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03/07/2013

St Paul 10 : Le mariage est-il une concession ?

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Ce que je dis là est une concession, non un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d'une manière, celui-là de l'autre. 
(1 Co 7, 6-7)

Etudes des versets précédents

Mariage pour personne.jpgAlors le mariage, une concession ? Et encore, une concession à vie ! Blague à part, voilà la phrase qui m'a toujours énervé. Concession ? Une concession, le mariage ? Serait-ce en raison de la dureté de notre coeur que St Paul nous concède le mariage ? Voudrait-il vraiment que tous les hommes vivent dans le célibat en se consacrant à Dieu ? En plus la phrase est illogique car une concession ne peut en aucun cas être confondue avec un ordre, c'est ce qu'on appelle une rupture logique. Décevant, de la part de St Paul. Trop de moquette ? Il discute un peu avec Jean-Paul de la signification conjugale du corps au Paradis ? J'aimerais bien entendre ça ! Même si je ne comprendrais propablement pas la moitié de ce qu'ils disent.

Et si par concession on choisissait d'entendre autre chose ? Une fois encore la traduction du grec nous induit en erreur. Il aurait fallu entendre "Ceci est de l'ordre de l'accord général, du consensus."

casse de brice.jpgGrosso modo, Saint Paul assure tenir un discours uniquement de bon sens en nous disant qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il déclare également que ce qu'il considère comme le simple bon sens ne peut être entendu comme un ordre. Celui qui penserait le contraire ne serait donc pas tant dans la désobéissance que dans la bêtise. Saint Paul, ou l'art de la casse...

Je me justifie et c'est une nouvelle leçon de vocabulaire, laetare ! Ca veut dire réjouis-toi nul-en-thème (Et mes acclamations ?)

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Sygnome se traduit en effet par « accord général, une convention », ce qui a été le cas dans les Actes (17, 13 et 17). Un accord général ou une convention dans un contexte négatif pourra aussi signifier une concession, c’est-à-dire un accord général « en creux ». Le texte latin met « consensio », qui peut être traduit par consensus.

Il est plus probable que le sens d'accord, de consensus, soit celui à retenir, et non concession qui comporte l'idée péjorative de céder quelque chose. Donc c'est la traduction franco-latine ou franco-grecque qui a péché et non la traduction du grec au latin. 

Le verset 6 peut donc être traduit par « ceci va de soi, je n'en fais donc pas un ordre ». Cette traduction apporte en plus l'avantage de ne pas générer la rupture logique induite par la traduction française le plus souvent retenue : « ceci est une concession, non un ordre ». Saint Paul indique simplement qu'il n'a pas à nous guider dans une vocation qui va de soi pour un chrétien.

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Le verset 7 est un de ceux qui peuvent le plus poser problème : « je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d'une manière, celui-là de l'autre ». Cette traduction est un peu bancale : le texte grec volontairement, et contre la logique attendue, répète deux fois « outôs/ainsi ». En français, on devrait donc traduire « chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci de cette manière, celui-là de même ». Le don de Dieu dont il est question est aussi total, puisqu’il est de Dieu, dans un cas comme dans l’autre. Paul se refuse à établir une hiérarchie entre les différents dons accordés par Dieu. 

N'empêche qu'il voudrait que tout le monde soit comme lui... Il n'y aurait plus grand monde sur la planète à l'heure actuelle s'il avait été exaucé.

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