02/03/2015
Les fondements ultimes de la crise
Notes prises lors d'une conférence donnée par Fabrice Hadjadj à l'occasion du Colloque Vauban 2014. Les passages entre guillemets sont des citations du conférencier.
La "biologisation" du passé
Le temps de référence est le temps préhistorique. A l'école, les enfants apprennent plus le nom des dinosaures que la généalogie des rois de France ! Du coup, l'avenir est post-historique. Nous sommes dans la sortie de l'histoire, comme le montre le succès de la culture post-apocalyptique.
La notion de crise renvoie à quelque chose de temporaire, de provisoire. Ici, ce n'est pas provisoire. La crise est plus radicale que ce qu'on pensait. En fait, il s'agit d'un changement d'ère quasi géologique. Ainsi on voit apparaître de nouvelles couches géologiques, uniquement constituées de déchets humains (plastique...).
La logique gestionnaire
"Le grand art de la modernité, c'est prendre les notions chrétiennes et les tirer de leur terreau chrétien". C'est ainsi qu'est née l'idéologie du progrès. Mais nous avons vu s'effondrer les grandes idéologies du XXème siècle, qui étaient nées de cette croyance selon laquelle le progrès était inéluctable, que l'avenir amènerait des jours meilleurs. La chute du nazisme a précédé celle du communisme, puis du marché. Le désabusement idéologique nous a fait entrer dans une logique gestionnaire. Il n'y a pas de lendemains qui chantent. Depuis la découverte que l'Homme pouvait faire sauter la planète avec la bombe atomique, on ne croit plus dans le temps long. On refuse d'entamer une œuvre que seuls nos descendants verront achevée. L'homme d'aujourd'hui veut un résultat immédiat. Il est dans le divertissement en permanence.
Le relativisme technologique
Nous sommes dans une ère post-idéologique. L'Homme se réfugie dans les fondamentalismes, notamment, en occident, l'écologisme et le technologisme. "On voit de plus en plus de végétariens à smartphone"... L'ère du relativisme – or le relativisme n'est pas une idéologie ! C'est une façon de penser due au dispositif technologique.
La culture de l'émotion
Parallèlement, on entre dans la culture de l'émotion, ce qui est à la fois une réaction et une continuité du relativisme technologique : "l'homme devient la mesure de toute chose" (et non plus un dieu ou une cause). Cette désincarnation s'incarne aussi dans la fin de l'agriculture. C'est un véritable changement de paradigme : fin du temps long, mais aussi fin de la distance.
Sortir de la "contre annonciation"
"Il nous faut sortir de la contre annonciation" (In Vitro Veritas), de ce système "où l'on recherche la fabrication de l'Homme et non sa naissance". Surtout si l'on veut réfléchir à la nation. "Réfléchir à la nation, c'est réfléchir à la naissance". Contrairement à ce que nous laisserait penser l'idée de Contrat Social, nous ne sommes pas des individus doués de langage, mais des fils et des filles élevés dans une langue. La nation, c'est retrouver le sens de la naissance. Et pour cela, rien de tel que se rassembler autour d'une personne emblématique de cette transmission.
... un monarque ?
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27/02/2015
Minute geek : Spocking Fives en hommage à Leonard Nimoy
Le décès de Leonard Nimoy, l'acteur qui a incarné Monsieur Spock dans Star Trek (cet article est antidaté du jour de sa mort) a relancé la pratique qui consiste à "spocker" un billet de banque en y dessinant un Monsieur Spock. Un usage particulièrement populaire au Canada, car le visage de Sir Wilfrid Laurier qui figure sur les billets de 5 dollars se prête particulièrement bien à l'exercice !
Une semaine après le décès de l'acteur, la pratique s'est répandue au point que la banque canadienne a protesté... Un véritable phénomène de société !
L'hommage des trekkies.
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08/02/2015
Le célibat des prêtres est-il la cause des abus sexuels dans l'Eglise ? D'après une victime, ce serait peu vraissemblable
Exercice de traduction - attention, mon anglais est rouillé, je ne garantis rien !
Traduction de l'article paru aujourd'hui dans EWTN News (Global Catholic Network) et avant que ça ne sorte sur Zénit ;-)
A contre courant de l'opinion générale selon laquelle le célibat des prêtre peut entraîner des abus sexuels sur mineurs, une victime d'abus sexuel de la part d'un prêtre assure que la plupart des coupables avait vraisemblablement des problèmes avant d'entrer au séminaire.
"On ne devient pas prêtre puis pédophile, je ne ne pense pas que ça se passe comme ça. Je pense qu'ils avaient déjà de sérieux problème avant de recevoir l'Ordination", explique Peter Saunders aux journalistes ce 7 février lors d'une conférence de presse.
Bien que les prêtres responsables d'abus sexuels sur mineurs soient "bien trop nombreux", "la grande majorité des prêtres et des religieux ne blesseront jamais un enfant. Je pense que c'est important d'en prendre conscience".
Pour Saunders, on abuse du mot "pédophile". D'après lui, le prêtre qui a abusé de lui souffrait de la solitude plutôt que d'une quelconque maladie.
Saunders est un des 17 membres de la Commission Pontificale pour la Protection des Mineurs. Le 7 février, lors d'une conférence de presse, il était aux côtés du Cardinal de Boston, Sean O'Malley, Président de la Commission, pour donner des explications sur la réunion qui se tient du 6 au 8 février à Rome.
Après avoir été abusé par un prêtre durant son adolescence, Saunders a pris contact avec l'Association Nationale des Personnes abusées dans leur Enfance, qui offre un soutien aux victimes et développe des outils de prévention.
Il est un des huit membres qui ont rejoint la Commission du Vatican en décembre dernier.
Annoncée en décembre 2013, la commission a été officiellement établie par le Pape François en mars dernier. Elle doit explorer les diverses propositions et initiatives qui visent à améliorer les normes et les procédures pour protéger les enfants et les adultes vulnérables.
La commission se rencontrait au complet pour la première fois cette semaine.
Le Cardinal O'Malley a aussi soulevé la question de la connexion entre le célibat des prêtres et les abus sexuels dans ses différents diocèses. Pour lui, c'est "un des grands enjeux" de la commission, avec la sélection des jeunes hommes avant leur entrée au séminaire.
Évêque depuis 30 ans, le cardinal, qui a une longue expérience de gestion de cas d'abus sexuels dans ses différents diocèses, dit "ne pas croire, personnellement, que le célibat soit forcément à l'origine des abus".
Le sujet demande encore d'être étudié, mais on sait déjà que "75 à 80% des abus ont lieu au sein du foyer". Il note également que la croissance de la "monogamie en série" (plusieurs mariages successifs) fait du risque d'abus sexuel de la part d'un partenaire un problème croissant.
La cardinal a mis en avant une étude commanditée par la Conférence épiscopales des Etats-Unis au John Jay College en 2003, qui montre que le nombre d'abus sexuel de la part des prêtres "a considérablement chuté" depuis que le dépistage s'est renforcé avant les entrées au séminaire.
Sur la liste des questions à soulever lors des travaux de la Commission, la capacité des évêques à rendre compte des cas d'abus sexuels dans leur diocèse est un sujet prioritaire. "La responsabilité des évêques est certainement un point central des travaux de la Commission", indiquait Saunders.
Le Cardinal O'Malley insiste sur le fait que la Commission est "vraiment très préoccupée" par le manque des responsabilités de certains évêques.
Il a également soulevé le besoin de développer des procédures qui permettront aux cas d'abus par des religieux "d'être réglés rapidement plutôt que de traîner indéfiniment".
La Commission est actuellement en train de former plusieurs groupes de travail qui se concentreront sur des sujets spécifiques. Pour l'instant, deux groupes ont commencé leurs travaux, un qui se penche sur les besoins des victimes, l'autre qui étudie la responsabilité des évêques.
En partenariat avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, la commission a demandé que chaque conférence épiscopale fassent parvenir un guide pour prévenir les abus sexuels sur mineur et pour gérer les cas.
Environ 96% des conférence épiscopales ont répondu, les 4% restants étant des pays de mission qui manquent de ressources et de structures diocésaines.
Le Cardinal O'Malley a annoncé que la commission pourrait bientôt apporter de l'aide à ces pays, pour qu'ils aient les moyens de créer leur propre guide.
"En l'absence de consignes claires à appliquer en cas d'abus sexuels, on a tendance à improviser et l'improvisation entraîne des erreurs, malgré toute la bonne volonté dont on peut faire preuve, et des personnes souffrent à cause de ces erreurs", expliquait le Cardinal.
Le Pape François a envoyé vendredi une lettre à tous les présidents des Conférences Episcopales, ainsi qu'aux différents responsables religieux, pour demander leur entière coopération avec la Commission du Vatican.
Le Cardinal O'Malley a exprimé sa "profonde gratitude" envers la lettre du pape, qui était une réponse à une suggestion que la Commission avait émis il y a quelques temps.
"Cette lettre révèle à quel point la protection de l'enfance est importante dans son pontificat, et demande la participation des conférences épiscopales. Elle appelle aussi les évêques et les supérieurs religieux a prendre conscience de leur propre responsabilité dans la protection de l'enfance et dans l'attention à ceux qui ont été blessés."
En plus de toutes ces initiatives, la Commission du Vatican travaille pour développer des séminaires de formations pour les responsables d'Eglise dans le domaine de la protection de l'enfance.
Ce séminaire, indique le Cardinal O'Malley, concernera aussi bien la curie romaine que tous les nouveaux évêques qui viennent à Rome. Le contenu sera également utilisé dans des programmes d'orientation soutenus par la Congrégation pour les Évêques et la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples.
Des outils pour une journée officielle de prière pour ceux qui ont été blessés par des abus sexuels sont également en préparation.
Saunders disait également que la commission discute aussi de la façon d'aider les victimes à sortir du silence et révéler les abus qu'ils ont subis.
"La première chose que ces personnes doivent faire, si elles s'en sentent capables, c'est de dénoncer les coupables à la police et aux autorités civiles", explique Saunders, notant qu'il y a un record "abyssal" de réponses inappropriées de la part des évêques et des prêtres dans le monde entier.
Saunders, qui a attendu 40 ans avant de sortir du silence, explique qu'il est "très important pour les survivants d'être capable de dire la vérité".
Aussi bien Saunders que le Cardinal O'Malley ont insisté sur l'importance pour les prêtres et les évêques de prendre le temps de s’asseoir et de parler avec les victimes d'abus sexuels de la part de prêtre. Ce serait un élément de guérison et de pardon.
Ils ont mis en avant le fait que le Pape François lui-même a rencontré des victimes l'été dernier, parmi lesquelles Saunders lui-même, avant qu'il ne soit appelé à rejoindre la Commission. Cette rencontre a eu une influence majeure dans la vie personnelle du pape.
Bien que la Commission a encore une longue route à parcourir, "c'est une équipe formidable et je sais qu'ils sont vraiment très déterminés, et c'est cela qui fera la différence", assure Saunders.
"Je pense que nous sommes tous convaincus que le pape François nous écoute et prendra en compte nos conseils... Nous ne sommes pas là pour lancer des paroles en l'air, nous sommes là pour protéger nos enfants, et les enfants de nos enfants".
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06/02/2015
La République est en danger !
Depuis le six février 1934, on en a vues des levées de boucliers. Aux armes, citoyens, la République est en danger !
Un régime qui s'effondre est un fruit qui pourrissait depuis parfois longtemps. Si la République est essentielle à la survie de notre société, quid des anglais, des belges ou des marocains (pour ne citer qu'eux) ? Comment ces gens parviennent-ils à survivre ?
En ce six février, devant le souvenir des Ligues et face au déferlement "républicain" des dernières semaines, j'ai relu les notes que j'avais prise au détour du colloque Vauban. Les quelques mots saisis sur mon portable pendant le topo de Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et écrivain, m'ont interpellés.
Marcel Sembat disait : « Faites la paix, ou faites un roi ». Cela vaut dans tous les pays, en temps de crise. Seuls les bisounours peuvent encore croire que nous ne sommes pas en crise.
Si certains ont vu dans la cinquième république une certaine forme de monarchie (tapez "Monarchie républicaine" dans google, vous entendrez parler de la Cinquième), cette monarchie serait bien incomplète... Sa faiblesse se remarque notamment lors des cohabitations, lors desquelles le Président, de monarque absolu, devient une marionnette.
Le parlementarisme que l'on croyait éteint a refait surface, et Hollande apparaît comme le pâle fantôme de notre Bien Aimé Président (celui qui aime les cochinchinois, les malgaches et les sénégalais... et qui fut élu au bout de 13 tours de scrutin).
Le parlementarisme, c'est un vice structurel dont les partis sont les grands gagnants, en soumettant le pouvoir à leur loi. Triste fin pour une Constitution que le Général de Gaulle, qui cherchait au contraire à rendre au pouvoir son indépendance, n'aurait pu prévoir. En soumettant l'élection présidentielle au suffrage universel, il espérait que la fonction du Président se rendrait indépendante des partis et des sondages...
Comme chacun peut le constater, ce fut un échec. Disons plutôt que seul un homme d'une envergure exceptionnelle et dont la légitimité trouverait sa source ailleurs que dans une élection pourrait -peut-être- s'affranchir des partis.
Le pouvoir présidentiel est donc soumis à l'électoralisme, ce qui ne s'arrange pas avec la durée réduite des mandats. Qui dit électoralisme dit démagogie. Et la démocratie peut aller se rhabiller (elle est "Femen" depuis déjà trop longtemps - Eugène Delacroix pour être exact).
Debré avait prévu le truc, lui : il proposait un mandat de douze ans, parce qu'il avait calculé que douze ans est la durée moyenne du règne d'un monarque...
République ou monarchie ? Les fondateurs de la cinquième voulait le beurre et l'argent du beurre. Ils repartent "brocouille", comme on dit dans le Bouchonnois.
Plus que jamais, la République est en danger.
Et alors ?
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05/02/2015
Who did actually use the expelliarmus spell ?
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