01/04/2010
Du boboïsme tradi-catho
Le verdict est tombé, plus fatal que le couperet d'une guillotine.
Tradi, oui. Quoique la longueur des cheveux de certains adeptes laisse à suggérer un amolissement de la pensée. Sans compter les tendances clairement cha-cha de certaines organisations qui recrutent dans les rangs. Le monde merveilleux des bisounours pro-Vie ! Il y a un parfum de louange, de guitare et de moralité bon ton. Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Tout ça sent la délation, la traitrise, l'abandon de poste. Peut-on imaginer les mêmes qui subissent les ampoules à la Pentecôte, les dévisser le lendemain ? Dieu nous en garde : nous n'en sommes pas encore là.
Il n'empêche. Quand on commence à toucher au Boboïsme, le pire est à craindre. Y compris l'hybridation la plus ignomineuse qu'il soit. Catho, oui : mais chacun chez soi. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. Surtout pour les serviettes.
Oui, le verdict est tombé, et nous le voulons sans appel. Sous l'accusation, on sait toute la déception de ceux qui ont lutté, ceux qui se sont battus, ceux qui se sont engagés, qui sont morts pour le Parti, à défaut de mourir pour la Patrie. L'accusation des anciens contre les planqués. Car on les connaît, les bobos tradis-cathos, cloîtrés à Versailles, brandissant leur chapelet pour justifier leur non-engagement, et ils utilisent la marche pour la Vie de janvier comme la caution morale suprême. "Non, je ne me cache pas, voyez je manifeste !" Faible argument, que de manifester avec les lâches, après avoir reçu la bénédiction de son évêque (concilaire ! Dieu nous garde), protégé par la foule. Et quand on leur demande ce qu'ils font, leur engagement au quotidien, ils vous répondent, superbes dans l'arrogance de ceux qui préfèrent gagner le Ciel plutôt que les élections : "Moi, monsieur, je prie !"
Comme si perdre les élections pouvait vous faire gagner le Ciel ! Comme s'il fallait s'abaisser à tout, se réduire à des programmes politiques à la fois sans compromission et sans avenir, à des impasses stratégiques, fomenter sa propre défaite, pour obtenir les faveurs de Dieu ! Garder les mains propres : voilà un beau prétexte pour ne pas se retrousser les manches. Et ils se permettent de nous juger !
C'est vrai, nous sommes amenés à des compromis. Nous travaillons avec des gens qui n'ont pas les mêmes idées. Que ce soit sur notre droite, sur notre gauche, il y a des abus, des manquements, des désaccords, des débordements. Aucun candidat n'est parfait. Mais l'essentiel n'est-il pas de garder l'espoir ? Ils ont abandonné, eux, ils disent avoir l'Espérance. C'est bien joli, mais qu'espèrent-ils ? Ils disent être prêt à perdre humainement. Quel beau prétexte pour ne pas chercher à gagner sur le terrain.
Ils prient ? Et bien qu'ils prient : nous, pendant ce temps, récolterons les insultes, les outrages, les menaces et en nous salissant les mains nous sauverons peut-être la France.
Ils prient ! Mais qu'ils prient, ces beaux messieurs aux mains propres et au coeur pur. Quand on se bat, il y a du sang : s'ils ne supportent pas d'en faire couler, qu'ils gardent leurs mains propres.
Q'ils prient... Et quand nous aurons gagné les élections et perdu la Foi dans des manoeuvres politicardes indignes, ils pourront prier pour nous ; et ils sauveront peut-être nos âmes.
NB : l'ensemble de cet argumentaire, inspiré par quelque remarque dans un contexte de campagne politique, est naturellement à prendre au second degré...
Publié dans Cité, Dieu | Commentaires (0) | Facebook | | | Isabelle
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