Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/01/2009

Fin d’année boiteuse aux Moinillons

Après la fermeture de l’établissement en avril dernier, les parents ont réuni des fonds pour payer les instituteurs et le loyer.

L’ordre du préfet est arrivé le mercredi 18 avril: les locaux de l’école les Moinillons, situés en face du collège Vogt, devaient être libérés par la gendarmerie et rendus à leur légitime propriétaire. Autant dire que pour les quelques 600 enfants scolarisés dans l’école privée primaire et maternelle, en particulier ceux qui préparaient le concours d’entrée en sixième et le Cep, la fin d’année n’aura pas été de tout repos!

Ce 18 avril, lorsque les gendarmes accompagnés de l’huissier auquel le bailleur avait fait appel ont fait irruption dans l’école, confisquant tout le matériel et fermant les salles, il était déjà trop tard pour sauver l’année scolaire. Un parent d’élève raconte: "Comment s’imaginer que ça pouvait arriver? Cette école comptait à Yaoundé parmi les meilleures! Le coût de la scolarité était plutôt élevé, l’école recevait des dons, on avait même emmené nos enfants au cinéma… vraiment, on ne pensait pas que ça finirait de cette manière!"

De fait, les parents des élèves scolarisés aux Moinillons entament le jour même des négociations en vue de repousser l’ultimatum fixé par le bailleur, pour permettre à leur progéniture d’achever l’année et de passer leurs examens en toute tranquillité. Peine perdue : enfants et professeurs se retrouvent à la rue, alors que l’échéance des examens approche! Le bailleur refuse d’attendre deux mois de plus pour recouvrer son bien.

Traumatismes

Ne comptant plus que sur eux-mêmes, les parents tentent de trouver une alternative. Les écoles primaires sont sollicitées, tandis que certains parents d’élèves se regroupent pour trouver une solution. M. Kamdem fait partie de ceux là : ils trouvent des locaux, en face de la station essence située non loin, et fournissent chacun une cotisation de 12.000Fcfa qui doit permettre de payer les instituteurs et ces locaux provisoires. "Les élèves ont simplement changés de locaux", indique Achille Tchoue, le surveillant général qui faisait parti de la direction de l’établissement. "Autrement, les conditions d’enseignement étaient les mêmes, les enseignants se sont mobilisés encore plus pour assurer aux enfants une bonne fin d’année. Les parents ont d’ailleurs adressé en fin d’année une lettre de félicitation aux enseignants".

Achille Tchoue ajoute également que la direction avait de toute façon décidé de changer de site, sans pourtant indiquer la raison de ce déménagement. De fait, les résultats de l’école semblent plutôt bons, du moins en ce qui concerne le concours d’entrée en sixième : 80% d’admis, dont de nombreux enfants dans des collèges et lycées réputés : Lycée Leclerc, Collège Vogt, Collège de La Retraite. Pour pavoiser, on attend encore les résultats du Cep; les membres de la direction que l’on peut encore voir dans le quartier font plutôt bonne figure.

Du côté des parents, on entend cependant une autre chanson : enfants choqués, redoublement par la force des choses… Ceux qui n’avaient pas les moyens de payer un supplément pour finir l’année dans une autre école ou dans les Moinillons provisoire n’ont pas eu le choix. Quant aux autres, s’ils ont eu la chance de finir l’année, il n’est pas nécessaire de dire que ce troisième trimestre aurait pu se dérouler dans de meilleures conditions !

Publié le 21 juin 2007 dans Mutations

Publié dans Cameroun | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

Les commentaires sont fermés.