25/10/2014
Il y a trois ans : Daniel Ange pousse une gueulante !
Sur internet et dans les chaumières, ça se déchaînait : pour ou contre les jeunes qui sont allés manifester de manière pas trop déclarée en préfecture devant les Théâtres ?
- Tous des intégristes, on dit que c'est spontané mais c'est clairement Civitas derrière... Ouais ça sent le soufre ! D'ailleurs, la violence n'est jamais une solution envisageable pour un chrétien.
- Au moins ils se laissent pas faire ! Est-ce que Civitas est derrière ou est-ce qu'il récupère... Ou un peu des deux ? Et depuis quand un chapelet représente une menace terroriste ?
- Menfin arrêtez, ces pièces, c'est de l'ââârt, d'ailleurs le réalisateur m'a donné une invitation pour y aller un soir et c'était très bien, très profond, je ne suis pas du tout manipulé par ce mec.
Et que ça gueule, et que ça insulte... et tout ça...
Et au moment où sort la pièce de trop (il y en a eu deux en trois mois histoire d'enfoncer le clou... et quand je dis le clou je pense à la Croix), le Père Daniel Ange qui s'y connaît en jeunes allumés vu qu'il a fondé une école exprès pour le devenir balance une lettre dont je vous livre de large extraits et que je vous conseille de lire en intégralité sur le site de France Catholique parce que franchement elle en vaut le coup (ouf je respire).
J’ose être franc avec vous. Permettez-moi quelques questions. Je le fais au nom d’un grand nombre. Pourquoi ? Mais pourquoi donc ce déchaînement de christianophobie ? Ce besoin irrationnel de détruire le christianisme par le biais de la dérision, du cynisme, de l’ironie.
Peut-être n’est-ce pas du tout votre intention explicite. Peut-être n’en n’avez-vous pas conscience. Mais que vous le vouliez ou non,vos œuvres sont tellement provocantes qu’une multitude en est heurtée, blessée, bouleversée. Des chrétiens biens sûr, toutes églises confondues, mais aussi des croyants d’autres religions et simplement des hommes et des femmes, souvent non croyants, mais qui gardent encore un certain sens du respect, de l’honnêteté, de la dignité humaine. Et même des artistes, qui savent encore ce que signifie l’art.
Non et non ! On ne peut faire tout passer sous ce label. Cessons de prostituer la beauté.
La plupart sont des gens simples, des pauvres, des petits, qui en tant que tels méritent encore un plus grand respect.
Pourquoi, mais pourquoi ainsi les blesser dans ce qu’ils portent de plus intime, de plus profond, de plus vrai en eux-mêmes ?
Le saviez-vous ? Pour nous, pour une multitude, la personne de Jésus est ce que nous avons de plus précieux au monde. Il est tout pour nous. Il a transformé notre vie, illuminé notre existence, transfiguré nos souffrances. Il est Celui qui a livré sa vie pour nous ouvrir à tout jamais la Vie après la mort, nous donner ce Ciel dont vous vous moquez, mais qui demeure notre unique avenir. Un jour, vous le saurez… lorsque vous frapperez à la porte…
En attendant, ne prenez pas trop de risque d’en louper l’entrée faute de visa.
Qu’avez-vous contre cette personne qui ainsi vous questionne ?
Je vous le demande : qu’avez-vous contre Lui ? Quel mal vous a-t-il fait ? Pourquoi cette haine viscérale contre Quelqu’un qui n’a été que bonté, douceur, tendresse, totalement donné aux autres, ne faisant que du bien, qui n’a jamais eu des tas de concubines, n’a jamais violé ni massacré. Au contraire, préférant être lui-même tué, tout innocent, plutôt que de tuer ! Ou plutôt qui a tué en son propre cœur la haine, la jalousie, l’orgueil, bref – tous ces péchés qui provoquent 90 % de la souffrance dans le monde. Qui a partagé tout de mon existence, toutes mes souffrances, qui a connu l’exil, le rejet, la calomnie, la prison par pur amour de … toi et moi, pour te, me permettre après la mort – qui vient si rapidement – une éternité de bonheur.
(...)
… Et nos silences douloureux posent-ils question à votre arrogance ?
Certains clament leur très légitime indignation en manifestant publiquement devant théâtres ou salles d’expo. Sans doute certains sont-ils excessifs car excédés par ce déferlement christianophobe. Au moins, admirez leur courage juvénile. Dans leurs condamnables débordements, écoutez le cri de leur cœur. Ils ont le mérite d’au moins réveiller une certaine apathie chez trop de baptisés qui, par fausse pudeur, sont lâches et n’osent pas réagir, terrorisés qu’ils sont par l’opinion médiatique.
Si vous écoutiez vraiment ceux qui veulent dialoguer paisiblement avec vous, comme je le fais ici, si vous teniez compte de leurs plaintes, ils ne devraient pas en arriver là.
Autant n’avons-nous aucun droit aux armes, autant avons-nous tous les droits aux larmes. Bref, nous récusons la violence, mais exprimons notre souffrance.
Et franchement, dites-le moi : leur possible violence, n’est-elle pas réplique à la violence de vos scènes, de vos propos contre cet Innocent incapable de se défendre Lui-même ? Violences extrêmes oui, car elles violent la conscience, la foi de tant de vos frères en humanité. (...)
Si nos Eglises, en leurs différentes instances hiérarchiques, réagissaient comme un seul homme, calmement mais fermement, de telles manifestations n’auraient pas de raison d’être. Mais devant le silence, ou simplement l’extrême prudence il ne reste à certains que ce langage : descendre dans la rue. Se faire voir. Espérer se faire enfin entendre. Puisque toutes les autres plaintes sont méprisées.
Encore ceci : ne vous suffit-il pas que les chrétiens soient actuellement les croyants les plus persécutés dans le monde entier (dans quelques 54 différents pays, brimés, rejetés, tués)
Qu’en ce moment, il ne se passe pas un seul jour sans que des baptisés soient emprisonnés, torturés, lapidés ou égorgés, leurs églises saccagées, incendiées ? Leur seul crime ? Etre tombés amoureux d’un certain Jésus.
Et voilà qu’en nos pays dont la foi chrétienne a été le liquide amniotique, nous voilà aussi la cible de votre méprisante arrogance.
Cela me fait penser aux affiches-caricatures sur les Juifs… L’avant-persécution commence par la dérision. La dérision n’est pas anodine. Elle cristallise le mépris et la haine et ouvre dans l’inconscient des foules la porte à une possible persécution. Le passage de la représentation symbolique (une pièce de théâtre, une affiche..) à l’acte réel ( un pogrom, un lynchage) est si vite franchi !
(...)
Pour vous : censurer revient à régresser au Moyen Age. Mais le fleuron de la civilisation ne réside t-il pas dans le fait d’accéder à un infini respect de l’autre ? N’est-on pas au contraire en pleine régression de civilisation ?
Je vous en supplie : laissez-nous au moins prier et pleurer !
A vous qui subventionnez, promouvez, protégez ces spectacles :
Et maintenant, je me risque à m’adresser à vous, les autorités françaises et européennes qui participez au financement de telles œuvres, avec notre argent, nous vos fidèles contribuables.. Comment avez-vous pu faire cela, sachant – au moins devinant- combien vos propres concitoyens en seraient choqués.
(...)
Auriez-vous pris le risque de financer des scènes blasphématoires de l’Islam ou du Judaïsme ?
En France, on soutient automatiquement les mouvements de contestation par instinct révolutionnaire. Les médias forgeant l’opinion publique, se rangeant de suite aux côtés des indignés de tous bords. Et les chrétiens seraient les seuls à ne pas avoir le droit de manifester leur désapprobation, leur indignation, plus profondément, leur douleur ? On les arrête comme des criminels, des brigands. Oserez-vous faire cela à la Gay-Pride, ou dans une manif de musulmans réclamant la charia dans leur quartier ?
Alors, si jamais certains d’entre nous sont là, dans la rue, sans aucunement troubler l’ordre public, simplement en silence ou priant, à mi-voix, je vous en supplie : laissez-nous tranquille, comme vous respectez la prière des musulmans dans la rue. (Aux USA et maintenant en Angleterre, on respecte les chrétiens de différentes confessions priant devant les avortoirs, évêques en tête)
Et vous, les responsables politiques qui laissez faire sans avoir le courage d’intervenir, je vous pose la question : votre stratégie politique, qui donc vise t-elle ?
Avez-vous pensé au retentissement de tels procédés sur les croyants d’autres religions. Un musulman bien né, un juif honnête ne peut être qu’horrifié de la manière dont on traite Celui qui est sacré pour un milliard et demi de personnes sur la planète ? Soyez au moins cohérents : pour ne pas faire de discrimination, faites les mêmes caricatures pour Abraham, Moïse, David, et surtout... pour Muhammed… Répondez-moi : pourquoi vous n’osez pas le faire ? Simplement parce que vous avez peur des bombes. Vous vous avez raison, car vous leur feriez 1 % de ces scènes, vous les auriez, les grenades ! Mais les gentils cathos, ces bonnes poires, ça se laisse faire, ça ne réagit pas, c’est mou sinon amorphe, donc aucun risque. Allons-y ! Vraiment, j’admire votre courage !
Mais je vous pose encore cette question : les larmes d’un seul enfant ne sont–elles pas plus terribles que les armes de mille manifestants ?
(...)
Sachez-le : s’il n’y a plus rien de sacré, plus aucune instance supérieure, plus aucune valeur de référence, plus aucune transcendance : alors nous sommes livrés pieds et poings liés aux caprices idéologiques de n’importe quel dirigeant, aux diktats de n’importe quel lobby grassement financé par les pouvoirs publics, n’importe quelle dictature. Il n’y a plus qu’à attendre de nouveaux Hitler, Mao, Staline. Leur ennemi n° 1 à tous les 3 : l’Eglise de Jésus. Leurs résistants courageux à tous les 3 : les croyants. Mais qui a fini par l’emporter ? L’Eglise. Car on ne construit pas indéfiniment une société, une nation sur du mensonge et de la dérision. La Beauté qui habite le cœur de l’homme finit pas l’emporter
Pour clore : pardonnez ma franchise, mais comment puis-je me taire la conscience tranquille ? Je serais seul en cause, je subirais, pâtirais, m’écraserais. Mais justement, je ne suis pas le seul visé. D’abord, il s’agit de mon Dieu, de Celui qui est la raison d’être de ma vie. Comment puis-je le laisser ainsi être outragé, assister à sa flagellation à son couronnement d’épines toujours actualisé, sans bouger de mon fauteuil devant la TV2. ?
Même le gangster à ses côtés s’est fait son avocat. Entendant les infâmes insultes, il a crié : « Celui-ci n’a rien fait de mal ! » Le chef de gang s’est fait l’avocat de l’innocence de Dieu. Et moi, je me défilerais ?
(...)
Faites cette expérience : si à la place du visage du Christ, vous mettiez le visage de quelqu’un qui est sacré pour vous : le visage de votre mère, de votre petite fille, de votre fiancée ? Là, vous comprendriez l’impact émotionnel que cela représente pour nous.
(...)
C’est une cascade non stop depuis des décennies. Trop, c’est trop ! Nous existons ! Respectez-nous ! Pitié pour nos larmes amères, nos cris étouffés, nos cœurs meurtris ! Laissez-nous souffler ! On n’en peut plus !
Merci de m’avoir lu, écouté, entendu. Peut-être compris ?
Merci pour votre réponse. Nous sommes très nombreux à l’attendre.
Les esprits chagrins et les geeks de l'actu noteront que le Père Daniel Ange n'est pas si bien informé que ça puisqu'il ignore les faits exacts reprochés à ceux qui sont embarqués (moi, par exemple, ainsi que mes 100 potes, on n'a jamais rien lancé sur un CRS. Le slogan le plus trash qu'on aie trouvé c'était "Jésus vous aime", alors pour la violence on repassera). Il semble également citer beaucoup plus la pièce Sur le concept du visage etc. que Golgotha Pic Nic, la seconde à l'occasion de laquelle il publia pourtant cette lettre ouverte.
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