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03/06/2009

Bioéthique : sommes-nous déjà entrés dans une société eugénique ?

p8_bioéthique1.JPGLa révision de la loi Bioéthique suscite un vaste débat national dans lequel les catholiques s'impliquent !

C'est décidemment un sujet qui intéresse, qui inquiète et qui mobilise. Le débat bioéthique organisé par le Pèlerin à la Faculté Catholique de Lille a remporté un large succès mardi 26 mai. Il faut croire que le gouvernement a été bien inspiré de lancer ces Etats Généraux de la Bioéthique. Des retraités et des étudiants de médecine ou jeunes médecins formaient le gros d'une assemblée à forte coloration plutôt catholique.

Six intervenants s'exprimaient, dans ce débat animé par René Poujol, directeur de la rédaction du Pèlerin. La diversité des secteurs représentés par ces intervenants, droit, éthique, théologie, médecine, mais aussi politique, révèle à quel point ces questions de bioéthique touchent tous les secteurs de la société, et interrogent toutes les disciplines des sciences physiques et humaines. "A priori, ce sont des questions de spécialistes", annonce le P. Bruno Cazin, médecin hématologue associé au groupe de travail des évêques de France sur la bioéthique. "Et pourtant, votre présence très nombreuse montre à quel point chacun de nous est concerné". Le Père Dominique Foyer, théologien à la Catho, explique ainsi : "Si je légalise l'euthanasie, je la légalise aussi pour moi". Pour lui, la définition de la vie humaine est au coeur du débat. "La question porte sur le commencement de la vie humaine", explique t-il, rappelant que pour l'Eglise, "dès que l'ovule est fécondée se trouve inaugurée une vie qui n'est ni celle du père, ni celle de la mère, mais d'un nouvel être humain qui se développe par lui-même" (Donum Vitae, 1987). Le P. Bruno Cazin, quant à lui, met en avant l'unité de la personne : "l'Homme n'est pas la pure résultante de ses composantes biologiques. Chaque être est unique, même les vrais jumeaux qui partagent un même patrimoine génétique ne sont pas identiques". Il y a quinze jours, la communauté juive aboutissait, suite à un débat semblable, aux mêmes conclusions : le traitement accordé au plus petit est symptomatique du sort réservé à chacun.

Serait-on déjà dans une société eugénique ? Si les débats ont abordé des questions telles que le droit à l'enfant ou le principe de précaution, l'eugénisme a suscité des réactions tranchées. "Nous sommes déjà dans une dérive eugénique, assure le professeur Damien Subtil, gynécologue. La tolérance au handicap diminue. Dès lors qu'on pourra prédire le handicap, on l'éliminera". Notons qu'à l'heure actuelle, 96% des cas de trisomie font l'objet d'une IMG (Interruption médicale de grossesse). "Il y a des procès en cas de naissance d'un enfant malade, mais jamais en cas d'IMG abusive. L'intérêt est aussi financier. Les naissances de handicapés gênent en fait tout le monde", constate la juriste Françoise Dekeuwer-Défossez. Le P.Dominique Foyer conclut en citant Luc (9, 24-25) : "Que sert donc à l'homme de gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même ?"

Publié dans la Croix du Nord, le 29 mai 2009

Publié dans Cité, Lille | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

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