13/05/2011
Les chrétiens du monde entier saluent le bienheureux Jean-Paul II. Ferveur partagée dans la région !
Six ans après, à Saint Pierre de Rome... « Nous, accueillant le désir de notre frère, de nombreux autres frères dans l'épiscopat et de nombreux fidèles, après avoir reçu l'avis de la Congrégation pour la cause des saints (...), acceptons que le vénérable serviteur de Dieu, Jean-Paul II, pape, puisse être déclaré bienheureux ».
« Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier : la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. » Cette même grâce enveloppait Rome dimanche. La foule aussi fervente, l'émotion aussi palpable qu'il y a six ans, mais les larmes qui coulaient étaient des larmes de joie. C'est par ces mots que Benoît XVI lançait l'homélie de cette messe de béatification, en la fête de la Divine Miséricorde instituée par Jean Paul II, mort au moment des vêpres de cette fête.
"Être là.
Le maître mot"
Depuis jeudi, les paroisses françaises proposaient toutes sortes de rencontres, conférences, expositions... Un temps de prière réunit les français samedi soir, à la Trinité-des-Monts, autour de Mgr Philippe Barbarin. Ambiance familiale : une maman donne un yaourt à un bébé, des jeunes scouts distribuent des tracts et demandent « à être dans le journal, parce que quand même on est là ! » Être là. Le maître mot. Nous sommes quelques milliers de français à avoir fait le déplacement, 50 000 d'après les autorités romaines « Nous ne sommes pas là pour voir, mais pour être », annonce sœur Catherine, oblate de l'Assomption, alors que son groupe désespère d'atteindre l'écran géant. Être là samedi soir, à la veillée internationale au Circo Massimo, immense chapelet médité, où deux cent mille personnes s'éclairent à la bougie. Il tombe quelques gouttes, le temps reste menaçant : on nous annonce des orages pour le lendemain. Tant pis. Il faut être là quand même, dans les rues du Vatican, serrés comme des sardines, mais toujours avec le sourire. Être là dans la cohue, en chantant les laudes. D'autres entonnent des chants de louange alors que le soleil se lève derrière le plafond des nuages. Être là pour ce Pape qui a donné sa vie à Dieu pour nous, consacrant à sa charge jusqu'à ses dernières forces. Alors que nous avançons péniblement, serrés de toutes parts, entourés de polonais, de togolais, d'italiens, de libanais, d'allemands, de portugais... et de tant d'autres, nous pensons à lui que nous avons tous croisé une fois au moins au cours d'un de ces nombreux voyages : en 26 ans de Pontificat, il a voyagé hors de l'Italie 104 fois. Nous pouvons bien accourir à sa rencontre aujourd'hui !
"Aussi cosmopolite que les JMJ"
La foule est en liesse pendant la cérémonie de béatification, du pied de Saint Pierre jusque dans la moindre paroisse, polonais au premier rang ; des cris, des drapeaux, des chants, un tonnerre d'applaudissements... « Nous vous demandons de ne plus applaudir et de baisser les bannières pendant la durée de la messe » ; le silence est immédiat, presque aussi impressionnant que le délire la minute d'avant. Le silence et aussi la solidarité propre aux grands rassemblements chrétiens, une cohésion qui s'apparente plus à la communion qu'à la simple adhésion. « Ce n'est pas juste une foule, c'est une expérience d’Église, Une », témoigne Pauline. « C'était aussi cosmopolite que les JMJ. La différence, c'est qu'il y avait des gens de tout âge... » raconte Jean.
Rendez-vous pour la Canonisation
Raphaëlle, Damien, David et quelques amis ont patienté toute la nuit à côté d'un couple de français avec deux petites filles. Le temps reste incertain, et soudain, un rayon de soleil vient embraser Saint Pierre, juste après la béatification, comme un sourire du ciel. Après la pluie, c'est l'insolation qui menace, d'autant plus que la foule est extrêmement compacte. Peu de débordements, mais quelques coups de coudes quand même. Pour accéder à la place Saint Pierre, il faut avoir passé la nuit à faire la queue. La Via Della Conzilliazone n'est accessible qu'aux personnes arrivées avant 5h30. Gare aux resquilleurs ! On se rabat sur les rues adjacentes. Plus d'un million et demi des quatre coins de la planète : la place Saint Pierre est bondée, ainsi que la Via della Conzilliazone et toutes les rues adjacentes, à tel point qu'il est impossible de s'assoir ou de s'agenouiller à certains endroits. La croix rouge italienne intervient fréquemment, et les distributions de bouteilles n'arrêtent pas. Chacun protège son voisin.
Les services de métro sont débordés, il faudra des heures pour nettoyer, mais l'ambiance reste à la joie. Les plus chanceux restent la semaine pour vénérer les reliques du Bx Jean Paul II dans le recueillement. « N'ayez pas peur, si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier ! » Et dans le feu du moment, on y croit : rendez-vous pour la canonisation !
Publié dans la Croix du Nord du 6 au 12 mai 2011
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