25/06/2014
St Paul 19 : ultime contresens...
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Si quelqu'un pense, étant en pleine ardeur juvénile, qu'il risque de mal se conduire vis-à-vis de sa fiancée, et que les choses doivent suivre leur cours, qu'il fasse ce qu'il veut : il ne pèche pas, qu'ils se marient ! Mais celui qui a pris dans son cœur une ferme résolution, dehors de toute contrainte, en gardant le plein contrôle de sa volonté, et a ainsi décidé en lui-même de respecter sa fiancée, celui-là fait bien. Ainsi celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. (1 Co 7, 36-38)
La traduction du terme "fiancée" dans les derniers versets du chapitre donne lieu à un fascinant contre sens. Parthenos ne signifie pas ici fiancée, mais jeune fille. En effet, il semble étrange à nos yeux d'occidentaux des années 2000, qu'un jeune homme prenne la décision de ne pas épouser sa fiancée. "Les fiançailles sont faites pour être rompues, au mieux par un oui", dit le proverbe.
Sauf qu'ici on ne parle pas de deux jeunes gens décidant librement de ne pas rompre leur état de fiancé librement consenti, ce qui apparaît effectivement comme une absurdité, mais tout simplement d'un père qui cherche à marier sa fille. L'époque en effet ne connaît que les mariages arrangés ou presque. Le souci du père est de marier sa fille. État des faits choquants pour notre mentalité, ce qui explique peut-être cette erreur de traduction : pour nous, il est de toute façon mal considéré de marier sa fille sans son consentement. Le verset 38 se lirait donc ainsi : "ainsi celui qui marie sa fille fait bien, mais celui qui ne la marie pas fait mieux encore".
Publié dans Dieu | Commentaires (2) | Facebook | | | Isabelle
Commentaires
Deux éléments qui semblent manquer à votre analyse :
1. Ces versets sont écrits et doivent se lire avec l'idée de parousie imminente. D'où l'idée qu'il serait bon de consacrer son énergie exclusivement à Dieu
2. La "fiancée" est surtout celle qui a été promise : le mariage, dans la culture hellénique, se faisait en 2 temps séparés : la promesse et la cohabitation. Est "fiancé", pour Paul ici, celui qui se trouve dans l'entre-deux. Ainsi, laisser son "ardeur juvénile" ne revient qu'à hâter le processus.
Écrit par : Incarnare | 26/06/2014
J'évoque dans beaucoup des autres paragraphes le contexte de l'attente de la parousie que les chrétiens vivaient à ce moment (à lire ici : http://lacorbeilleapapier.hautetfort.com/st-paul-vous-parle-du-mariage.html#center). C'est sûr que j'aurais pu le faire encore ici. Je pense qu'il faut lire la lettre dans son ensemble, même si ici, je l'ai découpé pour rendre plus digeste le commentaire.
Écrit par : Bab El | 27/06/2014
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