28/07/2010
Le camp, créateur d’un autre rapport au temps
A la veille du camp, une cheftaine de Lambersart raconte...
"QUAND on est chef, on n’a jamais une minute pour nous ; surtout avec les petits". Eléonore n’avait pas encore 18 ans cette année, quand elle s’est mise au service de son groupe scout ; et être cheftaine n’est pas de tout repos, surtout à la veille du départ en camp. La "Ronde" (filles de 8 à 12 ans) de son groupe, (la III Lambersart SUF) quittait la ville dimanche 11 juillet pour une semaine de camp à Comines. Vendredi, elle croise un bout de choux de 8 ans qui vient la voir, s’inquiétant de la préparation de son sac de camp : "il me manque un des cinq objets, le dizenier, est-ce que c’est grave ?" Eléonore la rassure rapidement : elle ne sera pas handicapée pour autant ! Les cinq objets, ficelles, crayon, mouchoir, dizenier et carnet, doivent être toujours dans la poche de la jeannette (ou du louveteau) débrouillard. Parce que de la débrouillardise, il en faut : "tout le monde dort sous tente. Elles doivent les monter elles-mêmes, mais on les aide... ça peut prendre une heure et demi", soupire Eléonore. Les tentes, les "installs" : vaisselier, table à feu pour la cuisine, coin toilette... "chez les jeannettes, ce dernier est toujours extrêmement étudié !" témoigne Eléonore en riant.
Rapport au temps
"C’est hyper speed. On n’a pas de temps pour soi. Jamais de sièste, puisqu’on prépare les jeux..." Pour les chefs, le camp scout, c’est le temps du service. Le camp, c’est le grand test : pendant l’année, on a appris à gérer son autorité, mener un groupe, s’organiser. Pendant le camp, on apprend à être tout entier dévolu aux jeunes et aux enfants qu’on est là pour faire grandir - surtout chez les plus jeunes, jeannettes/louvettes/louveteau, une tranche d’âge similaire dans tous les mouvements.
Un temps différents pour les chefs, une autre temporalité pour les enfants aussi. "A la Ronde (l’équivalent des louveteaux pour les filles, chez les SUF) de Lambersart, on a l’habitude de ranger les montres. Du coup, les jeannettes sont plus à l’écoute de la nature : il fait jour, on se lève, il fait nuit, on fait silence et on dort". A l’écoute de la nature, à l’écoute de l’autre aussi, dans un emploi du temps qui "leur apprend la liberté. Elles se détachent de leur ordinateur et de leur programme télé..." Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour ces enfants du XXIème siècle !
Publié dans la Croix du Nord du 16 juillet 2010
Publié dans Dieu, Lille | Commentaires (1) | Facebook | | | Isabelle
Commentaires
Magnifique article, bravo et merci de nous le reproduire!
Écrit par : les Chefs | 29/07/2010
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