier temps l'indissolubilité d'un mariage prononcé dans le Seigneur, et l'idée que ne pas se remarier (ici en cas de veuvage) permet plus surement d'accéder au bonheur (1Co 7, 39-40). Saint Paul achève en légitimant sa parole – parfois contestée en temps qu'apôtre – ainsi qu'il l'a déjà fait au verset 25 : "et je pense bien, moi aussi, avoir l'Esprit de Dieu".
Il est essentiel de rappeler que Saint Paul, lorsqu'il écrit aux Corinthiens, écrit dans un contexte très particulier.
- D'une part en raison des cultes de fécondité, liés à une forme de prostitution particulière – cela sans doute accentué par le fait que Corinthe est un port important et donc un lieu de débauche.
- D'autre part en raison d'un contexte extrêmement défavorable aux chrétiens dans d'autres parties du monde, et potentiellement à Corinthe également : minoritaires ici, persécutés en Syrie au Nigeria au Vietnam en 2014 à Rome au premier siècle.
- Enfin dans un contexte où les chrétiens attendent la venue définitive du Christ dans sa gloire pour demain (ou après-demain en cas de grève SNCF).
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27/06/2014
Recherche personne de confiance!
Euthanasie -- la réaction de mes proches n'étant pas garantie (sait-on), je désigne le Pape comme personne de confiance en cas de problème !
C'est pas que j'ai pas confiance en ma famille ou mes amis hein... c'est que eh, dans 50 ou 60 ans, on sait jamais, ils seront peut-être tous morts ou brouillés... j'espère pas mais bon. En tout cas, le seul qui ne change pas d'avis (parce qu'il est parfait) c'est Dieu. Comme je pressens qu'une procuration en Son nom serait contestée ou que Sa volonté serait interprétée, il ne reste guère que Son vicaire sur terre pour porter la parole d'Espérance sur laquelle je fonde mes aspirations.
Malgré la double certitude que Dieu m'aime infiniment qu'il est tout-puissant, c'est sûr que si je suis immobilisée sur un lit d'hôpital, je vais bader grave. Si j'ai encore assez de conscience pour ça. Je ne souhaite pas me donner la mort, je préfère offrir ma vie, mais je sais que dans les derniers moment il se pourrait bien que ce ne soit pas facile. Alors si, en plus de veiller sur moi d'un point de vue légal, mon mandataire peut veiller sur moi spirituellement, ça serait pas mal évidemment.
J'aimerais aussi que par sa décision, il protège mon entourage de la culpabilité. Je ne souhaite pas que quiconque se rende responsable de la mort de quelqu'un, même si le quelqu'un c'est moi, et que je l'ai demandé dans une situation de faiblesse. Qu'il les protège par sa décision, mais aussi par sa prière, car mes proches seront largement mis à l'épreuve.
C'est pourquoi je désigne le Pape François ou son successeur sur le trône de St Pierre comme personne de confiance pour prendre les décisions en mon nom dans le cas où ma conscience serait trop altérée.
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Quand on divinise la Nation
On peut diviniser tout un tas de trucs et pas seulement la république ou la démocratie. Pour Marine Le Pen, il semble que ce soit la nation.
Elle déclarait souhaiter, au sujet de l'affaire Vincent Lambert, que "les lois françaises et les institutions françaises aient le dernier mot". Elle s’est dit "contre cette supranationalité et cette autorité imposée par l’Union européenne". (France Info, 24 juin 2014) Pour rappel, le Conseil d'Etat venait de décider de la mort de Vincent Lambert. Décision suspendue (temporairement?) par la CEDH quelques heures plus tard.
Marine Le Pen met ainsi la nation au-dessus des lois naturelles, dans l'ordre de ses priorités, et non l'inverse. C'est-à-dire que pour elle, la nation est l'absolu, la morale est le relatif. C'est la nation qui décide de ce qui est moral et ce qui ne l'est pas. Si la nation décide quelque chose d'immoral et qu'une autre instance, non nationale, la contredit, son allégeance reste à la nation quelle que soit la décision prise.
Si l'on en juge ces déclarations, la nation serait donc, non seulement digne de vénération, mais surtout le sommet de la hiérarchie des valeurs. Donc transcendante. Le référent ultime de l'homme serait la nation (plutôt qu'une instance, politique, spirituelle ou mystique qui serait supérieure à la nation). La nation est l'instance supérieure par excellence dont nous dépendons. Nous existons relativement à la nation qui est l'absolu.
Or, qu'est ce qu'un dieu? Le Larousse donne plusieurs définitions.
- (Au singulier ou au pluriel, avec une minuscule, et un féminin déesse) Dans les religions polythéistes, être supérieur doué d'un pouvoir surnaturel sur les hommes; divinité: Les dieux des Romains.
- Personne à laquelle on voue une sorte de vénération, un attachement passionné, ou que l'on considère comme supérieure: Ce sportif est leur dieu.
- Objet, chose, idée que l'on place au plus haut dans la hiérarchie des valeurs et à quoi on sacrifie tout: le dieu dollar.
Ajoutons la définition monothéiste de Dieu que donne wikipédia et qui manque au Larousse:
Dans les religions monothéistes, Dieu est l'être suprême, unique, transcendant, universel, créateur de toutes choses, doté d'une perfection absolue, constituant le principe de salut pour l'humanité et qui se révèle dans le déroulement de l'histoire.
Imaginons le système de pensée suivant: la nation est l'instance suprême. Elle seule doit exister. Elle est transcendante. Elle est de tout temps et de tout lieu (pas la France, hein, la nation). Elle légifère sur toutes choses, morales comme matérielles. Elle ne souffre pas la contestation car elle est parfaite. Notre salut ne dépend que d'elle. Elle se révèle dans le déroulement de l'histoire. Bref, la nation est Dieu.
Et bien, avec ce type de déclaration, vous voyez qu'on n'en est pas loin... C'est pourquoi les cathos, mêmes les plus patriotes, digèrent mal le message: ils préféreraient, même avec tristesse, le joug d'une Europe lorsqu'elle respecte (malheureusement ce n'est pas toujours le cas) la loi naturelle à celui d'une France qui nie son existence. Parce que les cathos (comme tous les croyants monothéistes honnêtes) ne peuvent pas diviniser la nation (pas plus que n'importe quoi d'autre les petits ballons ronds par exemple). Ce serait de l'idolâtrie...
Et vous allez voir sortir de la tombe le vieux débat gallican/ultramontain !
NB: ceci n'est pas une analyse globale du FN, où plusieurs tendances se côtoient, mais une simple remarque sur une unique déclaration de sa présidente... remarque qui peut valoir pour n'importe lequel d'entre nous. On a tous nos idoles. Moi c'est Tolkien.
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25/06/2014
St Paul 19 : ultime contresens...
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Si quelqu'un pense, étant en pleine ardeur juvénile, qu'il risque de mal se conduire vis-à-vis de sa fiancée, et que les choses doivent suivre leur cours, qu'il fasse ce qu'il veut : il ne pèche pas, qu'ils se marient ! Mais celui qui a pris dans son cœur une ferme résolution, dehors de toute contrainte, en gardant le plein contrôle de sa volonté, et a ainsi décidé en lui-même de respecter sa fiancée, celui-là fait bien. Ainsi celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. (1 Co 7, 36-38)
La traduction du terme "fiancée" dans les derniers versets du chapitre donne lieu à un fascinant contre sens. Parthenos ne signifie pas ici fiancée, mais jeune fille. En effet, il semble étrange à nos yeux d'occidentaux des années 2000, qu'un jeune homme prenne la décision de ne pas épouser sa fiancée. "Les fiançailles sont faites pour être rompues, au mieux par un oui", dit le proverbe.
Sauf qu'ici on ne parle pas de deux jeunes gens décidant librement de ne pas rompre leur état de fiancé librement consenti, ce qui apparaît effectivement comme une absurdité, mais tout simplement d'un père qui cherche à marier sa fille. L'époque en effet ne connaît que les mariages arrangés ou presque. Le souci du père est de marier sa fille. État des faits choquants pour notre mentalité, ce qui explique peut-être cette erreur de traduction : pour nous, il est de toute façon mal considéré de marier sa fille sans son consentement. Le verset 38 se lirait donc ainsi : "ainsi celui qui marie sa fille fait bien, mais celui qui ne la marie pas fait mieux encore".
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18/06/2014
St Paul 18 : le péché, division par essence
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Je vous le dis, frères : le temps se fait court. Que désormais ceux qui ont femme vivent comme s'ils n'en avaient pas ; ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont dans la joie, comme s'ils n'étaient pas dans la joie ; ceux qui achètent, comme s'ils ne possédaient pas ; ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde. Je voudrais vous voir exempts de soucis. L'homme qui n'est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui s'est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme ; et le voilà partagé. De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d'esprit. Celle qui s'est mariée a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. Je dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour vous porter à ce qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur. (1 Co 7, 29-35)
"Je vous le dis, Frères, le temps se fait court" (1 Co 7, 29) Rien n'a plus d'importance pour Saint Paul, que le retour du Christ. Que l'on reçoive le corps du Christ dans le mariage, dans l'eucharistie ou dans l'Église, le don de Dieu est sans mesure, il est total, quels que soit le cas. Mais il doit exister une unité entre ces corps. Si l'on brise le corps du Christ, dans un de ces exemples, comment peut-on encore avoir accès au corps du Christ par une autre façon, s'il y a unité du corps ?
C'est pour cette raison précise que l'on ne peut avoir accès à l'eucharistie si l'on a des péchés graves non confessés sur la conscience. Par le péché grave, on brise l'unité du corps du Christ*.
Le péché n'enlève rien cependant au fait que le chrétien est baptisé, et par le baptême, associé à la Croix du Christ, plongé dans Sa mort et Sa résurrection.
Saint Paul témoigne de son envie de nous voir épargner la klipsis (le terme souci que l'on trouve dans la traduction de la BJ est également une traduction du terme grec klipsis). En effet, le risque d'être partagé, désuni (1Co 7, 34) risque d'éloigner du Christ. Par partage et désunion, on peut penser à la tension qui traverse une famille en cas de persécution. Le Christ monté au ciel est encore parmi nous : il s'est éloigné par respect pour le refus des hommes, celui des prêtres et de ceux qui l'ont mis à mort ; refus que ne partagent pas les chrétiens.
Saint Paul souhaite donc que les chrétiens soient tout entiers au Christ, car Il va revenir. Ce n'est cependant pas le mariage en soi qui éloigne du Christ : le couple est, avec l'eucharistie, le corps quotidien d'union au Christ.
Saint Paul souhaite que les chrétiens ne se chargent pas de conflits inutiles, puisque Jésus revient – et/ou parce que nous allons à Lui. Mieux vaut être marié, en temps de paix ; mais mieux vaut ne pas laisser prise au conflit quand la persécution arrive. Aux versets 32 et 33, le mot merimna traduit également par souci signifie en fait partage, division. Les circonstances peuvent changer : dans tous les cas, Saint Paul recommande de s'attacher "à ce qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur" (1Co 7, 35).
*Saint Paul répond, ici, avec 2000 ans d'avance, à l'impossibilité pour les divorcés de se remarier dans l'Église, et justifie qu'ils n'aient plus accès à la communion du fait qu'ils se trouvent en état de péché grave, en l'occurrence adultère. C'est en raison de cet état de péché grave qu'ils ne peuvent accéder à la communion, et non parce qu'ils seraient excommuniés.
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