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27/06/2009

L’art contemporain et l’art populaire, à ne pas confondre...

Loin d'être unanimes, certains s'estiment déçus. 

"Je n’ai qu’une impression au sortir de cette exposition : what the point ?" Aux Beaux Arts, où est présenté l'une des expositions les plus médiatisées (Istanbul, traversée), les commentaires datés et signés laisés sur le Livre d'Or à l’accueil donnent d'entrée de jeu une idée de ce qu'auront retenu les visiteurs. Au fil des pages, les appréciations vont bon train : certaines ironiques, comme celle qui s'amuse de la dernière photo de l’exposition -une femme vêtue d’une Burka (!) aux couleurs du drapeau européen- d'autres peu élogieuses : "comme toutes (ou presque) les expositions de ce genre, c’est déroutant au possible". Les quelques lignes disant la satisfaction du public ne contre-balancent pas les qualificatifs  "dégouttant", "inutile", voire "ignoble". 

Pourtant, les visiteurs présents ne témoignent pas d’une horreur (ni d’une hilarité) devant les multiples oeuvres d’art, du scotch sur les murs aux "cheveux en balais" qui dépoussièrent le sol, en passant par une fresque murale qui est à elle seule une séance de psychanalyse. On ne dispose pas de chiffres pour l’exposition ; mais à la lecture de ce livre, en faisant la part des réclamations habituelles, l’affaire est entendue : Istanbul, Traversée, une exposition d’art contemporain réalisée par des artistes Turcs, a sans doute dû laisser indifférents ceux à qui elle n’a pas franchement déplu.

De même, les manifestations les plus visibles de Lille 3000 déclenchent d’importantes vagues de commentaires. Les bébés Anges et Démons du collectif d’artistes russes AES+F suscitent des avis contrastés : "J’aime beaucoup ! Après le côté colossal est peut être un peu écrasant, mais en petit pour mon salon ça me plairait bien", affirme Lise sur Doctissimo, tandis que Stitch, sur son blog référencé sur 20minutes.fr, résume sa pensée en quelques mots lapidaire, photo à l’appui : "cette année, crise cardiaque. On a eu droit à ça". Jim Phelps, en commentaire, ironise : "je me les tape tous les jours quand je vais bosser ; mais maintenant j’en ai plus peur..." 

Trop élitiste

Les manifestations les moins prisées de Lille 3000, celles qui déclenchent les commentaires les plus tranchés, semblent souvent faire appel à l’art contemporain dans sa réflexion la plus philosophique. Les commentaires en témoignent : "déroutant", "spécial"... un visiteur de l’exposition Istanbul, traversée développe plus longuement : "À croire que cet art contemporain non figuratif est réservé à une élite. Où est le respect des gens modestes ?"

Taxé d’élitisme, l’art contemporain ? Pourtant, c’était loin d’être dans les intentions de Lille 3000, qui se veut d’abord une fête populaire, associant les lillois et leurs voisins au succès du festival. De fait, les concerts et spectacles de formes plus traditionnelle, cirque, musique, spectacles de danse... ont peu suscités de récrimination de la part du public. Taxée de "fête éphémère en carton-pâte" en 2004 par l’opposition, qui avait refusé à l’époque de voter les subventions, Lille 3000 semblait faire consensus, cette année. Au niveau des organisateurs et de ceux qui tiennent les cordons de la bourse, en tout cas ; l’appréciation du public lillois est en revanche plus contrastée. Apparemment, art populaire ne rime pas avec art contemporain, ainsi que l’indique cet étudiant lillois qui fustige non sans humour l’art... "content pour rien !"

Publié dans Croix du Nord le 26 juin 2009


Publié dans Cité, Lille | Commentaires (1) |  Facebook | | | Isabelle

Commentaires

A méditer.

Écrit par : ludo | 27/06/2009

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