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28/06/2013

Veiller avec les Hobbits - Livre III (8/20)

Je regardais pour voir l'aurore

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Le roi Théoden a enfin compris le danger dans lequel il se trouve. Il s'est décidé à affronter Saroumane. Mais n'est-il pas trop tard ? Acculée par les armées de Saroumane, l'armée du Rohan se replie dans le fort de Helm, et soutient le siège pendant toute une nuit. Gandalf, qui est parti juste avant que ne se referme le siège pour chercher des renforts, n'est pas revenu. Les pertes sont nombreuses, la défaite est certaine, et la nuit n'en finit pas. 

Enfin, Aragorn se tint au-dessus des grandes portes, insoucieux des traits de l'ennemi. Comme il observait, il vit le ciel pâlir à l'est. Il leva alors sa main vide, paume en dehors pour indiquer qu'il demandait à parlementer.

Les Orques poussèrent des vociférations et des huées. « Descendez ! Descendez ! crièrent-ils. Si vous voulez nous parler, descendez ! Amenez votre roi ! Nous sommes les combattants ourouk-hai. Nous irons le tirer de son trou, s'il ne vient pas. Amenez votre roi qui se dérobe ! »

« Le roi reste ou vient selon son bon plaisir », dit Aragorn.

« Alors que faites-vous ici ? demandèrent-ils. Pourquoi regardez-vous au-dehors ? Est-ce pour voir la grandeur de notre armée ? Nous, les combattants ourouk-hai. »

« Je regardais pour voir l'aurore », dit Aragorn.

« Qu'est ce que l'aurore a à faire là-dedans ? Crièrent-ils en se gaussant. Nous sommes les Ourouk-hai : nous ne cessons pas le combat en fonction de la nuit ou du jour, ni du beau temps ou de l’orage. Qu'a à faire l'aurore ? »

« Nul ne sait ce qu'apportera le nouveau jour, dit Aragorn. Partez, avant qu'il ne tourne à votre détriment. »

« Descendez, ou nous vous abattrons du mur, crièrent-ils. Ce ne sont pas là des pourparlers. Vous n'avez rien à dire. »

« J'ai encore à dire ceci, répondit Aragorn : aucun ennemi n'a encore pris Fort le Cor. Partez, ou aucun de vous ne sera épargné. Il ne restera pas un être vivant pour rappeler la nouvelle dans le Nord. Vous ne connaissez pas notre péril. »

Une telle puissance et une telle majesté se révélaient chez Aragorn, comme il se tenait là seul au-dessus des portes détruites devant l'armée de ses ennemis, que maints hommes sauvages s'arrêtèrent et tournèrent la tête pour observer la vallée, tandis que d'autres levaient un regard indécis vers le ciel. Mais les Orques rirent à gorge déployée ; et une grêle de flèches sifflèrent au-dessus du mur d'où Aragorn venait de sauter.

Il y eut un grondement et un éclair de feu. La voûte de la porte au-dessus de laquelle il se tenait un instant auparavant s'écroula au milieu de la fumée et de la poussière. La barricade fut dispersée comme par un coup de foudre. Aragorn courut à la tour du roi.

Mais au moment où la porte tombait et où les Orques poussaient les hurlements précédant la charge, un murmure comme un vent dans le lointain s'éleva derrière eux, qui ne tarda pas à devenir la clameur de nombreuses voix criant une étrange nouvelle dans l'aurore. Les Orques qui se trouvaient sur le rocher, entendant la rumeur de consternation, hésitèrent et regardèrent en arrière. Alors, soudain et terrible, sonna du haut de la tour le grand cor de Helm.

Livre III, chapitre VII, p 582-583

Voyez la confiance d'Aragorn. Il bluffe pour impressionner l'ennemi. Ou peut-être pour se convaincre lui-même ? Il garde la foi, et sa foi est payante. Il y a quelques mois, nous étions nombreux à dire « nous ne lâcherons rien, jamais ». Le pensions-nous vraiment ? Nous nous le sommes répétés pour mieux nous en convaincre nous-mêmes. Nous ne savions pas comment cela pourrait se faire. En disant cela, nous redisions notre confiance en l'Homme, en sa capacité à ne jamais abandonner un combat qui est juste, et qui en vaut la peine. Notre confiance a été payante. Car nous sommes là ce soir. Il y a quelques mois, lorsqu'un centaine de jeunes, à l'issue d'une manifestation, alors que la loi était sur le point d'être votée, s'installaient aux Invalides dans les cris, les pétards, les fumigènes, les violences et les gaz lachrymogènes, nous ne pensions pas réaliser ainsi ce vœu que nous avions formuler : nous ne lâcherons rien, jamais. Ils ne nous ont pas cru.

Veilleurs, nous sommes désormais au gouffre de Helm. Des hordes nous encerclent. Nous pourrions avoir peur. Ne craignons rien. Si nous tenons cette nuit, le soleil se lèvera sur notre victoire.

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Publié dans Cité, Culture | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

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