Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/04/2017

Les trolls dans nos campagnes !

Parce que la campagne vole très très haut cette année, certains sortent des terrains battus. On sent que le système est vachement apprécié. En tout cas, c'est la première fois que je vois autant d'affiches de ce type. Cliquez sur les liens pour voir les images dans leur contexte (mais il y en a sûrement que vous avez déjà vu ; personnellement, j'ai croisé chacun de ces types d'affiches autour de chez moi ou de mon boulot).

Les trolls philosophes

Eleuthère 1.jpg  Eleuthère 4.jpg

Eleuthère 2.jpg

Le troll opposant

Macron L'héritier 2.jpg

Macron L'héritier 3.jpg  Macron L'héritier.jpg

Le troll comique

donald.jpg

Juste leblanc.jpg  Leodagan 2017.jpg   en nage.jpg

Publié dans Société | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

27/12/2016

Je répondrais plus tard.

pixgeek.jpg

Non, mon boulot n'est pas archi prenant, oui, j'ai bien reçu votre message, non, je ne me fous pas de votre gueule.

Pourquoi retarder la réponse? Pourquoi éteindre son portable alors qu'on n'avait rien d'urgent? Pourquoi oublier son portable chez soi en partant le matin? Pourquoi refuser d'en posséder un?

Etre joignable partout, c'est abolir des limites imposées par l'espace. Devoir répondre sur le champ, c'est abolir les limites dues au temps. Quel progrès fantastique, me direz-vous, et il faudrait être un peu fou pour ne pas en profiter !

Joignables n'importe quand, par n'importe qui ou presque, et sommés de réagir à la vitesse de la lumière, nous sommes comme englués dans une immense toile d'araignée (toile = web en anglais), comme une fourmi connectée au reste de la fourmilière en permanence. 

Autrefois on écrivait aux absents. On les joignait au téléphone, à leur domicile, pour des échanges de nouvelles plus longs ; de vraies conversations. On prenait le temps de réfléchir à ce qu'on allait se dire, de creuser les sujets. On hiérarchisait les informations en fonction de leur importance ou de l'urgence de la réponse : je l'appelle au bureau ? Non, après tout, il peut attendre ce soir... On prévoyait mieux, on organisait moins de plan à l'arrache, ou alors avec les gens qu'on voyait, les collègues de bureau, la famille, les colocataires, les voisins...

Maintenant, tout est pressant. "Ramène du PQ", "J'accouche !!", "Peux-tu m'envoyer les photos de l'EVJF", "Tu vas en Bretagne cet été ?" Tout est au même niveau, et il faut réagir à tout. Il est indélicat de ne pas répondre dans l'heure au pote qui vous demande "ça t branche le dernier Nolan la semaine pro?"

On est tellement bombardé d'informations et de demandes, toutes formulées sur un ton pressant, qu'on en perd le sens des priorités. On se veut tout à tous à tout instant. Du commentaire posté sous le statut d'un ami au texto qu'on vient de recevoir, ne pas répondre, c'est la fin du monde. Et on traite le plan de potes à l'arrache avec la gravité d'une l'urgence familiale.

Si vous avez plus de 25 ans, vous vous souvenez peut-être d'un temps où ces sollicitations permanentes n'existaient pas. Faites un effort de mémoire, rappelez-vous de cette époque où vous viviez sans portable, ou en tout cas sans portables connectés à internet, sans facebook, sans twitter, avec une pauvre adresse de messagerie (et MSN, qui se rappelle de MSN ?). Est-ce que les rapports humains étaient moins riches ? Est-ce que vous aviez moins d'amis (hors syndromes adolescents)? Essayez de comparer, pour vous rendre compte des dimensions que ça a pris.

Ça m'aurait pris 20 secondes de répondre à ce texto, et je ne suis pas débordée. En plus, j'ai la capacité propre aux femmes de penser mal à deux ou trois trucs en même temps. Je me serais à peine déconcentrée.

Si j'ai vexé en ne répondant pas, j'en suis désolée. La vraie raison, la voici : mon portable m'appartient. Je ne lui appartiens pas. Je suis maître de mon discernement. C'est moi qui dresse les priorités de l'urgence, et tel texto, tel mail, tel commentaire, n'entraient pas dans cette catégorie. Si je commençais à répondre immédiatement à tous les messages que je reçois quel que soit leur degré d'importance, je saurais qu'il est temps pour moi de reléguer le portable au domicile, et peut-être même au fond d'un placard.

Parce que le temps et l'espace, voilà le cadre dans lequel croît ma liberté, et ne pas répondre sur le champ à ce message est un moyen de préserver cet environnement aussi fragile que précieux.

Publié dans Société | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

02/12/2016

[SPOILER] Fantastic Beasts: Is Ariana An Obscurus?

images.jpgAriana Dumbledore, an Obscurus? Now, let's talk about that big new theory

Like many fans, I shared that belief at first. Not anymore. Because there is always a flaw in the plans we make after starting a new J.K.R. story, and today, I am not so sure anymore this one works.

Obscurials usually don't live after 10 and Ariana died at 14. Not a problem: we who watched the Adventures of Newt Scamander, we know that some of them can. It's very rare, but it happens.

So far, nothing wrong with the "Ariana-is-an-Obscurus" story.

Now let's come to the reason of my doubt: Grindelwald was so sure the Obscurial was under 10, and so obviously surprised when he realised it was Credence. Obviously, he never imagined a child could survive that long... He met Ariana. He's clever. He knew the Obscurus he was tracking in New-York was very powerful, therefore, probably, a bit special. If really Ariana was an Obscurial, he would have considered the possibility, wouldn't he?  And yet, it seems he didn't!

Ariana might have been an Obscurial for what we know... Or not. But if she really was, and if indeed Grindelwald knew, then it highlights a little lack of self-consistency.

Since when are J.K.' stories not consistent? And even more, since when is J.K. unveiling her big plans on the very first chapter of a saga? Let's trust her to clear up everything in the end... I bet it won't be that simple nerds!

Publié dans Minute Geek | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

21/11/2016

... Et le Conseil d'Elrond vota utile.

Légère variante

Boromir éleva la voix.

- Pourquoi ne pas penser que le Grand Anneau est venu entre nos mains pour nous servir en cette heure même où nous sommes en peine ? Avec lui, les Libres Seigneurs des Personnes Libres peuvent sûrement défaire l'Ennemi. C'est là sa plus grande crainte, à mon avis.

Erlond le regarda d'un œil vif.

- Si l'un quelconque des Sages abattait à l'aide de cet Anneau le Seigneur de Mordor en se servant de ses propres artifices, il s'établirait sur le trône de Sauron, et un nouveau Seigneur Ténébreux apparaîtrait.

Boromir se leva. Il dominait l'assistance de sa haute taille et reprit la parole d'une voix ferme.

- Laissez-moi présenter l'anneau à mon père ; il deviendra l'égal de Sauron en force et en malignité, et après l'avoir abattu s'installera sur le trône. Ainsi, Sauron sera défait et le Gondor aura le pouvoir d'une manière presque définitive. N'est-ce pas justement ce que nous souhaitons ? 

Tout le monde s'accorda sur ce fait. Cependant, Elrond insista.

-  Personne ne peut prédire ce qui se passera si nous prenons telle ou telle route. Mais il me semble voir clairement à présent laquelle nous devons prendre : une route ardue, une route imprévue. Là réside notre espoir, si tant est que c'en soit un. Nous engager dans le péril - aller vers le Mordor. Il faut envoyer l'Anneau au Feu.

Boromir ricana.

- Nous n'avons pas d'armée suffisamment forte, le pouvoir des elfes est éteint depuis des âges, aucun guerrier n'a la puissance de défier les armées de Mordor. Qui allez-vous envoyer ?

Personne ne répondit. La cloche de midi sonna. Frodon jeta un regard circulaire sur tous les visages; mais ils n'étaient pas tournés vers lui. Tous les membres du Conseil baissaient les yeux, comme plongés dans une profonde réflexion. Une grande peur l'envahit... Enfin, par un grand effort, il parla, étonné d'entendre ses propres mots, comme si quelque autre volonté se servit de sa petite voix.

- J'emporterai l'Anneau, dit-il, encore que je ne connaisse pas le moyen.

Tous le regardèrent avec surprise et ce fut un tourbillon de protestations, que la voix forte de Boromir dominait.

- Il n'a pas ouvert la bouche de tous les débats. Quelle bataille a-t-il remporté par le passé ? Ce n'est ni un guerrier ni un mage. Nous ne pouvons pas mettre notre destin dans les mains d'un simple hobbit ! Il n'a tout simplement pas la carrure.

- Pas la carrure, pas la carrure...

Tout le monde répéta ces mots à l'infini et ce furent les derniers de cette histoire. Le seul candidat pour l'opération suicide n'ayant "pas la carrure", la proposition de Boromir fut voté à une très large majorité. C'était, après tout, la voix de la raison.

Ce texte est adapté à partir du Seigneur des Anneaux, Livre II chapitre II, Le Conseil d'Elrond (traduit de l'anglais par Francis Ledoux)

14/09/2016

Loi du Talion #JeSuisCatholique

Je sais, c'est hors propos, ça date d'il y a déjà deux mois. Et dans cette spirale infernale de l'actu en 140 caractères, on ne s'intéresse déjà plus à ce qui a changé le monde il y a déjà deux mois.

N'empêche, ces mots m'ont fait tellement bondir à l'époque qu'il m'a fallu deux mois pour me calmer. La colère est mauvaise conseillère pour qui veut la paix : comme disait Sénèque dans De Ira III, "qu'est-ce que la guerre, ce fléau qui surpasse tous les fléaux ? L'explosion de la colère des grands." J'ai donc pris sur moi d'attendre.

D'abord d'où ça sort ce truc ?

Œil pour œil, dent pour dent, c'est ce qu'on appelle la Loi du Talion. Vous la trouverez mentionnée dans la Bible ainsi que dans le Coran. Le mot talion vient du latin, etc. Une des formules originelles (on la retrouve avec des variations dans pas mal de textes d'il y a 4000 ans environ) :

Mais s’il arrive malheur, tu paieras vie pour vie,
œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied,
brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure.

Exode 21, 24

Je vous conseille de lire le texte en intégralité, vous le trouverez sur le site de l'aelf. Comme c'est dans la Bible, en concluent les petits malins que vous êtes, c'est donc qu'on peut s'en inspirer dans la vie de tous les jours. Ce qui me fait bien rigoler, parce qu'en général, les mots "loi du talion" et "œil pour œil", on les a retenus grâce à un autre extrait un peu plus connu.

A vrai dire, certains tweets m'ont rappelé qu'à l'époque, peut-être -1500 ou -2000 avant JC, la loi du Talion, c'était une graaaande avancée humaine. Œil pour œil, c'est déjà plus humain que je te prends ta femme, tes enfants, ton bétail, tes gens et tiens, oh, disons ta vie pour arrondir, tout ça pour un chameau que tu m'as piqué. La loi du talion, c'était déjà limiter la vengeance pour faire croître la justice.

C'est dans la Bible, donc c'est moral

D'abord, un tout petit point sur la Bible : la Bible que lisent les chrétiens est un pavé composé d'un conglomérat de témoignages, de généalogies, de poèmes, d'enseignements, un peu comme le Seigneur des Anneaux, sauf qu'écrit sur des millénaires par des centaines d'auteurs qui ont vraiment existé, et qui étaient vraiment poètes, historiens, prophètes, troubadours et je ne sais quoi d'autre. Le pitch, comme on dit à la télé ? Pour retrouver l'Homme qui s'est coupé de Lui, Dieu s'adresse à un peuple, qu'Il fait grandir petit à petit, avec pédagogie, jusqu'au jour où Il rejoint l'humanité, au sein de ce peuple, en se faisant Homme. Et ce Dieu fait Homme, c'est Jésus.

Alors il est plutôt conseillé de ne pas tirer d'enseignement pratique à partir d'une phrase tirée de son contexte. Parce que les hommes décrits dans la Bible ne sont pas parfaits, et tout ce qu'ils font n'est pas nécessairement bien. Ils avancent vers le mieux, c'est sûr ; mais en attendant, ils font pas mal de boulettes (parce qu'ils sont eux-mêmes souvent de gros boulets). Il n'y en a qu'un dont on peut dire que ce gars a tout compris, il n'y a qu'une seule parole dont on peut dire à 100% qu'elle représente le sans-faute du chrétien : c'est Jésus-Christ. Parce que Jésus-Christ est Dieu. Si vous ne croyez pas ça, on ne va pas se mentir : vous n'êtes pas chrétien (et si vous n'êtes pas chrétien, vous n'êtes pas catholique non plus).

Donc, pour les chrétiens (et les cathos en font partie), Jésus-Christ, c'est la Parole de Dieu, il n'y a rien au-dessus, ni d'un prophète ni d'un roi. Le nec plus ultra.

Scoop ! La loi du talion, c'est has been.

Que dit ce Jésus que les chrétiens tiennent en si haute estime ? Et là, c'est la citation que vous connaissez très bien, parce que c'est la plus connue : 

Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.

Matthieu 5, 38-48

Il faut vraiment lire tout le chapitre, encore une fois, je vous mets un lien vers le site de l'aelf parce que je vous aime bien. Vous savez, c'est ce chapitre qui parle des béatitudes (heureux les doux, etc), du sel de la Terre etc. C'est assez court à lire, n'ayez pas peur... 

Alors nos amis qui en appellent à la loi du Talion en ayant le toupet ou la bêtise d'ajouter #JeSuisCatholique ont vraiment une mémoire sélective qui a dû leur coûter cher au collège. Quand vous appreniez les verbes irréguliers, vous vous arrêtiez à l'indicatif ? Et les tables de multiplication, vous les avez stoppées à 5x5 ? Quand Jésus dit, un peu plus loin, "Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent", vous, ça faisait déjà quarante cinq secondes que vous n'écoutiez plus ? En terme de concentration c'est pas mal non plus !

Jésus, donc l'Autorité Suprême pour le chrétien, dit à ceux qui veulent le suivre qu'en gros, la loi du talion est dépassée. En fait, il le dit à un peu tout le monde, mais en revanche Il n'a jamais forcé personne à le suivre. Vous êtes libres, les gars, mais ayez cette honnêteté intellectuelle de ne pas trahir le message de ceux que vous appelez à défendre.

Mais c'est la guerre, nom d'une pipe !

Et la guerre, nous ne l'avons pas choisie. Elle nous a été imposée. On aurait peut-être même mieux fait de la faire plus tôt. Alors Jésus, le Pape et Gandhi, ils peuvent bien aller se faire cuire un œuf de dragon avec leurs belles théories sur l'amour des ennemis. Et c'est vrai, en quoi ça fera avancer l'humanité dans le bon chemin de laisser votre femme et vos enfants mourir sous vos yeux et faire un ptit bisou au jihadiste en le bordant dans votre propre lit après lui avoir chanté une berceuse ?

D'abord, "aimez vos ennemis", ça veut bien dire qu'on en a encore. Si Jésus casse la baraque un jour au Temple, saint Paul, fin théologien, parlait déjà au premier siècle de correction fraternelle. Tout ça pour dire que parfois, on a le devoir de cogner du poing sur la table.

Mais jusqu'à quel point ? Dieu nous a créés pour l'amour. Notre mission sur Terre, c'est de nous aimer. Si quelqu'un répand la haine, n'est-ce donc pas de notre devoir de l'arrêter ? L'Eglise s'est vachement pris la tête sur ce dilemme... Vous trouverez donc pas mal de trucs dans le compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise. Si vous n'avez pas le temps de chercher, j'avais rédigé cette bafouille universitaire quand j'étudiais la théologie, dans le temps.

En très bref, saint Thomas d'Aquin développe l'idée qu'une guerre est justifiée si :
– le dommage infligé par l’agresseur est durable, grave et certain.
– tous les autres moyens d’y mettre fin se sont révélés impraticables ou inefficaces.
– sont réunies les conditions sérieuses de succès.
– cela n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer.

C'est quoi le pire, mourir ou se damner ?

Mais en fait, se baser sur ces critères est déjà hors sujet. On les connait déjà, ces trucs, c'est même enseigné à Sciences Po et ça n'empêche pas les guerres très injustes d'arriver. Le vrai fond du problème, c'est la raison même de notre vie terrestre ; c'est apprendre à être libre d'aimer, etc. Du coup la mise hors d'état de nuire du terroriste n'est qu'un préalable à la paix. Cette victoire humaine n'est pas suffisante, et nous ne connaîtrons pas la paix que le Christ veut nous donner tant que nous n'aurons pas compris que la victoire chrétienne n'implique pas d'abord de sauver nos corps, mais surtout de sauver l'âme du terroriste.

Pour le coup, en voilà, des âmes en danger. Ces gars font de la violence un culte, ils érigent en loi morale la haine des hommes qui ne veulent pas se soumettre aux mêmes lois, ils n'envisagent pas que l'amour doit être libre pour être vrai, ils ne se rendent pas compte qu'ils blasphème le Créateur en tuant des innocents en Son nom. Et ils meurent en blasphémant Dieu. Et ils croient bien faire !

Imaginez la tronche qu'ils doivent tirer en se retrouvant devant Lui. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que risquent ces mecs ? Il y a quand même moins d'incertitude sur le bonheur éternel du Père Hamel que sur celui de ses assassins ! 

- Nous risquons notre vie terrestre. Mais qu'est-ce que la vie terrestre ? Sénèque, ce sage, concluait ainsi son enseignement sur la colère : "Nous n'aurons pas regardé derrière nous, et, comme on dit, tourné la tête, que la mort nous aura surpris." Il faut s'y faire, nous allons mourir... Même si perso je prendrais bien l'option "90 ans, dans mon lit, de vieillesse, entourée de mes petits enfants", au final est-ce que ça fera vraiment une différence pour moi dans 500 ans ? Et puis aurais-je vraiment le choix...

- Eux, en face, ils risquent d'être privés de Dieu pour toujours. Et étant privés de Dieu, ils seront privés d'amour. Dans l'éternité. Une éternité sans amour. Qu'est-ce qu'il reste à l'homme quand il n'y a plus d'amour, plus du tout, même pas une étincelle ? C'est ça, la damnation ! Comme l'écrivait, encore une fois, Sénèque (décidément) : "la plus grande, punition du mal, c'est de l'avoir fait". La première victime du terroriste, c'est lui-même. J'ai aussi écrit un article sur la damnation et la pitié pour celui qui se damne, mais n'allez pas le lire si vous ne digérez pas Harry Potter (ce qui est moins embêtant que le lactose).

A la limite, on s'en bat les tentacules, n'est-ce pas ? Certains peuvent  même puiser une forme de contentement dans l'espoir que ces gars enchaînent maintenant les parties de Cul de Chouette avec le tonton cornu. Mais "j'espère qu'il est en enfer" n'est pas une pensée très chrétienne (et en plus, on n'en a pas de preuve, c'est donc assez pitoyable comme satisfaction). Allez, puisqu'on ne sait plus lire la Bible de nos jours, je vais citer Dumbledore : "n'aie pas pitié des morts, Harry. Aie plutôt pitié des vivants et surtout de ceux qui vivent sans amour." (Ceci dit, Dumbledore citait la Bible à ses heures perdues, alors on est quitte. En plus, ça me rappelle un truc que Jésus a dit aux filles de Jérusalem.)

Dilige et quod vis fac (aime, et fais ce que tu veux)

Il y a un sacré paradoxe ! Sur un plan temporel, nous avons le devoir de protéger les autres des menaces terroristes. Sur un plan spirituel, ce n'est pas un combat contre un terroriste que nous [par "nous", j'entends les chrétiens] menons, c'est un combat contre le Mal, contre l'Ennemi, contre Satan. C'est un combat intérieur avant d'être extérieur, spirituel avant d'être temporel... Mais temporel aussi, et les deux semblent s'opposer.

L'ennemi attaque toujours dans le dos... et masqué. Imaginez-vous au cœur d'une grande bataille en train de chercher en permanence l'étendard de Jésus-Christ, et... ou plutôt allez faire une retraite de St Ignace et vous comprendrez de quoi je parle (bon, si vous n'avez pas le temps, il y a ce dossier un peu tradi sur la forme, mais rien à redire sur le fond).

Ou peut-être prenons-nous le problème par le mauvais côté. 

"Aime et fais ce que tu veux ! Si tu te tais, tu te tais par amour ; si tu cries, tu cries par amour ; si tu corriges, tu corriges par amour ; si tu épargnes, tu épargnes par amour. Qu’au dedans se trouve la racine de la charité. De cette racine rien ne peut sortir que de bon."

Saint Augustin

Partir en guerre avec l'amour de l'ennemi dans le cœur ? Vraiment ? C'est ça la solution ? Pardon mais c'est vraiment pourri... Et en plus, pas réaliste.

Allez, on va mettre la barre un peu haut, et rappeler que Jehanne d'Arc pleurait sur le corps des anglais tombés à la bataille. A quoi ça a servi ? Je ne sais pas, mais mon intuition me dit que c'est ainsi qu'une guerre peut mener à une paix qui ne soit pas seulement le silence des armes. Eh, je ne dis pas que c'est facile, hein. Moi aussi, j'ai déjà imaginé la peur grandir dans les yeux de quelqu'un que j'avais coincé au fond d'une ruelle obscure avec une batte de Baseball Cricket à la main. Mais c'est l'idée générale, le fond du truc. L'amour des ennemis, la guerre juste. La solution au paradoxe.

Et ce sera ma conclusion (enfin ? c'est pas trop tôt !). Si nous voulons que la guerre mène à une paix durable, voilà la vraie question que nous devrions nous poser en partant au combat :

Sommes-nous prêts à pleurer sur nos ennemis ?

| Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle