19/11/2009
Voyage Un pèlerinage vers Jérusalem en 305 break... (5)
L'hospitalité syrienne ouvre les portes du monde arabe
Nous devons ouvrir nos journaux de voyage pour nous rappeler ce qui s'est passé ces derniers jours : le temps est devenu parfaitement élastique.
Nous sommes en Syrie depuis le mardi 22. A vrai dire, le pays n'a pas beaucoup changé depuis Antioche (Antakya), qui est une presqu'île de la Turquie en Syrie. Là-bas à Antioche, nous retrouvons les premiers chrétiens, en l'occurrence Saint Pierre et saint Paul, qui se sont rencontrés dans la chapelle troglodyte au-dessus de la ville. Les actes des apôtres nous apprennent que les premiers chrétiens s'enfuyaient de cette chapelle par un passage souterrain dans la montagne, dont l'entrée existe encore ! Nous pouvons même nous y faufiler dans l'obscurité. A Antioche, de sympathiques rencontres : chez Barbara, qui a tout plaqué à 20 ans pour ouvrir une maison d'accueil des pèlerins à Antioche, nous prions avec les chants de Taizé. D'autres voyageurs sont là : Canadiens, Américains, une Lituanienne...
La frontière entre la Turquie et la Syrie est mouvementée. Non que nos papiers ne soient en règle ; mais nous croisons une famille sud-coréenne, qui se rend dans le même endroit que nous (ça ne se dit pas ici) et n'avait pas pensé qu'il fallait autant de formalité. Un militaire francophone nous donne un sérieux coup de main. Nous sommes en Alep dans la soirée. La Syrie est l'occasion de découvrir le concept de quartier chrétien... Déjà en Turquie, nous avions compris que les différents rites ont peu d'importance pour les chrétiens ici. A présent, nous sommes étourdis par le nombre d'églises qui existent : catholique latine, catholique grecque, grecque orthodoxe, syriaque, églises arméniennes... j'en passe.
Mentalité conciliante
La religion est affaire de famille, de baptême pourrait on dire : les gens sont baptisés dans une église. Dès lors, ils se réclament de celle-ci, ce qui ne les empêche nullement de fréquenter une autre paroisse ! L'œcuménisme idéalisé dont nous parlons en France les fait doucement rigoler. Ils se connaissent tous entre eux, ils se reconnaissent aussi... Les femmes ne sont pas voilées, les rétroviseurs se chargent de chapelets chrétiens.
Les chrétiens se sentent protégés en Syrie par le gouvernement et par une mentalité conciliante*. Nous sommes loin de l'Irak qui est juste à côté. Dans la voiture, la plaisanterie consiste à s'exclamer en toute innocence : « Eh, mais c'était à gauche pour Bagdad ! » On peut difficilement trouver un peuple aussi hospitalier. Nous avons vite compris les mots principaux de la langue : bonjour, qui se dit welcome, vous prendrez bien un thé ? Qui se dit welcome ; Merci d'être venu, welcome ; au-revoir, aussi welcome...
Nous avons atteint le désert en fin de semaine. Le vent y accueille le pèlerin, le poussant vers les montagnes où les monastères perpétuent une tradition millénaire. Les musulmans s'y rendent également souvent, fascinés par la vie monastique, et ces gens qui donnent toute leur vie à la prière. Nous avons le sentiment d'être aux portes de Jérusalem.
Articles publiés dans Croix du Nord du 31 au 6 août 2009
* Nous recueillerons des témoignages différents durant les jours suivants
Au compteur de la 305 break
A mi-chemin
Au total, nous avons fait 5 700 km. La moitié normalement de notre trajet. La voiture peine un peu, et nous entendons depuis deux jours un curieux bruit dans le moteur ; sans doute la courroie de l'alternateur qu'il faut changer. Heureusement, nous en avons prévu une de rechange.
Le bon plan
Le resto gratis
Comment se faire inviter à déjeuner dans un bon restaurant ? Garez la voiture dans le quartier chrétien, en général plus chic que les autres. Prenez l'air égaré du touriste perdu. Laissez vous aborder par la première âme serviable qui propose son aide ; indiquez-lui que vous cherchez un restaurant bon marché ouvert un vendredi, jour férié en Syrie. Laissez-vous guider... Vous vous retrouverez ainsi dans le restaurant du copain, que l'on ouvre pour vous, et où l'on apporte à votre table, sans que vous n'ayez rien commandé, une ribambelle d'assiettes chargées de mets typiquement arabes... « All this table for free... for Welcome ! »
La galère de la semaine
Trous et dos d'âne
Il est rigoureusement impossible d'écrire son journal dans la voiture depuis que nous avons passé la frontière. Les rafales de vent nous bousculent dans un sens, malgré les arbres, tous penchés, qui bordent les voies routières. Le conducteur, malgré cela, s'efforce d'éviter les trous et les dos d'ânes non signalés. Ajoutons à cela les dépassements intempestifs, par la gauche ou par la droite, à trois voitures sur une double voies... La conduite syrienne est pire encore que la conduite turque, du fait des difficultés du terrain.
Publié dans Far Away | Commentaires (1) | Facebook | | | Isabelle
Commentaires
Idée très intéressante, je ne sais que dire si ce n'est que j'ai adoré vous lire. Bonne continuation et longue vie à votre blog !
Écrit par : cote | 07/04/2010
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