14/01/2014
Stéréotype de Genre, caricature de Sexe.
La défense de notre identité doit-elle passer par la défense de ses stéréotypes, dans un monde ou désormais stéréotype signifie caricature ?
Cet article s'adresse en premier lieu à ceux qui n'ont pas tiqué en voyant cette affiche, en particulier ceux qui l'ont laissé paraître (pour les autres, respirez, il parait que c'est de l'humour).
Outre le fait que ce slogan est ridicule, je suis vraiment convaincue qu'on se trompe de débat en se fixant sur la défense des stéréotypes. En effet notre identité sexuelle ne dépend d'aucun stéréotype ; si on ne rappelle pas cela, si on focalise le débat sur ces stéréotypes, on sera à la merci du relativisme qui a présidé à la naissance de cette théorie. En effet, par essence, le stéréotype est mouvant et relatif.
A quoi sert le stéréotype ?
Larousse : "l'expression ou opinion toute faite, sans aucune originalité, cliché" ou "la caractérisation symbolique et schématique d'un groupe qui s'appuie sur des attentes et des jugements de routine".
Pour les psychologues sociaux, le stéréotype est une croyance collective et non pas une réalité concrète (sauf si vous considérez qu'une croyance est concrète). Les stéréotypes sont des "croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, […] les traits de personnalité, […] les comportements, d’un groupe de personnes" (Leyens).
Bref, c'est le mot poli pour dire cliché... un genre de catégorisation fantasmée que l'on peut calculer à partir du recueil des déclarations d'une population donnée au sujet d'une catégorie de personnes. Personne ne peut se reconnaître dans un stéréotype à moins d'être une caricature incarnée ! On ne peut donc pas se prévaloir d'un stéréotype puisqu'on n'est jamais propriétaire des stéréotypes qui nous sont accolés.
Le concept de stéréotypes de genre a été inventé par les idéologues du genre !
Et ils en sont du coup les premiers défenseurs, en étant les créateurs. Paradoxal, mais logique. Pourquoi ? Parce qu'ils en ont BESOIN de ces $£*#&]" de stéréotypes ! En effet si l'identité d'homme et de femme se réfère à des stéréotypes (et non pas à la biologie par exemple) alors cette identité est superficielle et relative et on peut la changer.
Bien-sûr, je ne suis pas d'accord avec cette théorie. Réfléchissez, combien de petits garçons ont joué à la poupée et sont devenus des hommes, des vrais, et combien de gamines en rose paillettes se sont vues offrir des montagnes de barbies pour finalement devenir ces femmes testostéronée que la société veut nous vendre ?
Ce n'est pas le fond du débat...
Un homme et une femme ce n'est pas la même chose, c'est vrai. Mais pas à cause d'un stéréotype. A cause de leur vocation différente et d'une biologie différente. Et c'est là, la vraie raison qui fait que des garçons qui ont joué à la poupée deviennent des hommes, des vrais, pendant que des little miss sunshine deviennent des féminators.
Parce que dans un cas, les parents se souciaient des stéréotypes comme d'une guigne, mais ont appris à leurs enfants la beauté de leur vocation d'homme et de femme. La protection des faibles, l'accueil de la vie, le don de soi à l'autre. Leurs enfants ont appris à respecter leur corps, à ne pas se polluer à coup de pornographie, de pilules ou de préservatifs. Ils ont appris à respecter l'autre, à le protéger, à grandir ensemble plutôt qu'à se casser la gueule ensemble, ou comme le disait moins prosaïquement Guy de Larigaudie, parce qu'ils ont appris à être, "les uns pour les autres une source, non de fautes, mais d'enrichissement". Ils ne se sont pas entendus dire "sors couvert" mais "conduis-toi bien".
Alors que la petite fille en rose s'est vue offrir des barbies à 5 ans, du rouge à lèvre à 10, et la pilule à 15. Hyper sexualisée depuis le plus jeune âge à coup de stéréotypes, justement, elle a appris que la féminité était quelque chose de superficiel, qui devait surtout rester en surface pour ne pas encombrer les profondeurs. Cette gamine a appris à séduire et non à aimer, à se détruire, en niant son identité à coup d'hormones de synthèses. Elle fait le métier qu'elle veut. Mais si elle offre un Action-Man à sa fille, c'est peut-être parce qu'elle aurait préféré qu'on l'éduque autrement. Elle a tort de réagir ainsi. Mais elle a raison sur un point. Les stéréotypes ne l'ont pas sauvée. Au contraire. Ils ont participé à faire d'elle une caricature de femme, et non une femme.
Lutter contre le gender ?
On ne va pas rendre nos enfants malheureux en les obligeant à jouer à ce qu'ils n'aiment pas, bien-sûr. Et je ne dis pas non plus qu'il est bon de détruire leurs repères. Mais en donnant tant d'importance à cette branche du débat, nous nous placerions sur le même terrain que ceux que nous voulons convaincre et nous leur donnerions des armes contre nous.
Si on veut lutter contre le genre, mieux vaut plutôt défendre la VOCATION COMPLÉMENTAIRE de l'homme et de la femme et le RESPECT DE LEUR CORPS (ça, c'est pas du stéréotype, c'est de la BIOLOGIE) et on tapera juste.
Notre identité n'est pas superficielle et ne dépend d'aucun stéréotype. De ce fait elle transcende les cultures et les époques. Inquiétons-nous donc de la pornographie, de la contraception et tout ce qui perturbe le fonctionnement normal du corps humain, de la sexualisation précoce des enfants, de la pénalisation financière des femmes au foyer, de la propagande LGBT. Mais par pitié, ne donnons pas dans la défense des clichés ; on en ferait un beau.
J'espère vivement que cette affiche, qui circule beaucoup chez les antis-LMPT, va rapidement être remaniée. "Pas touche à mes jouets" par exemple conviendrait certainement mieux que "pas touche à nos stéréotypes !!"
Publié dans Société | Commentaires (4) | Facebook | | | Isabelle
Commentaires
Ce que tu dis me parle Bcp. J'ai découvert cette affiche sur le blog de 4 enfants 2 mains. Je pense qu'il s'agit de second degré pour les initiés. Et donc un gros ratage du point de vue de la com et du message compris forcément de travers. Il faudrait avoir suivi la lutte depuis le début pour comprendre le problème soulevé dans cette affiche. Ce qui n'est clairement pas le cas de tous. J'avais commencé un petit débat sur la page FB de cette blogueuse à qui j'ai donné le lien de ton blog. Je ne peux pas poursuivre ce soir mais je t'invite à te rapprocher d'elle pour échanger. Bises.
Écrit par : stephix | 14/01/2014
"Le concept de stéréotypes de genre a été inventé par les idéologues du genre"
D'où le sens de l'affiche - à prendre au second degré bien sûr, pour ceux qui savent le faire : arrêtez de nous bassiner avec cette notion de stéréotype de genre et laissez-nous élever nos gamins comme on veut, i.e. nous forcez pas à obliger nos filles à faire du foot par exemple...
Mais bon, c'est qu'un slogan, hein, pas la peine de passer des heures à le commenter :-)
Écrit par : Martine | 16/01/2014
Une question à l'auteur : avez-vous des enfants ?
Tel que le comprend le gouvernement, déconstruire les stéréotypes c'est par exemple ne pas faire faire de la danse à une fille.
Vous allez trouver que c'est exagérer mais des personnes (des femmes en l'occurrence) m'ont récemment reproché que mes filles fassent de la danse, en me disant avec horreur "mais tu veux en faire des filles?".
Alors oui, "pas touche aux stéréotypes", laissez nos filles faire de la danse si elles en ont envie !
Écrit par : Peggy | 16/01/2014
Malheureusement, le second degré en politique est à manier avec beaucoup de précaution, et en l'occurrence le résultat ne s'est pas fait attendre...
En plus, cette affiche donne l'impression de valider la théorie selon laquelle le jeu des enfants, c'est le stéréotype des parents. Si j'en crois cette affiche, un petit garçon ne se déguise en chevalier que parce qu'il est victime des stéréotypes de genre.
Je persiste et je signe : ce slogan est idiot.
Écrit par : Isabelle | 16/01/2014
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