13/08/2012
Comment j'ai infiltré les chachas (5/9).
Les premiers épisodes : le n°1, le n°2, le n°3, le n°4,
Le cliché n°1 : le chacha, sommet de l'évolution catholique
Toujours est-il que dans les conscience populaire, le chacha est souvent considéré comme l'aboutissement d'un long processus d'évolution. Même si d'autres sources, moins écoutées par les médias, le voient parfois comme le résultat de la dégénérescence programmée post-conciliaire – post conciliaire étant dans ce cas synonyme de post-apocalyptique.
Mesdames et Messieurs. Ne croyez en rien ce schéma mensonger, et pourtant si répandu dans les conscience.
L'évolutionnisme ne vaut pas dans l'Eglise.
Soyons créationniste.
Oui parce que, en même temps que naissait le chacha, naissait aussi le tradi. Bah oui, avant Vatican II, il n'existait pas encore. Car avant Vatican II, pas grand chose n'existait. D'ailleurs, des mauvaises langues prétendent même que l'Eglise n'avait pas encore été créée : les progressistes, une autre de ces nouvelles races issues du Concile, comme les deux précédentes.
D'ailleurs, observez bien ce schéma d'un peu plus prêt, car il contient malgré tout une part de vérité :
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L'arrière grand-mère née dans les années 1910. Bien-sûr, elle a toutes les chances d'être morte à présent. Il n'empêche. Notez le chapelet à son bras gauche : il va disparaître des autres dessins. Cette brave petite vieille là ne s'est jamais vraiment soucié du Concile ou de la réforme liturgique : elle commençait déjà à être sourde quand les chants les plus... bucoliques (un grand champ à moissonner, par exemple) étaient à la mode. Au pire, l'abandon du latin dans les années 70 lui a brisé le cœur et elle est morte précocement.
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Le grand-père né dans les années 1930. Il avait déjà une cinquantaine d'année au moment de Vatican II : il s'est vraiment pris dans la face la réforme liturgique, c'est pour cela qu'il se trimbale un missel avec lui. C'est qu'à l'époque, on prenait la liturgie au sérieux. Soit il était très pour, soit il était très contre : en tout cas, il avait un avis bien ancré. Ce missel disparaîtra des dessins suivants également. La plupart des gens nés après ont tendance à penser qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un missel pour mieux suivre la messe.
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La tante née dans les années 1950. Elle avait 18 ans au moment de mai 68. Faut lui pardonner si elle cherche maintenant à être le servant d'autel qu'elle n'a jamais pu être. D'ailleurs, elle milite à présent pour le droit des femmes à être prêtre. C'est à elle qu'on doit le succès des plus belles chansons des années 70, Jo Akepsimas, Claude Tassin... Un héritage magnifique à conserver (ironique, moi ? Je suis fan de Sheila voyons!).
Soyons honnête. Il y a aussi eu pas mal de résistants dans cette génération : ceux qui, dans les années 70, demandaient quelque chose d'un peu plus excitant que la révolution liturgique et musicale de leur paroisse. Et qui, par conséquent, sont allés chercher ailleurs que dans leur paroisse. Dans les années 80, ils ont commencé à fonder tout un tas de communauté en France, et des groupes de prière inspirés des Etats-Unis, où il se passait vraiment des trucs de ouf, genre des miracles et tout ça. Et puisqu'il fallait faire les choses nous-mêmes, la guitare s'apprend plus vite que l'orgue (et c'est moins encombrant). Et puis ça bouge plus. Rock'n'roll !
Suite aux prochains épisodes : le n°6, le n°7, le n°8 et le n°9
Publié dans Les aventures d'Eddy | Commentaires (0) | Facebook | | | Isabelle
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