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17/08/2012

Comment j'ai infiltré les chachas (7/9).

Les précédents articles : le n°1, le n°2, le n°3, le n°4, le n°5, et le n°6

Le cliché n°2 : le chacha, bisounours aux mœurs de hippie.

A quoi ressemble un chacha ?

L'imaginaire collectif le voit encore comme l'avant dernier type du schéma de l'évolution : un hippie avec une guitare, une chemise à fleur et une barbe de Jésus. On lui doit le célèbre slogan « souris, Jésus t'aime ».

Pour cet imaginaire collectif, le chacha ne parle pas de l'enfer. Il ne joue pas sur la peur ou la culpabilité des gens. Ses méthodes sont donc exactement à l'opposé des méthodes utilisées par le tradi, qui insiste tant sur la nécessité de se confesser. Pratique barbare qui devrait être révolue depuis longtemps ! D'ailleurs, l'enfer n'existe pas. Si l'on en croit cet idéal-type, le chacha ne se confesse jamais. Regardez une dernière fois le symbole de tout ces préjugés ancienne mode, parce que bientôt vous n'en entendrez plus jamais parler.

enfer.jpg

On valide ici le paradigme évolutionniste présenté précédemment : si le tradi est un résidu de grand-mère pré-conciliaire (équivalent dans la bouche de notre ethnologue à préhistorique), alors le chacha est l'aboutissement d'un processus d'évolution qui mène à une humanité libérée de son sur-moi culpabilisateur. Il ne parle que de petites fleurs, de petits oiseaux, de petits nuages, de papillon et de soleil et de plein de trucs tout rose. 

paradis.jpg

eddy déçu.jpg

On comprend pourquoi certains prennent la fuite.

Mesdammes, messieurs, je suis au regret de vous informer qu'il s'agit plus ou moins d'un cliché sans aucun fondement. Vous êtes déçus ? Moi aussi.

Nous avions bien vu précédemment que le processus d'évolution peut impliquer des retours en arrière, comme le chapelet par exemple. Et bien figurez vous que pour ce qui est de parler diableries, le chacha n'est pas en reste. Je n'ai pas entendu moins de fermeté dans la bouche des prédicateurs chachas qu'ailleurs. Et plutôt plus que dans certaines paroisses que je connais...

La preuve par l'image :

Chez les tradis, le banc d'attente pour les confessions ressemble à cela :

confessions tradi.jpg

Chez les chachas, le banc d'attente pour les confessions ressemble à ceci :

confessions chacha.jpg

Ah évidemment, l'arrière plan est un peu différent. Mais ceci dit, les témoignages ne manquent pas, de prêtres qui se mettent exprès dans le confessionnal pendant les veillées de louange pour avoir plus de clients, des prédicateurs qui se confessent avant de parler, des mecs qui passaient par là, qui ont entendu de la musique, et qui se sont retrouvés devant le prêtre en se demandant si au fait, ils étaient bien baptisés (true story).

Et pour en finir avec la théorie du chacha hippie, je suis au regret d'informer le lecteur que non, on ne met pas des herbes bizarres dans l'encensoir. Non, le chacha ne vit pas d'amour et d'eau fraîche dans une ferme retapée où il élève des moutons, il n'est pas non plus berger dans l'Ardèche. Il vit dans le vrai monde. Il a un vrai métier avec un I-Pod, il bouffe au Mac Do, il prend le métro, il est éduc spé, ingénieur, comptable, prof, ou au chômage.

S'il se fait appeler berger, c'est par des êtres humains, et s'il se fait appeler papa, c'est par son mouton adoptif. Fin du cliché, on rend l'antenne : le chacha est un mec comme les autres.  

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N'oubliez pas non plus la suite les n°8 et n°9

Publié dans Les aventures d'Eddy | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

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