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10/07/2013

Veiller avec les Hobbits - Livre V (14/20)

Le Rohan arrivait enfin

Voir un résumé de l'histoire - Voir les épisodes précédents

Tandis que Frodon et Sam avancent dans le Mordor pour détruire l'anneau de pouvoir, Sauron a laché ses armées sur les terres des hommes. La ville de Minas Tirith est encerclée. Les renforts peinent à arriver. Les premières maisons sont en flamme. Et le capitaine du Mordor, le Roi-Sorcier d'Angmar, le Seigneur des Nazgul, a fait tomber les portes de la ville.

Le Seigneur des Nazgul pénétra à cheval dans la ville. Grande forme noire détachée sur les feux qui brûlaient derrière elle, sa stature devenait une immense menace de désespoir. Le Seigneur des Nazgul passa ainsi sous la voûte que nul ennemi n'avait jamais franchie, et tous fuirent devant sa face. 

Tous sauf un. Attendant là, silencieux et immobile dans l'espace précédant la Porte, se tenait Gandalf monté sur Gripoil : Gripoil qui, seul parmi les chevaux libres, affrontait la terreur sans broncher, aussi ferme qu'une image taillée dans Rath Dinen.

« Vous ne pouvez entrer ici, dit Gandalf – et l'ombre énorme s’arrêta. Retournez à l’abîme préparé pour vous ! Retournez ! Tombez dans le néant qui vous attend, vous et votre Maître. Allez ! »

Le Cavalier Noir rejeta son capuchon en arrière, et voila qu'il portait une couronne royale ! Mais elle n’était posée sur aucune tête visible. Les feux rouges brillaient entre elle et les larges et sombres épaules enveloppées dans le manteau. D'une bouche invisible sortit un rire sépulcral.

« Vieux fou ! dit-il. Vieux fou ! Mon heure est venue. Ne reconnais-tu pas la Mort quand tu la vois ? Meurs maintenant et maudis en vain ! » Sur quoi, il leva haut son épée, et des flammes descendirent le long de la lame. 

Gandalf ne bougea pas. Et, au même moment, loin derrière dans quelque cour de la Cité, un coq chanta. Son chant était clair et aigu, insoucieux de toute sorcellerie et de toute guerre, saluant seulement le matin qui dans le ciel, bien au-dessus des ombres de la mort, venait avec l'aurore.

Et comme en réponse s’éleva dans le lointain une autre note. Des cors, des cors, des cors. L’écho se répercuta faiblement sur les flancs sombres du Mindolluin. De grands cors du Nord, sonnant furieusement. Le Rohan arrivait enfin.

Livre V, chapitre IV, p 886-887

Gandalf est ici le hérault de cette espérance que nous chantons. Le pouvoir de Mordor a répandu les ténèbres sur la terre. Mais il n'a pas pu éteindre les étoiles ou le soleil. Ces ténèbres sont un mensonge que le coq dénonce. Lui sait bien, que le jour s'est levé, et que la nuit n'est au fond qu'une illusion. Nous le savons également : même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or. Il a beaucoup plu cette année 2013, et l'été ne s'annonce pas beau. Mais si je vous dis que derrière les nuages le soleil brille, vous le croirez. Si je vous dis que l'humanité a été faite homme et femme, et que c'est dans cette complémentarité aimante que nous trouvons le bonheur, vous savez que le reste n'est qu'une illusion. De la poudre aux yeux. Or « on ne construit l’avenir que sur le réel. Ici, il s’agit du réel de l’homme et de la femme, de leur fils ou fille, tous égaux en dignité, dans leur éloquente différence qu’elle soit sexuelle ou générationnelle. » (Mgr d'Ornellas, évêque de Rennes, le 15 juin 2013). Veilleurs, on veut vous faire croire que la nuit ne finira jamais, qu'elle est la nouvelle règle. Voyez ce coq à Minas Tirith ; il célèbre la beauté d'une nature que l'on voudrait nous faire croire disparue. Dans ce livre, la foi de Gandalf et l'espérance de ce coq trouvent une réponse immédiate ; le Rohan est arrivé et c'est dans le matin que résonnent les cors. 

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