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18/01/2009

Baden Powell : L’aventurier sans frontières

B.P..JPGC’est le 22 février 1857, à Londres, que naît Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powell, dernier d’une famille de dix (dont trois enfants morts en bas âge). 

Son père meurt alors qu’il n’a que trois ans. Il intègre le collège de Charterhouse, mais ce futur grand pédagogue est tout sauf un bon élève : indiscipliné, il préfère passer ses heures à fouiller le bois qui s’étend derrière le collège, bois frappé par l’interdit professoral. Sans doute y découvre t-il des choses qui lui seront plus utiles dans la vie que le latin ; en attendant, il échoue à intégrer l’université, et, suite à un succès surprenant au concours de l’école militaire, il entre dans l’armée. Il a alors 19 ans.

La période de l’Empire colonial britannique bat alors son plein, et le jeune homme, qui se distingue par son enthousiasme, est envoyé en Indes en 1877 comme sous officier. Capitaine à 26 ans, il met le pied sur le sol africain, sans savoir encore que l’expérience africaine sera déterminante pour sa vie et celle de nombreux jeunes. C’est en effet en Afrique du Sud, en pleine guerre des Boers qu’il aura l’intuition du scoutisme, utilisant de jeunes garçons aux tâches d’éclaireurs et messagers.

A son retour, il écrit " scouting for boy ", un best-seller. Puis, en 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur l'île de Brownsea. Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, d'indépendance et de confiance. A la demande du Roi, il démissionne de l’armée en 1910 pour se consacrer à son mouvement. Il se marie en 1912, avec Olave Saint Clair Soames.

Dans ses derniers jours, Baden Powell se retire en Afrique. Il meurt en 1941 au Kenya où il est enterré. Sur sa tombe on peut voir le signe qui symbolise " fin de piste " : un point dans un cercle, que l’on peut interpréter comme "je suis rentré à la maison"…

Publié le 31 juillet 2007 dans Mutations

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Scoutisme : Le Grand Camp, apogée de l’année scoute

Récit d'un camp 2007 au Cameroun, qui aura été l’occasion de mettre en pratique tout ce que le scout a appris dans l’année.

 

IMGP0124.JPGMardi 3 juillet, collège la Retraite. Le car embarque les 45 éclaireurs et louveteaux, ainsi que 7 chefs les encadrants, vers leur lieu de camp: Séminaire Saint André, Bafia. Les départs de camp en bus ou en train ont toujours quelque chose de festif ; tout d’abord parce que ce sont les vacances, et ensuite, parce que c’est le début du camp, avec tout ce que cela signifie de promesses d’aventures…
On arrive vers 16 heures, le temps de s’installer après l’accueil du recteur. Une pluie battante empêche les scouts de planter leur tente rapidement. Heureusement, on dormira à l’intérieur. Les jeunes s’installent par patrouille, montent leur couchette. On prépare déjà le repas… Le camp liant le collège Vogt et la Retraite, et Victor Hugo a commencé. Pendant 13 jours, les enfants développeront les qualités nécessaires à un bon scout. Les nouveaux dormiront pour la première fois sous la tente, apprenant à leurs dépens que la terre est dure… La journée est ponctuée des services, des repas, des jeux, rassemblements, et du match de foot bien sûr, toujours apprécié de ces grands sportifs que sont les scouts !

Les scouts garderont en mémoire l’exploration de la ville de Bafia, où ils sont envoyés interroger les habitants. Les chemises jaunes envahissent la ville… Tous reviendront enchantés du bon accueil qu’ils ont reçu au cours de cette " explo ". Autre grand moment : Le grand jeu. Evidemment, en cette année 2007, centenaire du scoutisme, il ne pouvait être qu’exceptionnel. Les scouts se divisent alors en deux camps…

D’un côté, les Boers et de l’autre les anglais ! Le siège de Mafeking revivra le temps d’une glorieuse journée, au cours de laquelle des entraînements " militaires " aussi variés que l’adresse à lancer une bille au bon endroit, ou diverses épreuves plus physiques s’enchaîneront, pour le plus grand bonheur des armées ennemis. Réconciliation le soir autour du dîner… Certains garderont aussi clair dans leur mémoire le Concours cuisine.

Certains… en particulier les chefs, qui s’en remettent à leurs scouts pour une fois pour s’assurer un festin de roi. Alors, l’extraordinaire a lieu, on assiste à un fait étrange… même les garçons se mettent à écraser et préparer ! Il faut savoir tout faire, dans la vie, quand on est scout… Le point culminant restera sans doute pour chacun la victoire des scouts contre les gars de Bafia au football, écrasés à 8 contre 3. Une victoire qu’on leur fera payer plus tard…

Feu de camp

Le beau temps les accompagnera tout au long de leur séjour, qui s’achève par le traditionnel feu de camp. Pour beaucoup, le Feu de camp est une des caractéristiques du scoutisme, avec les rassemblements et les grands jeux. C’est le moment où chacun se réunit, pour animer, chanter, mimer et jouer de petites pièces montées quelques heures auparavant, et surtout faire la fête ensemble à la fin du jour avant de se séparer pour un sommeil réparateur.

L’année scoute, calquée sur l’année scolaire, connaît obligatoirement un grand camp, d’une durée d’environ deux semaines, qui ponctue l’année d’un point final en juillet. Mais dans de nombreuses troupes, les vacances de Pacques et de Noël sont l’occasion de partir une semaine également, et cette année a été marquée d’un effort tout a fait exceptionnel dans la plupart des mouvements : week-end ou camps national, camps de Pacques, week-end de " province " (les groupes sont répartis en province, épousant souvent la forme administrative des régions du pays où ils se trouvent)…

Accueillis dans des monastères, collèges, chez des particuliers, dormants dans des granges, des salles de classe désertées en temps de vacances, autour du feu ou sous la tente. Cette année 2007 aura été l’année de tous les camps, comme pour commémorer le premier camp qui se déroulait il y a exactement 100 ans. Le point culminant sera sans doute le Jamboree mondial de Londres en août à laquelle une délégation camerounaise est invitée, et le matin du premier, le renouvellement de la promesse de tous les scouts du monde.

Publié le 31 juillet 2007 dans Mutations

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Récupération : Le dernier voyage des voitures

Le véhicule hors service peut encore avoir son utilité et même connaître une seconde vie.

Trois ou quatre mécaniciens s’affairent autour de la voiture, capot ouvert et moteur apparent. Nous sommes à la casse de Mvog-Ada. Ici, la spécialité est l’électricité mécanique. Plus loin, des ferrailleurs rachètent aux enfants du quartier les pièces dont plus personne ne veut. Ailleurs, on retape portières et capots pour les remonter sur d’autres véhicules. Rien ne se perd, tout se transforme, telle pourrait être la devise des gens de la Casse. " Une véritable organisation ", explique Monsieur Okoro, ancien chef de la Casse. Dépecée, la carcasse, la " coque ", est récupérée par la Communauté urbaine de Yaoundé, à moins que son état ne permette d’en faire encore quelque chose.

Mais lorsque la voiture est emportée vers son dernier repos, les gens de la Casse ont déjà retiré tout ce qui pouvait être utilisé. " On rachète le véhicule à son ancien propriétaire, souvent des véhicules accidentés", indique Casimir Mbok-Mbok, patron d’un atelier à Mvog-Ada. " Une carcasse, on la paye environ 200 000 F Cfa. On récupère ce qu’on peut, et si la coque est encore bonne, on complète ". En bref, il s’agit, avec plusieurs véhicules hors service, d’en refaire un neuf. Portières, capot, vitres, moteur, roues et pneus, banquettes, le squelette est peu à peu mis à nu.

Dernière étape du processus, les ferrailleurs trient les morceaux rejetés et mettent de côté ce qui pourra être recyclé. Ces métaux seront récupérés par les entreprises oeuvrant dans le secteur du bâtiment, principales intéressées par ce type de matériaux. Un syndicat de représentants travaillant en collaboration avec la Cuy se charge de surveiller que le travail se fait conformément à la légalité.

Ce recyclage de l’automobile qui ne tient plus la route permet d’éviter de trouver trop souvent ces mêmes véhicules abandonnés au bord du chemin, en état de décomposition plus ou moins avancé dans les hautes herbes, sur un terrain vague à servir de jeu aux enfants du quartier. Mais le transport de la carcasse pose problème : un véhicule encore en bon état peut justifier un effort pour le déplacer. Mais quid du cadavre qui ne vaut plus tripette ? En effet, même à la fin du processus de dépeçage, il peut rester un résidu dont on ne saura quoi faire : coque d’une voiture accidentée, dont le métal ne peut être recyclé, ou que la rouille a trop attaqué…

Il n’est pas rare dès lors de voir, dans certains quartier de la ville, une épave de voiture échouée dans un fossé, épave pillée sur place puis livrée à la rouille plusieurs mois avant que quelqu’un ne se décide à payer pour s’en débarrasser. Car si la salubrité est un des premiers soucis de la Cuy, il faut néanmoins 10 000 F Cfa pour qu’un camion vienne emporter la carcasse.

Finalement, c’est dans des lieux comme on en trouve sur la route de Soa où à la laverie municipale que les restes du véhicule peuvent reposer en paix, en attentant qu’une idée géniale la nature de cette encombrante pollution. D’ailleurs, le sait-on souvent : une boîte de conserve peut mettre un siècle à se décomposer, une canette en aluminium deux, un sac plastique quatre et une bouteille de verre met… 4.000 ans avant de se dégrader ! Alors une voiture…

Publié le 1 août 2007 dans Mutations

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Yves Alain Mbeutcha : Une passion pour les sciences

Elève en seconde C au collège Vogt à Yaoundé, il a eu la meilleure moyenne du second cycle en fin d'année.

Yves Alain Mbeutcha, premier du second cycle au Collège Vogt cette année, est un gros travailleur. Ce garçon qui achève une seconde C et âgé de 16 ans, avoue une passion pour les matières scientifiques : mathématiques, physiques, chimie, informatique. Un répétiteur lui permet d'approfondir sa matière de prédilection: les mathématiques. Il travaille quatre heures par jour en semaine, et suit également des cours de vacances. Les nouveaux laboratoires inaugurés lors de la fête du samedi 23 juin 2007 sont donc faits pour lui! Ses bonnes notes dans ces matières, obtenues grâce à un travail acharné, lui ont permis de décrocher cette année la meilleure moyenne du second cycle: 16,17! Le voilà donc cette année sur le podium… Mais, interrogé sur ses impressions, il avoue être très fréquemment primé, et donc assez habitué. Les projets sont encore un peu flous, Yves Alain veut prendre son temps pour y réfléchir. Plus tard, il pense peut-être devenir ingénieur, comme son père, et rêve de partir étudier au Canada.

Mais l'as des sciences, curieux de nature, a aussi d'autres espérances, et souhaite découvrir dans la vie autre chose que des formules de mathématiques! Etudier au Canada ne révèle qu'un aspect de son goût pour la découverte. Il aime parcourir les routes de son pays, mais parle aussi de visiter l'Egypte pour y découvrir une civilisation qui le fascine où de se rendre en Afrique du Sud… pour la Coupe du Monde ! Le football n'est pourtant pas son sport de prédilection : le collégien récemment primé confesse une passion pour le basket, qu'il pratique avec assiduité. Finalement, entre les voyages, toujours très appréciés (à l'intérieur des frontières du Cameroun, pour l'instant !), son stage de basket attendu impatiemment et les cours de vacances, les quelques semaines de liberté avant la rentrée scolaire prochaine vont être vite remplies!

Ils sont quatre enfants à la maison, ou du moins étaient, car la grande sœur a déjà quitté le domicile familial. Chez lui, il est serviable, et accompli avec soin les tâches ménagères qu'on lui demande de faire, vaisselle, lessive, ménage. C'est d'ailleurs selon lui sa plus grande qualité. En revanche, le garçon avoue être très renfermé sur lui-même. Il possède peu d'amis au Collège, et passe les heures de pause en solitaire. Les sorties sont rares ; il préfère rester en famille, à étudier… Ou à regarder à la télévision des films d'action ou des clips musicaux!
Malgré ses bonnes notes, il reste discret en classe comme dans la vie. L'an prochain ? Il continue en première scientifique, toujours au Collège Vogt, qu'il n'a pas quitté depuis la sixième et qui a accueilli tous les enfants de la famille, avant comme après lui. Quant à lui, il reste modeste et continue son bonhomme de chemin.

Publié le 6 août 2007 dans Mutations 

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Formation : Frémissement dans les inscriptions à l’étranger

Les universités occidentales sont les plus sollicitées par les jeunes bacheliers alors que les moins fortunés se tournent vers des campus africains.

Un jeune homme attend à la sortie du Centre pour les études en France, situé au consulat de France à Yaoundé sa mère achève de discuter. Maintenant, c’est presque sur, l’université de Nancy lui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Son oncle, médecin pédiatre là-bas, attend de pied ferme le rejeton de la famille. Le voyage s’annonce sous de bons auspices ; pourtant, ce garçon timide qui souhaite devenir ingénieur en informatique et télécom a l’air anxieux. " C’est la première fois que je quitte la maison. Et puis, je m’inquiète de ce qui m’attend… " Sera-t-il à la hauteur ? Il a pourtant mis tous les atouts de son côté, suivant cette année des cours particulier qui doivent le préparer à affronter l’univers (hostile ?) universitaire. Pour la maman, femme de caractère, pas question de lâcher le fiston comme ça dans la nature. L’oncle, médecin pédiatre, a une position sociale respectable à Nancy ? Ce sera Nancy. Le garçon regrette un peu l’Allemagne… Rien à voir avec cette étudiante en droit de vingt ans : " Les voyages forment la jeunesse ", lance-t-elle. Elle compte sur un grand frère pour la piloter, mais pas question de se laisser chapeauter !

A cette période de l’année, on a passé le cap de l’orientation : les étudiants ayant franchi cet obstacle sont dans l’attente de leur visa, et nous les retrouvons assis sur les bancs des consulats, attendant que leur nom sorte. Ils vont étudier en Allemagne, en France, en Italie, aux Etats-Unis ou au Canada, mais aussi au Maroc, au Sénégal, en Afrique du Sud. Ils quittent famille et amis pour partir parfois là ou personne ne les attend. Leur motivation ? Obtenir un diplôme valorisant, telle est leur première réponse. Trouver ailleurs de meilleures conditions d’enseignement : une future étudiante à Valencienne dénonce par exemple " le cumul des fonctions des professeurs, leur manque de disponibilité. De nombreux cours ont sauté en fin d’année ".

Dans cette quête d’un système faisant la part belle à la méritocratie, ils se tournent souvent vers de grandes écoles ou universités réputées, qu’ils ont découvertes sur la Toile, par des amis, ou encore grâce aux conseillers d’orientation de leur établissement ou des structures étrangères adaptées, que l’on trouve par exemple au British Council et au Centre culturel français.
Les choix ne se portent pas tous vers l’occident. Profitant des opportunités et souvent pour des raisons financières, ils sont nombreux parmi ces jeunes voyageurs à ne pas quitter le continent. Ils se dirigent dans ce cas principalement vers le Maroc, l’Afrique du Sud ou les pays d’Afrique de l’Ouest, ciblant des formations précises. C’est le cas de cette jeune informaticienne, qui a obtenu son diplôme dans une école burkinabé de réputation internationale, l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE).

Casse-tête

Elle savait qu’avec les bourses que lui procuraient le DAAD allemand et l’Etat français, ses parents n’auraient pas à supporter la charge de ses études à l’étranger. Avec le recul, elle juge maintenant ce type de voyage formateur : changer d’horizon, quitter la famille, devoir ne compter que sur soi… Si cela permet d’acquérir assurance et maturité, elle juge néanmoins à la lumière du comportement de camarades de l’école que " certains risquent de se perdre; il faut partir dans de bonnes conditions ".

Obtenir le financement de leurs études, tel est l’autre casse tête auquel se trouvent confrontés les candidats au voyage d’étude. Le financement intégral par les familles accroît le risque de pression sur le jeune pour qu’il cherche sur place un emploi, parfois au détriment des études, de façon à rentabiliser l’investissement réalisé.

La responsabilité du remboursement incombe à l’étudiant, lequel n’a pas forcément les moyens ni même l’envie de prolonger son séjour à l’étranger pour profiter d’un emploi rémunérateur. Les étudiants se tournent donc vers les bourses, et cherchent à limiter les coûts du voyage. "Bien sûr, le Canada serait génial " confie ce bachelier du lycée Leclerc (Yaoundé). " Mais ce n’est pas la peine d’en parler à mes parents. Si je pars, c’est en Allemagne ou mon oncle peut m’accueillir. " Il ne faut pas rêver. Les étudiants ont appris à s’autocensurer, adaptant leurs désirs à leurs possibilités. Mais malgré les conseils, les grandes villes ou la vie est trépidante et… chère fascinent. Paris, Londres, Berlin… New York, Montréal. Le consulat britannique annonce clairement la couleur : la vie à Londres coûte 12,5% de plus que la vie en province.

Publié le 30 juillet dans Mutations

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