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15/02/2009

Romorantin-Lanthenay, au fil du temps

"Pendant la Révolution, il arrivait que les romorantinais manquent de munitions. Ils se rendaient alors au cimetière, et déterraient les ossements pour en faire de la poudre."

 

220px-Romorantin_image_0162.jpgL’anecdote est croustillante et David, le guide de l’office du tourisme, savoure l’effet produit. Nous sommes Place de la Paix, et il faut un peu d’imagination pour voir des tombes là où se garent maintenant les voitures. L’imagination se taille pourtant la part du lion, dans cette vieille ville que les multiples bras de la Sauldre divisent en îlots. Sous la passerelle, quelques colverts caquètent. Le long de rives encore sauvages, le saule trempe sa chevelure ; le Grand Meaulne n’est pas loin.

La Sauldre a fait de l’usage. Romorantin-Lanthenay pouvait vaguement rappeler Venise, quand on circulait en barque et que les maisons donnaient sur la rivière. Une seule n’a pas été détruite dans les années 60. Les moulins à foulon ont fleuri sur les berges de cette rivière, en raison de la qualité de son eau ; ces moulins où l’on battait la laine préfiguraient l’arrivée de l’industrie textile dans la région.

Fondée en 1806 par Antoine Normant-Marceille, la manufacture de textile Normant a fonctionné jusqu' en 1969, avant d’être rachetée et 124px-Romorantin_tarentje.jpgreconvertie par l’usine automobile Matra. Les moulins construits alors fournissaient l’énergie nécessaire à la manufacture. La riche famille Normant a laissé de nombreux souvenirs: l’actuel hôtel de ville avec sa pagode, qui servait de château d’eau ; les tunnels qui permettaient aux Normant de faire le tour du propriétaire sans se mêler à la populace ; la façade de l’usine et sa « porte des béliers ».

Mais ce sont surtout ces vieilles maisons Renaissance à colombages, de briques et de broc, qui émoustillent l’imagination. Nous voilà devant l’hôtel Saint-Pol, à observer les dangereux amusements de François I et ses amis ; le Roy reçoit un tison au visage qui le défigure. Ici c’est le Carroir De l’Orée, maison de bois qui marquait l’entrée de la ville. Le voyageur du soir devait en apprécier la vue. Là c’est une auberge, aux portes hautes pour laisser le passage aux chevaux : il y a quatre ou cinq siècles, la rue devait être pleine des odeurs, des gens qui s’affairaient à quelque chargement, et du pas des sabots sur un sol vierge de goudron.

Publié dans Blois, Cité | Commentaires (1) |  Facebook | | | Isabelle

Commentaires

Waw, excellent, oui cet article est tout bonnement excellent, particulièrement pour les débutants. D'habitude je ne commente jamais les blogs, même si leur contenu est excellent, mais là le vôtre méritait vraiment mes éloges !

Écrit par : hôtel à nice | 05/04/2010

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