26/06/2013
Veiller avec les Hobbits - Livre II (6/20)
Une trop grande affaire pour moi
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- Vous êtes sage, intrépide et belle, Dame Galadriel, dit Frodon. Je vous donnerai l'Anneau, si vous le demandez. C'est une trop grande affaire pour moi.
Galadriel eut un rire clair et soudain:
- La Dame Galadriel est peut-être sage, dit-elle, mais elle a trouvé son maître en fait de courtoisie. Vous vous êtes gentiment vengé de ma façon de sonder votre cœur lors de notre première rencontre. Vous commencez à voir les choses d'un œil pénétrant. Je ne cèlerai pas avoir grandement désiré dans mon cœur demander ce que vous offrez. Durant maintes longues années, j'avais réfléchi à ce que je pourrais faire si le grand Anneau venait entre mes mains, et voyez ! il a été mis à ma portée. Le mal tramé il y a longtemps se poursuit de bien des manières, que Sauron lui-même demeure ou tombe. N'eut-ce pas été un noble acte à porter au crédit de son Anneau, si je l'avais pris à mon hôte par la force ou par la crainte ?
"Et maintenant enfin il vient. Vous me donnerez librement l'Anneau! A la place du Seigneur Ténébreux, vous établirez une Reine. Et je ne serai pas ténébreuse, mais belle et terrible comme le Matin et la Nuit! Belle comme la Mer et le Soleil et la Neige sur la Montagne! Terrible comme la Tempête et l’Éclair! Plus forte que les fondements de la terre. Tous m'aimeront et désespéreront!"
Elle leva la main et de l'anneau qu'elle portait jaillit une grande lumière qui l'illumina elle seule, laissant tout le reste dans l’obscurité. Elle se dressait devant Frodon, paraissant à présent d'une taille démesurée et d'une beauté insoutenable, terrible et digne d'adoration. Puis elle laissa retomber sa main, et la lumière s’éteignit ; elle rit soudain de nouveau, et voilà qu'elle était toute rapetissée : elle était devenue une mince femme elfe, vêtue simplement de blanc, à la voix douce et triste:
- Je soutiens l’épreuve, dit-elle. Je diminuerai, j'irai dans l'Ouest, et je resterai Galadriel.
Livre II, Chapitre VII, p 399-400
D'un côté, nous sommes tentés de remettre le flambeau aux politiciens, aux dirigeants, à ceux dont c'est le métier de décider du destin de la planète. Quelle erreur ! Leur pouvoir n'est pas une garantie. Bien au contraire : leur orgueil ferait échouer notre combat, qui rappelons-le, est d'abord spirituel. De l'autre côté, les gens de pouvoir sont tentés d'utiliser des moyens indignes de la fin qu'ils défendent. Par notre présence, par notre engagement, nous pouvons leur rappeler que ce n'est pas par les compromissions qu'ils défendront le bien. Qu'on ne peut user de la violence pour défendre la paix. Qu'on ne peut user de la haine pour défendre l'amour. Qu'on ne peut user du mensonge pour défendre la vérité. Que parfois, il vaut mieux perdre en apparence, pour faire triompher ces valeurs en lesquelles nous croyons.
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