18/01/2009
Eliminatoires Can 2007 : Défaite fatale des Lions
Malgré sa bravoure, l’équipe nationale de rugby est écartée de la compétition par la sélection kenyane.
Le match qui opposait samedi dernier, au Complexe de la Beac à Yaoundé, le Cameroun au Kenya, s’est soldé sur une défaite camerounaise (22-19). La rencontre comptait pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations de rugby à 15. C’est d’ailleurs la deuxième défaite consécutive du Cameroun, après celle enregistrée face au Maroc (23-6) dans le cadre de cette compétition. Le Kenya, le Maroc et le Cameroun évoluaient dans la même poule, le premier pays cité poursuit le tournoi avec 2 victoires.
C’est avec trois points d’écart seulement que la sélection nationale camerounaise est éliminée de la compétition. Les deux équipes étaient apparemment de forces égales. D’ailleurs, au cours de la première mi-temps, les Lions indomptables du ballon ovale se sont imposés, grâce à une stratégie basée sur un jeu groupé pénétrant: 11 contre 3 après 30 minutes de jeu. Il était évident que les Kenyans ne faisaient pas le poids lors des mêlées. A la fin de cette première partie, l’écart s’est réduit puisque les camerounais menaient 11 points contre 10, un avantage qu’ils n’ont pas pu conserver jusqu’à la fin de la rencontre.
A la reprise, on a noté un changement stratégique dans le camp kenyan: éviter un corps à corps défavorable, jouer sur les touches. "Les Kenyans sont très professionnels", commente Serge Ongune, un des quatre joueurs blessés lors des derniers entraînements, spectateur impuissant. " C’est vrai que les entraînements intensifs que nous avons suivis ces derniers jours aident, surtout sur le plan physique. Mais ils compensent par une très bonne stratégie ", souffle un autre.
Le jeu se retourne quelque dix minutes après le début de la deuxième mi-temps, avec une transformation d’essai réussie qui fait passer les Kenyans à 17 points. A ce moment, les Camerounais accusent un retard de six points. Un écart que les Lions ne parviendront pas à réduire suffisamment durant les quarante dernières minutes de jeu. Toutefois, les deux équipes sont au coude à coude durant toute cette manche. Le suspens dure jusqu’aux ultimes secondes du jeu. Trois minutes avant la fin du match, une soudaine attaque camerounaise pousse le public à se lever. Les Kenyans réagissent et, en quelques secondes, la contre attaque, puis un essai transformé avec succès donnent l’avantage final au Kenyans. Comme au tout début de la première mi-temps, et en particulier grâce à de nombreuses percées des Kenyans, le jeu s’est essentiellement déroulé sur le terrain camerounais.
Ce très bel après-midi, en apparence serein, a pourtant été marqué par quelques tensions, en particulier après la défaite. Plusieurs joueurs camerounais étaient absents du terrain, blessés lors des derniers entraînements ou coincés dans l’avion de la Camair. Espérant leur arrivée, le Secrétaire général, Théophile Tiek a Mambo, a d’ailleurs fait retarder le début du jeu, en pure perte. Certains tentent de faire preuve d’optimisme : " les Kenyans sont très professionnels, et trois points de différence, sachant que notre équipe était constituée d’amateurs ou presque… Nous n’avons pas à avoir honte ". Ce n’est pas l’opinion des quelques déçus qui invectivent les malheureux joueurs qui ont laissé passer les occasions et un essai raté en fin de match reste en travers de la gorge des supporters. Quant au SG, qui affiche une certaine ironie pour cacher sa déception, il quitte le stade rapidement pour aller chercher deux joueurs à l’aéroport… Des soldats qui arrivent après la bataille !
Publié le 9 juillet 2007 dans Mutations
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Yaoundé : Les benskineurs enquiquinés
Les conducteurs de motos taxis refusent qu’on leur interdise l’accès aux grands axes et au centre-ville.
Une blouse jaune, un casque, un badge (obligatoire depuis le 30 juin)… et même une couleur unique à leur moto. Ces mesures, que préconise la Communauté urbaine de Yaoundé, dans un communiqué du 19 juin, les benskineurs ne les contestent pas dans l’ensemble. " La blouse, c’est bien, et le badge, on est d’accord ", approuve Njoya Adoumou, qui attend les clients au carrefour Obili. Pour certains ; cela pourrait même assainir la profession, et ce serait certainement un progrès en terme de sécurité. En revanche tous s’accordent pour dénoncer la décision du délégué du gouvernement de limiter la circulation des motos-taxis au quartier.
En bref, la zone qui s’étend de Mballa II à Mvog-Mbi et d’Essos à Mokolo serait intégralement fermée aux motos taxis, ainsi que les axes principaux. D’après le communiqué signé par Gilbert Tsimi Evouna, délégué du gouvernement, les motos devront se contenter de " desservir l’intérieur des quartiers désenclavés ". Arnaud Philippe Ndzana, directeur du service technique de la Cuy, affirme quant à lui que le premier objectif de cette décision est de " fluidifier la circulation automobile de la ville ". Les contrevenants s’exposeraient entre autre à la confiscation de leur véhicule et de leur badge.
Pour les principaux intéressés, cette dernière mesure s’apparente à une petite révolution et serait une véritable catastrophe. Ils en parlaient vaguement depuis plusieurs semaines déjà ; désormais, les benskineurs s’inquiètent de l’avenir d’une profession qu’ils ont rarement choisie.
Ils sentent le chômage les guetter, et accusent maintenant le gouvernement de ne pas créer d’emplois supplémentaires pour compenser. " On va quitter pour faire quoi ? Ce n’est pas un métier, mais on veut survivre…On va devoir voler après ? " Les grands commerces du centre ville que les motos dérangeraient sont aussi fustigés. En effet, avec l’interdiction de circuler sur les grands axes, la moto, souvent utilisée par les clients pressés, perd beaucoup de son intérêt. Conduire des clients à l’intérieur d’un sous quartier dont ils cherchent à sortir parait très limité. Et pour les clients, cela veut surtout dire qu’une fois à la frontière du quartier, ils devront trouver un taxi. Mais " on ne peut pas faire le bras de fer ", se désole Adamou, approuvé par ses collègues ainsi que par les passants. " On veut juste vivre en paix. On ne gène pas ! "
Publié le 3 juillet 2007 dans Mutations
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Collège Vogt : Le numéro un part en vacances
Les festivités de fin d'année scolaire ont aussi été marquées par l'inauguration de nouveaux bâtiments.
Samedi 23 juin 2007, 9h30 au Collège Vogt, à Yaoundé, la pluie a contrarié le millier de personnes venues assister à la fête de fin d'année. Mais les parents comme les élèves ne se sont empêchés pour autant de venir. Les parents arrivés en voiture, se garent le long de la chaussée, obstruant la circulation, avant de se précipiter sous des tentes publicitaires dressées dans la cour de l'établissement classé premier par l'Office du baccalauréat en 2006. Cette année, un soin particulier entoure les préparatifs des festivités. Non seulement les meilleurs élèves recevront leurs prix, mais en plus, la fête donne l'occasion d'inaugurer un nouveau bâtiment, et de remettre des médailles du travail à 32 membres du personnel du collège.
Il est dix heures : la pluie s'arrête, un carré de ciel bleu s'élargit. L'arrivée du soleil coïncide avec celle de l'archevêque de Yaoundé, qui dirige la prière, avant de céder sa place à une chorale d'élèves interprétant l'hymne national. Aux quelques mots du principal suivent les remerciements de l'archevêque, qui revient sur l'inauguration de ce jour. Il rappelle que le bâtiment neuf est financé à 90% (à hauteur de 446 millions de Francs Cfa) par le gouvernement camerounais grâce aux fonds débloqués par l'initiative PPTE. Les dons, en particulier des parents, permettant de compléter les 500 millions de la facture. Les nouvelles installations comportent un laboratoire moderne qui fera le bonheur des graines de chercheurs du collège, une bibliothèque possédant déjà 6000 ouvrages et pour laquelle l'Inspecteur général des enseignements remet encore deux livres au père Jean-Hervé. Ce dernier reçoit, par la même occasion et sous les ovations, le prix d'excellence et un chèque d'un million.
La remise des médailles se déroule sous le soleil… Mais les élèves, eux, attendent toujours la remise des prix. Car, a priori, ils sont venus d'abord pour cette raison... et pour les réjouissances qui doivent suivre ! Qu'importe donc le retour de la pluie, alors que le meilleur élève de l'établissement, Youssoufa Ben Amine, classe de troisième, reçoit les félicitations auxquelles il a droit tous les ans. Des abords de la grande chapelle montent de délicieuses odeurs de friture. Les barbes à papa commencent à apparaître. Et soudain, les petits génies primés quelques instants plus tôt dans une ambiance solennelle se métamorphosent en… collégiens en vacances ! Le son monte, les gamins en uniforme investissent la scène, un coopérant français fait une superbe démonstration de coupé décalé ; les filles s'agglutinent autour du capitaine des Lions indomptables, Song Bahanag, père d'un enfant scolarisé au collège, venu remettre des prix. Quelques policiers tentent de lui ménager un passage dans la foule ! Bientôt s'instaure un concours de danse acharné, qui s'apparente presque à un combat de gladiateurs. Les réjouissances dureront toute l'après-midi. Et le mot de la fin revient à un petit de sixième dévorant sa barbe à papa : " ce que j'ai préféré dans la fête aujourd'hui ? C'est que ce sont les vacances ! "
Publié le 25 juin 2007 dans Mutations
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Youssoufa Ben Amine : Un crack dans les jupons de maman
Le meilleur élève du collège Vogt est un adolescent timide qui rêve de devenir ingénieur.
Youssoufa Ben Amine redescend du podium. Son prix, en ce samedi 23 juin, lui a été décerné avec une attention toute particulière. Le jeune garçon est en effet un habitué des tableaux d'honneur : tous les ans, il se classe parmi les premiers et cette année il a enregistré la meilleure moyenne (17,6) du Collège Vogt de Yaoundé. Récompensé par le collège et la Snh en temps que meilleur élève de l'établissement, il s'est pourtant échappé devant les micros des journalistes en annonçant : " je vais voir ma mère ". Plus tard, il se réfugiera parmi ses amis, sous la tribune des primés, discret, presque timide.
Youssoufa, inscrit en classe de 3ème cette année, est pourtant un garçon comme les autres. Devant la caméra, il assure regarder peu la télévision, pour se concentrer sur ses études. Cela ne l'empêche pas d'apprécier les sorties entre amis. Son prix, sa moyenne, les félicitations qui reviennent tous les ans ? Il est habitué maintenant, et ne prend pas la grosse tête. Pourtant, ses petits frères et ses amis, tous inscrits du Collège Vogt, ne se démarquent pas particulièrement. Présenté comme un petit génie, il préfère, sitôt le prix reçu, fondre dans la masse.
Le jeune primé est un crack en maths. Plus tard, il compte devenir ingénieur, peut-être étudier au Canada ou aux Etats-Unis. En revanche, il ne faut pas compter sur lui pour des études d'histoire ! En effet, cette matière l'attire… très peu, et lui demande plus de travail, plus de concentration, plus de réflexion que ses matières de prédilection, pour obtenir au final des notes similaires.
Inutile de préciser que ses professeurs, tel M. Mindongo, son professeur titulaire, sont contents de lui : son succès est aussi une des fiertés du collège. Pourtant, Youssoufa ne se considère pas comme un bourreau de travail. Plus que la durée de travail, c'est l'organisation à la maison et la concentration en cours qui lui permettent de finir parmi les premiers chaque année. Son répétiteur ? Son oncle, qui lui dispense un peu d'aide, ainsi qu'à ses frères. Il remercie sa mère de lui avoir inculqué le sens de l'organisation, capital pour cumuler une place de premier et les petits plaisirs de la vie. Il étudie en semaine et se détend le week-end.
Quant aux vacances, elles sont faites pour se reposer, voyager, se rendre au village !Mélomane, il aime en particulier Michael Jackson et la musique populaire camerounaise. Et quand vient l'heure de courir, il va sur un court de tennis. Là cependant, ses performances sportives ont plutôt tendance à faire chuter sa moyenne générale en classe ! Youssoufa se contente d'une place d'observateur et d'admirateur, avouant son manque de résistance physique. Sa plus grande qualité est selon lui la générosité. Ses copains, comme cette amie qui lui est proche, lui donnent l'occasion de l'exercer. Son plus grand défaut ? La gourmandise dit-il et ce disant il observe le vendeur de barbe à papa qui passe ! Les voyages le tentent : visiter l'Europe, d'autres pays d'Afrique… Découvrir d'autres horizons. En attendant, il passe cet après-midi de fête au collège Vogt en compagnie de ses amis, comme le reste de ses camarades ; un jeune espoir qui souhaite laisser couler la vie comme les autres enfants de son âge.
Publié le 25 juin 2007 dans Mutations
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Fin d’année boiteuse aux Moinillons
Après la fermeture de l’établissement en avril dernier, les parents ont réuni des fonds pour payer les instituteurs et le loyer.
L’ordre du préfet est arrivé le mercredi 18 avril: les locaux de l’école les Moinillons, situés en face du collège Vogt, devaient être libérés par la gendarmerie et rendus à leur légitime propriétaire. Autant dire que pour les quelques 600 enfants scolarisés dans l’école privée primaire et maternelle, en particulier ceux qui préparaient le concours d’entrée en sixième et le Cep, la fin d’année n’aura pas été de tout repos!
Ce 18 avril, lorsque les gendarmes accompagnés de l’huissier auquel le bailleur avait fait appel ont fait irruption dans l’école, confisquant tout le matériel et fermant les salles, il était déjà trop tard pour sauver l’année scolaire. Un parent d’élève raconte: "Comment s’imaginer que ça pouvait arriver? Cette école comptait à Yaoundé parmi les meilleures! Le coût de la scolarité était plutôt élevé, l’école recevait des dons, on avait même emmené nos enfants au cinéma… vraiment, on ne pensait pas que ça finirait de cette manière!"
De fait, les parents des élèves scolarisés aux Moinillons entament le jour même des négociations en vue de repousser l’ultimatum fixé par le bailleur, pour permettre à leur progéniture d’achever l’année et de passer leurs examens en toute tranquillité. Peine perdue : enfants et professeurs se retrouvent à la rue, alors que l’échéance des examens approche! Le bailleur refuse d’attendre deux mois de plus pour recouvrer son bien.
Traumatismes
Ne comptant plus que sur eux-mêmes, les parents tentent de trouver une alternative. Les écoles primaires sont sollicitées, tandis que certains parents d’élèves se regroupent pour trouver une solution. M. Kamdem fait partie de ceux là : ils trouvent des locaux, en face de la station essence située non loin, et fournissent chacun une cotisation de 12.000Fcfa qui doit permettre de payer les instituteurs et ces locaux provisoires. "Les élèves ont simplement changés de locaux", indique Achille Tchoue, le surveillant général qui faisait parti de la direction de l’établissement. "Autrement, les conditions d’enseignement étaient les mêmes, les enseignants se sont mobilisés encore plus pour assurer aux enfants une bonne fin d’année. Les parents ont d’ailleurs adressé en fin d’année une lettre de félicitation aux enseignants".
Achille Tchoue ajoute également que la direction avait de toute façon décidé de changer de site, sans pourtant indiquer la raison de ce déménagement. De fait, les résultats de l’école semblent plutôt bons, du moins en ce qui concerne le concours d’entrée en sixième : 80% d’admis, dont de nombreux enfants dans des collèges et lycées réputés : Lycée Leclerc, Collège Vogt, Collège de La Retraite. Pour pavoiser, on attend encore les résultats du Cep; les membres de la direction que l’on peut encore voir dans le quartier font plutôt bonne figure.
Du côté des parents, on entend cependant une autre chanson : enfants choqués, redoublement par la force des choses… Ceux qui n’avaient pas les moyens de payer un supplément pour finir l’année dans une autre école ou dans les Moinillons provisoire n’ont pas eu le choix. Quant aux autres, s’ils ont eu la chance de finir l’année, il n’est pas nécessaire de dire que ce troisième trimestre aurait pu se dérouler dans de meilleures conditions !
Publié le 21 juin 2007 dans Mutations
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