06/02/2015
La République est en danger !
Depuis le six février 1934, on en a vues des levées de boucliers. Aux armes, citoyens, la République est en danger !
Un régime qui s'effondre est un fruit qui pourrissait depuis parfois longtemps. Si la République est essentielle à la survie de notre société, quid des anglais, des belges ou des marocains (pour ne citer qu'eux) ? Comment ces gens parviennent-ils à survivre ?
En ce six février, devant le souvenir des Ligues et face au déferlement "républicain" des dernières semaines, j'ai relu les notes que j'avais prise au détour du colloque Vauban. Les quelques mots saisis sur mon portable pendant le topo de Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et écrivain, m'ont interpellés.
Marcel Sembat disait : « Faites la paix, ou faites un roi ». Cela vaut dans tous les pays, en temps de crise. Seuls les bisounours peuvent encore croire que nous ne sommes pas en crise.
Si certains ont vu dans la cinquième république une certaine forme de monarchie (tapez "Monarchie républicaine" dans google, vous entendrez parler de la Cinquième), cette monarchie serait bien incomplète... Sa faiblesse se remarque notamment lors des cohabitations, lors desquelles le Président, de monarque absolu, devient une marionnette.
Le parlementarisme que l'on croyait éteint a refait surface, et Hollande apparaît comme le pâle fantôme de notre Bien Aimé Président (celui qui aime les cochinchinois, les malgaches et les sénégalais... et qui fut élu au bout de 13 tours de scrutin).
Le parlementarisme, c'est un vice structurel dont les partis sont les grands gagnants, en soumettant le pouvoir à leur loi. Triste fin pour une Constitution que le Général de Gaulle, qui cherchait au contraire à rendre au pouvoir son indépendance, n'aurait pu prévoir. En soumettant l'élection présidentielle au suffrage universel, il espérait que la fonction du Président se rendrait indépendante des partis et des sondages...
Comme chacun peut le constater, ce fut un échec. Disons plutôt que seul un homme d'une envergure exceptionnelle et dont la légitimité trouverait sa source ailleurs que dans une élection pourrait -peut-être- s'affranchir des partis.
Le pouvoir présidentiel est donc soumis à l'électoralisme, ce qui ne s'arrange pas avec la durée réduite des mandats. Qui dit électoralisme dit démagogie. Et la démocratie peut aller se rhabiller (elle est "Femen" depuis déjà trop longtemps - Eugène Delacroix pour être exact).
Debré avait prévu le truc, lui : il proposait un mandat de douze ans, parce qu'il avait calculé que douze ans est la durée moyenne du règne d'un monarque...
République ou monarchie ? Les fondateurs de la cinquième voulait le beurre et l'argent du beurre. Ils repartent "brocouille", comme on dit dans le Bouchonnois.
Plus que jamais, la République est en danger.
Et alors ?
Publié dans Cité | Commentaires (0) | Facebook | | | Isabelle
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