L'Homme et la Création: les conséquences du péché originel (1)

Le péché originel a coupé l'unité du monde. Il a d'abord séparé l'Homme de Dieu, puis l'Homme et la Femme (donc divisé l'humanité), et enfin l'Homme et la Création. Les conséquences :

→ L'Homme perd la conscience qu'il est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu

→ Il perd le respect qu'il avait pour lui-même

→ Il perd sa place au sein de la Création, et se trouve déséquilibré.

Première attitude possible: l'homme se méprise et la nature est idolâtrée.

L'homme se sent inférieur à la nature, soumis à ses lois, voire mauvais face à une nature qui est bonne. Certes il repère encore qu'il y a du divin qui s'exprime dans la nature, mais il confond Dieu avec la nature: Dieu est partout, en tout, mais de manière non personnelle.

Le film Avatar aussi, que certains ont peut-être vu, donne un très bon exemple de ce panthéisme moderne. L'homme se met à adorer les animaux, les arbres, les astres, les phénomènes naturels... au lieu d'adorer leur créateur. C'est le cas du panthéisme, des cultes animistes, mais aussi new-age (Dieu n'est plus une personne, mais une Force à la Star War si vous l'avez pas vu vous DEVEZ y remédier) ou de certains écologistes malthusiens (l'humanité mauvaise doit être réduite pour préserver la nature)

Welcome Bill Gates et consort.

Pourquoi Dieu a-t-il confié la Création à l'Homme ? Raison n°3

Oui mais voilà chacun sait qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.

Donc l'homme, qui a de grands pouvoirs sur la Création, a donc de grandes responsabilités devant elle. Comme un genre de super-héros des écureuils quoi.

Il a le devoir de la protéger mais aussi de lui donner tout son sens. La beauté par exemple n'existe pas en soi; c'est le regard qui lui permet d'exister. Un magnifique paysage, si vous n'êtes pas là pour vous émerveiller, n'est magnifique pour personne.

Il est vrai que le «monde a été créé pour la gloire de Dieu» (Vatican I). La Création est créée gratuitement par Dieu, et elle glorifie Dieu par son existence même.

Mais déjà dans les anciens temps, de manière symbolique, les hommes ont sacrifié des produits de la Création pour rendre gloire à Dieu et implorer le pardon de leurs fautes: un agneau, une tourterelle, les premiers fruits de la moisson...

Dieu a besoin de l'Homme et de sa capacité à aimer librement pour attirer la Création à Lui, pour que de la Création naisse une louange libre, mais aussi l'amour et le don. (C'est ce qu'on appelle la dimension liturgique de la Création). Même la liturgie utilise pour la plus grande gloire de Dieu le fruit de la terre et du travail de l'homme. La Création est ré-offerte par l'Homme à Dieu.

Pourquoi Dieu a-t-il confié la Création à l'Homme ? Raison n°2

Il pensait qu'en regardant la Création nous pouvons mieux le connaître. Un peu comme un auteur qui croirait qu'en lisant ses bouquins on va mieux le comprendre. Enfin oui, pourquoi pas à la limite.

C'est peut-être en regardant les dons de Dieu que nous pouvons apprendre à Le connaître: la Création nous présente bien un visage de Dieu. Les anciens présentaient d'ailleurs la Création comme le premier livre de la révélation, avant les Écritures.

De fait, les tout premiers récits de la Bible trouvent leur origine dans des récits transmis oralement, où Dieu se fait connaître par la Création: pour le peuple hébreu, le miracle de la Mer Rouge, puis l'expérience du désert où l'on découvre un Dieu qui prend soin de son peuple, est révélateur. Un arc-en-ciel, un buisson incandescent, un bélier prisonnier d'un buisson...

Par ailleurs à cette époque, toute la Création est reçue comme un don de Dieu, concourant nécessairement au bien de l'Homme puisque cela vient de Dieu: la Mer Rouge, la Manne, l'eau, et même la Terre Promise. Vous inquiétez pas il y a une critique qui suit! 

Les prières des hébreux comptent beaucoup cantiques d'émerveillement face à cette Création. Cette tradition de louange n'a jamais disparu dans l'Eglise, comme nous le rappelle un St François d'Assise. 

Allez, vous y avez droit.

Pourquoi Dieu a-t-il confié la Création à l'Homme ? Raison n°1

Les neuf articles qui vont paraître sur mon blog tous les jours à partir d'aujourd'hui sont en fait des resucés d'une méditation que j'ai préparé cette année pour le Pèlerinage de Chrétienté (le pélé de Chartres 2014 quoi). Donc ça s'adresse à des cathos voire même un peu tradis - j'ai un peu remanié mais les références culturelles sont d'origine. La question à 10€ était: pourquoi Dieu a-t-il confié la Création à l'Homme? C'est vrai, quoi, quel débile. Quand on voit ce qu'on en fait.

Et pourtant la Genèse nous présente la Création comme le don que Dieu fait à l'Homme. Alors, en vitesse, trois raisons possibles à cela:

Premièrement, l'homme est supérieur au reste de la Création. L'homme est placé dans un jardin, où tout est pour lui, hormis le fruit de l'arbre défendu.

- C'est à l'homme que revient la tâche de nommer les animaux et les plantes. Or donner un nom, c'est affirmer une supériorité.

- Lui seul est créé à l'image et la ressemblance de Dieu : « Homme et femme Il les créa, à Son image il les créa ». Jean Paul II explique dans sa théologie du corps que c'est parce que l'Homme est créé homme et femme, donc en capacité d'aimer et de se recevoir de l'autre, qu'il est à l'image de Dieu. Rien d'autre que l'Homme, dans la Création, parmi le règne animal, végétal ou minéral, n'est en mesure de se donner par amour.

C'est pourquoi le respect dû à la Création commence d'abord par un immense respect envers soi-même et les autres êtres humains.

Comme le disait notre aumônier lors d'un pélé Even en Terre Sainte, il y a plus d'absolu dans une seule âme humaine que dans les plus beaux paysages! Et il disait cela devant le décor spectaculaire du désert du Neguev.

St Paul 21: le contexte tue-t-il le texte ?

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Et voilà, c'est la fin. Vous pouvez retrouver les 20 paragraphes sur la lettre aux Corinthiens ici : http://lacorbeilleapapier.hautetfort.com/st-paul-vous-parle-du-mariage.html#center

Un petit mot pour conclure:

Malgré le recul que donne la contextualisation de la lettre, les recommandations de Saint Paul ne sont-elles pas toujours valables? D'une part, certes, le Christ qui ne nous a jamais quitté n'est pas encore définitivement revenu comme on l'attendait aux premiers temps. Mais nous sommes toujours désireux d'aller vers Lui, et l'union au Christ est toujours la préoccupation majeure d'un chrétien (et au fait, "Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et Son règne n'aura pas de fin" je vous la fait en latin ? Oui? Non? Aller: Et iterus venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis! Et ben c'est toujours d'actualité... et on y croit même que c'est dans le Credo)

D'autre part, les exigences qui découlent de cette préoccupation rendent le mariage mixte délicat – même si pas plus impossible qu'à l'époque. Le risque de division est toujours présent, du fait aussi que la vie chrétienne est souvent incompatible avec les mœurs maintenant courants dans nos sociétés, ainsi qu'il y a 2000 ans. On peut se marier entre chrétiens ; mais la diminution de la pratique religieuse tend à faire des chrétiens une minorité, également comme à l'époque. D'autre part, ce que je dis là vaut pour la France et les sociétés occidentales anciennement christianisées. La situation des pays où le christianisme a toujours été minoritaire est aussi proche de Corinthe ou de Rome au premier siècle ; la persécution, donc la klipsis avec son cortège de dénonciations et de trahisons n'a pas disparu de ce monde.

Saint Paul ne donne pas seulement une suite de règle à observer : par son étude du cas par cas, il permet d'expliquer la ligne directrice de son propos, à partir de laquelle nous pouvons réfléchir à notre tour au comportement à avoir dans des situations qu'il n'avait pas prévues à l'époque. L'écriture dans un contexte donné ne retire donc rien à la justesse de son raisonnement. Cette ligne directrice est de fait relativement simple : nous ne pouvons pas adopter un comportement qui va à l'encontre de l'union au Christ. Saint Paul ne parle pas de « vocation », donc d'appel spécifique à un état de vie donné, dans sa lettre. Il suggère simplement de se laisser guider, acceptant ce qui nous est donné de vivre non comme un cadeau, mais comme la voie de sanctification que le Seigneur nous offre dans Son désir de nous unir à Lui.

Et pour finir en latin (ça nous changera du grec) je laisse conclure un grand monarque, le Roi Loth d'Orcanie : "Audi panem quid meliora! ça veut rien dire, mais je trouve que ça boucle bien"

Je vous salue bien.