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18/01/2009

Yves Alain Mbeutcha : Une passion pour les sciences

Elève en seconde C au collège Vogt à Yaoundé, il a eu la meilleure moyenne du second cycle en fin d'année.

Yves Alain Mbeutcha, premier du second cycle au Collège Vogt cette année, est un gros travailleur. Ce garçon qui achève une seconde C et âgé de 16 ans, avoue une passion pour les matières scientifiques : mathématiques, physiques, chimie, informatique. Un répétiteur lui permet d'approfondir sa matière de prédilection: les mathématiques. Il travaille quatre heures par jour en semaine, et suit également des cours de vacances. Les nouveaux laboratoires inaugurés lors de la fête du samedi 23 juin 2007 sont donc faits pour lui! Ses bonnes notes dans ces matières, obtenues grâce à un travail acharné, lui ont permis de décrocher cette année la meilleure moyenne du second cycle: 16,17! Le voilà donc cette année sur le podium… Mais, interrogé sur ses impressions, il avoue être très fréquemment primé, et donc assez habitué. Les projets sont encore un peu flous, Yves Alain veut prendre son temps pour y réfléchir. Plus tard, il pense peut-être devenir ingénieur, comme son père, et rêve de partir étudier au Canada.

Mais l'as des sciences, curieux de nature, a aussi d'autres espérances, et souhaite découvrir dans la vie autre chose que des formules de mathématiques! Etudier au Canada ne révèle qu'un aspect de son goût pour la découverte. Il aime parcourir les routes de son pays, mais parle aussi de visiter l'Egypte pour y découvrir une civilisation qui le fascine où de se rendre en Afrique du Sud… pour la Coupe du Monde ! Le football n'est pourtant pas son sport de prédilection : le collégien récemment primé confesse une passion pour le basket, qu'il pratique avec assiduité. Finalement, entre les voyages, toujours très appréciés (à l'intérieur des frontières du Cameroun, pour l'instant !), son stage de basket attendu impatiemment et les cours de vacances, les quelques semaines de liberté avant la rentrée scolaire prochaine vont être vite remplies!

Ils sont quatre enfants à la maison, ou du moins étaient, car la grande sœur a déjà quitté le domicile familial. Chez lui, il est serviable, et accompli avec soin les tâches ménagères qu'on lui demande de faire, vaisselle, lessive, ménage. C'est d'ailleurs selon lui sa plus grande qualité. En revanche, le garçon avoue être très renfermé sur lui-même. Il possède peu d'amis au Collège, et passe les heures de pause en solitaire. Les sorties sont rares ; il préfère rester en famille, à étudier… Ou à regarder à la télévision des films d'action ou des clips musicaux!
Malgré ses bonnes notes, il reste discret en classe comme dans la vie. L'an prochain ? Il continue en première scientifique, toujours au Collège Vogt, qu'il n'a pas quitté depuis la sixième et qui a accueilli tous les enfants de la famille, avant comme après lui. Quant à lui, il reste modeste et continue son bonhomme de chemin.

Publié le 6 août 2007 dans Mutations 

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Formation : Frémissement dans les inscriptions à l’étranger

Les universités occidentales sont les plus sollicitées par les jeunes bacheliers alors que les moins fortunés se tournent vers des campus africains.

Un jeune homme attend à la sortie du Centre pour les études en France, situé au consulat de France à Yaoundé sa mère achève de discuter. Maintenant, c’est presque sur, l’université de Nancy lui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Son oncle, médecin pédiatre là-bas, attend de pied ferme le rejeton de la famille. Le voyage s’annonce sous de bons auspices ; pourtant, ce garçon timide qui souhaite devenir ingénieur en informatique et télécom a l’air anxieux. " C’est la première fois que je quitte la maison. Et puis, je m’inquiète de ce qui m’attend… " Sera-t-il à la hauteur ? Il a pourtant mis tous les atouts de son côté, suivant cette année des cours particulier qui doivent le préparer à affronter l’univers (hostile ?) universitaire. Pour la maman, femme de caractère, pas question de lâcher le fiston comme ça dans la nature. L’oncle, médecin pédiatre, a une position sociale respectable à Nancy ? Ce sera Nancy. Le garçon regrette un peu l’Allemagne… Rien à voir avec cette étudiante en droit de vingt ans : " Les voyages forment la jeunesse ", lance-t-elle. Elle compte sur un grand frère pour la piloter, mais pas question de se laisser chapeauter !

A cette période de l’année, on a passé le cap de l’orientation : les étudiants ayant franchi cet obstacle sont dans l’attente de leur visa, et nous les retrouvons assis sur les bancs des consulats, attendant que leur nom sorte. Ils vont étudier en Allemagne, en France, en Italie, aux Etats-Unis ou au Canada, mais aussi au Maroc, au Sénégal, en Afrique du Sud. Ils quittent famille et amis pour partir parfois là ou personne ne les attend. Leur motivation ? Obtenir un diplôme valorisant, telle est leur première réponse. Trouver ailleurs de meilleures conditions d’enseignement : une future étudiante à Valencienne dénonce par exemple " le cumul des fonctions des professeurs, leur manque de disponibilité. De nombreux cours ont sauté en fin d’année ".

Dans cette quête d’un système faisant la part belle à la méritocratie, ils se tournent souvent vers de grandes écoles ou universités réputées, qu’ils ont découvertes sur la Toile, par des amis, ou encore grâce aux conseillers d’orientation de leur établissement ou des structures étrangères adaptées, que l’on trouve par exemple au British Council et au Centre culturel français.
Les choix ne se portent pas tous vers l’occident. Profitant des opportunités et souvent pour des raisons financières, ils sont nombreux parmi ces jeunes voyageurs à ne pas quitter le continent. Ils se dirigent dans ce cas principalement vers le Maroc, l’Afrique du Sud ou les pays d’Afrique de l’Ouest, ciblant des formations précises. C’est le cas de cette jeune informaticienne, qui a obtenu son diplôme dans une école burkinabé de réputation internationale, l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE).

Casse-tête

Elle savait qu’avec les bourses que lui procuraient le DAAD allemand et l’Etat français, ses parents n’auraient pas à supporter la charge de ses études à l’étranger. Avec le recul, elle juge maintenant ce type de voyage formateur : changer d’horizon, quitter la famille, devoir ne compter que sur soi… Si cela permet d’acquérir assurance et maturité, elle juge néanmoins à la lumière du comportement de camarades de l’école que " certains risquent de se perdre; il faut partir dans de bonnes conditions ".

Obtenir le financement de leurs études, tel est l’autre casse tête auquel se trouvent confrontés les candidats au voyage d’étude. Le financement intégral par les familles accroît le risque de pression sur le jeune pour qu’il cherche sur place un emploi, parfois au détriment des études, de façon à rentabiliser l’investissement réalisé.

La responsabilité du remboursement incombe à l’étudiant, lequel n’a pas forcément les moyens ni même l’envie de prolonger son séjour à l’étranger pour profiter d’un emploi rémunérateur. Les étudiants se tournent donc vers les bourses, et cherchent à limiter les coûts du voyage. "Bien sûr, le Canada serait génial " confie ce bachelier du lycée Leclerc (Yaoundé). " Mais ce n’est pas la peine d’en parler à mes parents. Si je pars, c’est en Allemagne ou mon oncle peut m’accueillir. " Il ne faut pas rêver. Les étudiants ont appris à s’autocensurer, adaptant leurs désirs à leurs possibilités. Mais malgré les conseils, les grandes villes ou la vie est trépidante et… chère fascinent. Paris, Londres, Berlin… New York, Montréal. Le consulat britannique annonce clairement la couleur : la vie à Londres coûte 12,5% de plus que la vie en province.

Publié le 30 juillet dans Mutations

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Eliminatoires Can 2007 : Défaite fatale des Lions

Malgré sa bravoure, l’équipe nationale de rugby est écartée de la compétition par la sélection kenyane.

Le match qui opposait samedi dernier, au Complexe de la Beac à Yaoundé, le Cameroun au Kenya, s’est soldé sur une défaite camerounaise (22-19). La rencontre comptait pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations de rugby à 15. C’est d’ailleurs la deuxième défaite consécutive du Cameroun, après celle enregistrée face au Maroc (23-6) dans le cadre de cette compétition. Le Kenya, le Maroc et le Cameroun évoluaient dans la même poule, le premier pays cité poursuit le tournoi avec 2 victoires.
C’est avec trois points d’écart seulement que la sélection nationale camerounaise est éliminée de la compétition. Les deux équipes étaient apparemment de forces égales. D’ailleurs, au cours de la première mi-temps, les Lions indomptables du ballon ovale se sont imposés, grâce à une stratégie basée sur un jeu groupé pénétrant: 11 contre 3 après 30 minutes de jeu. Il était évident que les Kenyans ne faisaient pas le poids lors des mêlées. A la fin de cette première partie, l’écart s’est réduit puisque les camerounais menaient 11 points contre 10, un avantage qu’ils n’ont pas pu conserver jusqu’à la fin de la rencontre.

A la reprise, on a noté un changement stratégique dans le camp kenyan: éviter un corps à corps défavorable, jouer sur les touches. "Les Kenyans sont très professionnels", commente Serge Ongune, un des quatre joueurs blessés lors des derniers entraînements, spectateur impuissant. " C’est vrai que les entraînements intensifs que nous avons suivis ces derniers jours aident, surtout sur le plan physique. Mais ils compensent par une très bonne stratégie ", souffle un autre.

Le jeu se retourne quelque dix minutes après le début de la deuxième mi-temps, avec une transformation d’essai réussie qui fait passer les Kenyans à 17 points. A ce moment, les Camerounais accusent un retard de six points. Un écart que les Lions ne parviendront pas à réduire suffisamment durant les quarante dernières minutes de jeu. Toutefois, les deux équipes sont au coude à coude durant toute cette manche. Le suspens dure jusqu’aux ultimes secondes du jeu. Trois minutes avant la fin du match, une soudaine attaque camerounaise pousse le public à se lever. Les Kenyans réagissent et, en quelques secondes, la contre attaque, puis un essai transformé avec succès donnent l’avantage final au Kenyans. Comme au tout début de la première mi-temps, et en particulier grâce à de nombreuses percées des Kenyans, le jeu s’est essentiellement déroulé sur le terrain camerounais.

Ce très bel après-midi, en apparence serein, a pourtant été marqué par quelques tensions, en particulier après la défaite. Plusieurs joueurs camerounais étaient absents du terrain, blessés lors des derniers entraînements ou coincés dans l’avion de la Camair. Espérant leur arrivée, le Secrétaire général, Théophile Tiek a Mambo, a d’ailleurs fait retarder le début du jeu, en pure perte. Certains tentent de faire preuve d’optimisme : " les Kenyans sont très professionnels, et trois points de différence, sachant que notre équipe était constituée d’amateurs ou presque… Nous n’avons pas à avoir honte ". Ce n’est pas l’opinion des quelques déçus qui invectivent les malheureux joueurs qui ont laissé passer les occasions et un essai raté en fin de match reste en travers de la gorge des supporters. Quant au SG, qui affiche une certaine ironie pour cacher sa déception, il quitte le stade rapidement pour aller chercher deux joueurs à l’aéroport… Des soldats qui arrivent après la bataille !

Publié le 9 juillet 2007 dans Mutations

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Yaoundé : Les benskineurs enquiquinés

Les conducteurs de motos taxis refusent qu’on leur interdise l’accès aux grands axes et au centre-ville.

Une blouse jaune, un casque, un badge (obligatoire depuis le 30 juin)… et même une couleur unique à leur moto. Ces mesures, que préconise la Communauté urbaine de Yaoundé, dans un communiqué du 19 juin, les benskineurs ne les contestent pas dans l’ensemble. " La blouse, c’est bien, et le badge, on est d’accord ", approuve Njoya Adoumou, qui attend les clients au carrefour Obili. Pour certains ; cela pourrait même assainir la profession, et ce serait certainement un progrès en terme de sécurité. En revanche tous s’accordent pour dénoncer la décision du délégué du gouvernement de limiter la circulation des motos-taxis au quartier.

En bref, la zone qui s’étend de Mballa II à Mvog-Mbi et d’Essos à Mokolo serait intégralement fermée aux motos taxis, ainsi que les axes principaux. D’après le communiqué signé par Gilbert Tsimi Evouna, délégué du gouvernement, les motos devront se contenter de " desservir l’intérieur des quartiers désenclavés ". Arnaud Philippe Ndzana, directeur du service technique de la Cuy, affirme quant à lui que le premier objectif de cette décision est de " fluidifier la circulation automobile de la ville ". Les contrevenants s’exposeraient entre autre à la confiscation de leur véhicule et de leur badge.

Pour les principaux intéressés, cette dernière mesure s’apparente à une petite révolution et serait une véritable catastrophe. Ils en parlaient vaguement depuis plusieurs semaines déjà ; désormais, les benskineurs s’inquiètent de l’avenir d’une profession qu’ils ont rarement choisie.

Ils sentent le chômage les guetter, et accusent maintenant le gouvernement de ne pas créer d’emplois supplémentaires pour compenser. " On va quitter pour faire quoi ? Ce n’est pas un métier, mais on veut survivre…On va devoir voler après ? " Les grands commerces du centre ville que les motos dérangeraient sont aussi fustigés. En effet, avec l’interdiction de circuler sur les grands axes, la moto, souvent utilisée par les clients pressés, perd beaucoup de son intérêt. Conduire des clients à l’intérieur d’un sous quartier dont ils cherchent à sortir parait très limité. Et pour les clients, cela veut surtout dire qu’une fois à la frontière du quartier, ils devront trouver un taxi. Mais " on ne peut pas faire le bras de fer ", se désole Adamou, approuvé par ses collègues ainsi que par les passants. " On veut juste vivre en paix. On ne gène pas ! "

Publié le 3 juillet 2007 dans Mutations

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Collège Vogt : Le numéro un part en vacances

Les festivités de fin d'année scolaire ont aussi été marquées par l'inauguration de nouveaux bâtiments.

Samedi 23 juin 2007, 9h30 au Collège Vogt, à Yaoundé, la pluie a contrarié le millier de personnes venues assister à la fête de fin d'année. Mais les parents comme les élèves ne se sont empêchés pour autant de venir. Les parents arrivés en voiture, se garent le long de la chaussée, obstruant la circulation, avant de se précipiter sous des tentes publicitaires dressées dans la cour de l'établissement classé premier par l'Office du baccalauréat en 2006. Cette année, un soin particulier entoure les préparatifs des festivités. Non seulement les meilleurs élèves recevront leurs prix, mais en plus, la fête donne l'occasion d'inaugurer un nouveau bâtiment, et de remettre des médailles du travail à 32 membres du personnel du collège.

Il est dix heures : la pluie s'arrête, un carré de ciel bleu s'élargit. L'arrivée du soleil coïncide avec celle de l'archevêque de Yaoundé, qui dirige la prière, avant de céder sa place à une chorale d'élèves interprétant l'hymne national. Aux quelques mots du principal suivent les remerciements de l'archevêque, qui revient sur l'inauguration de ce jour. Il rappelle que le bâtiment neuf est financé à 90% (à hauteur de 446 millions de Francs Cfa) par le gouvernement camerounais grâce aux fonds débloqués par l'initiative PPTE. Les dons, en particulier des parents, permettant de compléter les 500 millions de la facture. Les nouvelles installations comportent un laboratoire moderne qui fera le bonheur des graines de chercheurs du collège, une bibliothèque possédant déjà 6000 ouvrages et pour laquelle l'Inspecteur général des enseignements remet encore deux livres au père Jean-Hervé. Ce dernier reçoit, par la même occasion et sous les ovations, le prix d'excellence et un chèque d'un million.

La remise des médailles se déroule sous le soleil… Mais les élèves, eux, attendent toujours la remise des prix. Car, a priori, ils sont venus d'abord pour cette raison... et pour les réjouissances qui doivent suivre ! Qu'importe donc le retour de la pluie, alors que le meilleur élève de l'établissement, Youssoufa Ben Amine, classe de troisième, reçoit les félicitations auxquelles il a droit tous les ans. Des abords de la grande chapelle montent de délicieuses odeurs de friture. Les barbes à papa commencent à apparaître. Et soudain, les petits génies primés quelques instants plus tôt dans une ambiance solennelle se métamorphosent en… collégiens en vacances ! Le son monte, les gamins en uniforme investissent la scène, un coopérant français fait une superbe démonstration de coupé décalé ; les filles s'agglutinent autour du capitaine des Lions indomptables, Song Bahanag, père d'un enfant scolarisé au collège, venu remettre des prix. Quelques policiers tentent de lui ménager un passage dans la foule ! Bientôt s'instaure un concours de danse acharné, qui s'apparente presque à un combat de gladiateurs. Les réjouissances dureront toute l'après-midi. Et le mot de la fin revient à un petit de sixième dévorant sa barbe à papa : " ce que j'ai préféré dans la fête aujourd'hui ? C'est que ce sont les vacances ! "

Publié le 25 juin 2007 dans Mutations

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