24/11/2009
Voyage Un pèlerinage vers Jérusalem en 305 break... (7)
Debout resplendis, car voici la lumière ! Nous voici au sommet...
« Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! Jérusalem, te voici dans tes murs, ville où tout ensemble ne fait qu'un ! » Ainsi le psaume 121 salue-t-il la ville, que nous avons découverte le 6 août au soir.
Surprise ; avant la ville, le désert laisse progressivement place à des forêts de sapins, alors que nous montons dans les embouteillages vers Sion. Une ville de plus de trois millénaires, cité de David, tombeau du Christ, citadelle de Godefroy de Bouillon et maintenant, fourmilière des populations du monde entier, qui vendent, qui achètent, qui prient, qui guerroient, qui marchent ou qui admirent... Paix oblige, l'été venu, Jérusalem est un festival de nationalité. Le premier soir, nous dînons dans un restaurant italien casher [au milieu de famille juive françaises venues en vacances]. Le lendemain, nous observons la fabrication du pain chez des boulangers du quartier arménien... Des polonais prient dans leur langue sur la Via Dolorosa, où l'on trouve le premier chemin de croix de la Chrétienté. A l'ouverture du Sabbat, les juifs dansent devant le Mur des Lamentations. Voilà que l'appel du Muezzin retentit ; ici, chacun a son heure pour exprimer sa prière. [Les franciscains, qui tiennent maintenant les lieux saints, ont fait monter en cachette un orgue majestueux au Saint Sépulcre, que l'on entend la nuit... On parle hébreu, arabe, italien, anglais, français... Derrière les murailles maintes fois détruites, maintes fois reconstruites, chaque fois agrandissant un peu la ville,] la ville respire à cent rythme différents. Quel dommage que les peuples ne puissent s'entendre !
Et puis Bethléem... De l'autre côté du Mur, tout change. Dans notre bus, il n'y a quasiment que des Arabes ; [nous ne sommes pourtant pas contrôlés et fouillés avec beaucoup d'ardeur.] Seuls deux enfants, qui se sont glissés derrière des fauteuils, en sont quitte pour rentrer à pied à Bethléem. [En les voyant rire sous cape, on devine qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai]. Mais le mur a quand même quelque chose d'impressionnant, même en temps de paix. [Imaginez 10 à 15 mètres de parpaings. Nous avons vu une propriété coupée en deux par ce mur. Berlin ou la muraille de Chine ? De l'autre côté, des bâtiments à moitié construits ; on construit pendant la paix, en attendant que la guerre vienne tout détruire à nouveau]. Nous retrouvons quelque chose de la Syrie, de la Jordanie, avec plus de ruines et plus de tensions. « Ça a l'air calme », nous explique Sœur Sophie, qui tient une crèche dans Bethléem. Elle est d'origine libanaise, comme beaucoup des filles de la Charité ici. Ce n'est pas tous les jours facile pour elles. « Tous les 15 jours, on n'a plus d'eau. [Je n'ai pas rempli la piscine pour les enfants, parce que je dois vider les citernes pour ça, et] que se passera t-il si on nous coupe l'eau plus longtemps ? » Pour elle, la paix n'est qu'une accalmie entre deux tempêtes.
Et pourtant, il y a tant de raison de s'émerveiller ici ! A Jérusalem, la congrégation s'occupe d'enfants juifs apportés par les services sociaux ; ici, ce sont des petits palestiniens, qu'on trouve souvent abandonnés, handicapés, où dont les parents sont inaptes. Ils ont un an, et ne font pas six mois. Nous passons l'après-midi à jouer avec eux ; deux jumeaux maigres à faire peur se tiennent déjà debout et sourient sans cesse ; une petite a perdu sa mère, tuée par sa propre famille parce qu'elle était enceinte sans être mariée. Le pays est dur, l'Islam aussi est dur ; il ne faut pas se voiler la face. Mais « ce que vous faites à un de ces petits, c'est à moi que vous le faites, disait le Christ ; et ici à Bethléem, c'est encore plus fort. C'est l'enfant Jésus que nous reconnaissons dans ces bébés... » explique Sœur Sophie avec une simplicité émouvante. « Appelez le bonheur sur Jérusalem ; Paix à ceux qui t'aiment ! Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! » dit encore le psaume.
Au compteur de la 305 break
Idée loufoque
8 200 km.. encore des kilomètres en rab, suite à notre idée loufoque d'aller voir le lever du soleil à Eilat, au sud du pays, en face d'Aqaba où nous étions la semaine précédente. On nous avait dit que ça en valait le coup ; [L'anecdote de la semaine, c'est que nous nous sommes reposés 4 h dans une station service fermée à même pas 30 km de la bande de Gaza... Réveil à 23 h 30 par un contrôle de police, qui vérifie nos passeport et nous souhaite « good night » en nous laissant sur place en partant... Le camping sauvage ne pose décidément pas de problème aux israéliens !]
Le bon plan
Le bus pour franchir le mur
Passer le mur en bus... Nous y avons réfléchi ; notre voiture, avec sa plaque d'immatriculation française (notre fierté !), peut-elle franchir le mur qui sépare Israël des territoires palestiniens ? Une chose est certaine, nous serons fouillé de fond en comble. On a déjà payé à la frontière ! Et puis qui sait ce que l'on peut nous glisser sous le capot quand nous aurons le dos tourné, voiture en stationnement... Nous décidons donc de suivre les français avec lesquels nous logeons pour aller voir Bethléem, qui se trouve de l'autre côté. La situation actuelle étant relativement calme, nous passons comme une lettre à la poste.
La galère de la semaine
Fallait réserver ?
« Mais vous êtes fous de ne pas avoir réservé ! » C'est en substance ce que l'on entend chaque fois que nous débarquons dans une nouvelle maison d'accueil de pèlerins à Jérusalem. Nous avions eu l'occasion de vérifier à Nazareth que les hôtels sont chers. Trouver un minimum de confort à Jérusalem tient de l'exploit ! Nous ne demandons pourtant pas grand-chose. Mais en juillet-août, tout est plein. La faute à... la paix ; trois ans sans guerre, ici, c'est un encouragement à passer ses vacances autour des lieux saints ! Mais comme la Providence veille, nous rencontrons cinq françaises et un prêtre qui ont trouvé à se loger dans un orphelinat en vacances...
Intégralité des articles envoyés à Croix du Nord du 14 au 27 août 2009
Les phrases entre crochers ont été supprimées faute de place
Publié dans Far Away | Commentaires (1) | Facebook | | | Isabelle
Commentaires
WOW, ça c'est un bon produit, que et il vous laisse tout de suite cette remarque
Écrit par : pronostics france honduras coupe du monde | 15/06/2014
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