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15/01/2015

Les secondes de Notre-Dame ne verront pas le film Pride.

Pride.jpgLe "drame" a eu lieu dans mon ancien lycée. Une prof d'anglais voulait embarquer ses élèves de seconde à un festival quelconque, pour voir le film "Pride". Pas de chance pour elle : parmi ses élèves quelques jeunes, pas bégueules mais excédés par le parti-pris de ce film comme de leur prof, décident de ne pas se laisser faire. Il s'avère que je connais bien l'un d'entre eux. Ils se renseignent un peu sur internet et lèvent le lièvre. Les parents réagissent, informent le directeur qu'ils ne paieront pas pour ça (parce qu'il fallait payer...) et qu'il ne signeront pas non plus l'autorisation de sortie. Le directeur, à qui la prof avait oublié de donner quelque détail sur le film sélectionné, fait changer le programme sur le champ. Les élèves iront voir un autre film.

Aussitôt, dégainant plus vite que son ombre, un article sort dans la Nouvelle République.

Pour info, le résultat de cet article, dans l'immédiat, c'est qu'un des parents interviewé, dont le nom a été publié, reçoit depuis hier des insultes par téléphone.

Les lignes ci-dessous ont été postées en commentaires il y a quelques instants, j'ai ajouté du gras, mais n'ai pas changé la moindre virgule, la moindre faute d'orthographe. La première partie, en rouge, à été censurée par le journal.

Ancienne de ce lycée, j'ai été en contact avec certains des acteurs de ce débat et je suis un peu étonnée par certains points de cet article :

- Le directeur n'était pas au courant que les élèves allaient voir ce film : il y avait d'autres films proposés lors de ce festival. Ce sont des élèves de seconde, pas bégueules mais excédés par le parti-pris de ce film et de leur prof, qui ont lancé l'affaire en en parlant à leurs parents.

- Il n'y a pas de sixième dans cet établissement !? Les sixièmes sont ailleurs ! Et ne partagent normalement pas les mêmes profs (quand j'y étais en tout cas).

- Pourquoi le nom du père de seconde est balancé et pas le nom de la mère de sixième ? Ça ne paraît pas très juste, d'autant qu'il n'a pas donné son autorisation pour être nommé comme ça.

- Comment la journaliste a-t-elle été mise au courant alors même que l'APEL ne s'était pas encore réunie pour en parler ? Ça ressemble à un règlement de compte ! Déontologie ?

 

D'autre part, pour remettre les points sur les i :

- A ceux, dans les commentaires de l'article de la NR, qui disent que c'est aller contre la liberté d'expression que de ne pas souhaiter que des élèves voient un film dans ses conditions, comme s'il y avait un rapport avec les morts effroyables de ces derniers jours : si  la liberté d'expression c'est obliger tout le monde à tout dire et tout laisser dire, y compris ce que leur conscience juge inapproprié, à n'importe qui n'importe quand, la démocratie est mal barrée. On ne peut pas tout mettre dans les mots « liberté d'expression » !

- Les parents sont libres d'inscrire leurs enfants dans une école laïque ou dans une école où leurs enfants recevront certaines valeurs et bénéficieront d'une certaine spiritualité : la liberté d'expression n'est pas la seule des libertés qui existent en France.

- Il me semble que les enseignants doivent respecter les choix pédagogiques et spirituels de l'établissement dans lequel ils enseignent ; sinon la liberté d'éducation que les parents possèdent et délèguent à l'école n'est plus qu'une illusion. C'est justement ce qui a excédé les élèves à l'origine de ce débat, plus que le film en lui-même, l'établissement en question étant catholique.

- Or, aux yeux d'un simple catho croyant et pratiquant, pas nécessairement « tradi », ce film n'est ni violent ni choquant, bien-sûr. Mais il s'agit en revanche d'un film militant. Ce serait méconnaître totalement l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité que de ne pas le savoir. 

- Le visionnage de film militant dans le cadre scolaire est bien-sûr possible, voire souhaitable, quels que soient les choix spirituels et pédagogiques d'un établissement ! Mais à condition, d'une part que le film soit bien présenté comme d'ordre militant, d'autre part que ce visionnage soit suivi d'un débat contradictoire de même statut, dans le même cadre scolaire.

- On ne peut pas débattre efficacement dans une langue qu'on ne maîtrise pas encore !

- De toute façon, le cours d'anglais n'est pas un lieu pour les débats. Pour ça, il y a les cours d'ECJS ou de philosophie, qui concernent donc plutôt les classes de terminale ! 

Publié dans Cité, Dieu, Société | Commentaires (0) |  Facebook | | | Isabelle

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