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28/06/2009

Mobilisation contrastée autour de la Bioéthique

De la Préfecture du Nord, le 11 juin, à la clôture des Etats-Généraux.

Le 11 juin, le forum bioéthique organisé dans les locaux de la préfecture promettait un débat large et accessible. Mais la centaine de personnes présentes est essentiellement composée de personnels soignants, sans doute parce que les débats sont organisés par la faculté de médecine et le CHRU de Lille. Des deux tables rondes, la première, sur le thème des greffes, pose des questions intéressantes : comment éviter la marchandisation ? Que peut-on proposer pour inciter au don d’organe ? Le public, déjà sensibilisé et parfois directement concerné, fait vivre un débat riche. Le deuxième débat, qui veut interroger l’analyse génétique prédictive, nous laisse sur notre faim. 

En éludant la question du statut de l’embryon, le débat s’oriente sur les effets individuels des tests génétiques, insistant - à juste titre - sur l’importance du « droit du patient à refuser d’être informé ». Le préfet avait annoncé dans son mot d’accueil : "les possibilités de diagnostics inconcevables il y a quelques années nous obligent à nous interroger sur la pérennité des valeurs de notre société". Mais là où l'hebdomadaire Pèlerin ou l’ADV (Alliance pour les Droits de la Vie) s’inquiètent du danger eugénique, ici on dénonce les dérives des notions mal définies de risque ou de maladie de particulière gravité. L’interrogation sur la pérennité des valeurs de notre société en reste là.

Alors que l'ADV annonce avoir recueilli 25 000 signatures à son Appel Bioéthique (voir son site www.adv.org), dont 2 500 dans la région, et alors que le débat organisé par Pèlerin a rassemblé de 400 à 500 personnes, nous pouvons soupçonner que ces Etats généraux, qui s’achevaient le 23 juin par un colloque national à Paris, ont essentiellement mobilisé ceux qui se sentent directement concernés, ainsi que ceux qui ont déjà une opinion ferme sur les enjeux de la loi et sur les valeurs à défendre.

Publié dans Croix du Nord le 26 juin 2009

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27/06/2009

L’art contemporain et l’art populaire, à ne pas confondre...

Loin d'être unanimes, certains s'estiment déçus. 

"Je n’ai qu’une impression au sortir de cette exposition : what the point ?" Aux Beaux Arts, où est présenté l'une des expositions les plus médiatisées (Istanbul, traversée), les commentaires datés et signés laisés sur le Livre d'Or à l’accueil donnent d'entrée de jeu une idée de ce qu'auront retenu les visiteurs. Au fil des pages, les appréciations vont bon train : certaines ironiques, comme celle qui s'amuse de la dernière photo de l’exposition -une femme vêtue d’une Burka (!) aux couleurs du drapeau européen- d'autres peu élogieuses : "comme toutes (ou presque) les expositions de ce genre, c’est déroutant au possible". Les quelques lignes disant la satisfaction du public ne contre-balancent pas les qualificatifs  "dégouttant", "inutile", voire "ignoble". 

Pourtant, les visiteurs présents ne témoignent pas d’une horreur (ni d’une hilarité) devant les multiples oeuvres d’art, du scotch sur les murs aux "cheveux en balais" qui dépoussièrent le sol, en passant par une fresque murale qui est à elle seule une séance de psychanalyse. On ne dispose pas de chiffres pour l’exposition ; mais à la lecture de ce livre, en faisant la part des réclamations habituelles, l’affaire est entendue : Istanbul, Traversée, une exposition d’art contemporain réalisée par des artistes Turcs, a sans doute dû laisser indifférents ceux à qui elle n’a pas franchement déplu.

De même, les manifestations les plus visibles de Lille 3000 déclenchent d’importantes vagues de commentaires. Les bébés Anges et Démons du collectif d’artistes russes AES+F suscitent des avis contrastés : "J’aime beaucoup ! Après le côté colossal est peut être un peu écrasant, mais en petit pour mon salon ça me plairait bien", affirme Lise sur Doctissimo, tandis que Stitch, sur son blog référencé sur 20minutes.fr, résume sa pensée en quelques mots lapidaire, photo à l’appui : "cette année, crise cardiaque. On a eu droit à ça". Jim Phelps, en commentaire, ironise : "je me les tape tous les jours quand je vais bosser ; mais maintenant j’en ai plus peur..." 

Trop élitiste

Les manifestations les moins prisées de Lille 3000, celles qui déclenchent les commentaires les plus tranchés, semblent souvent faire appel à l’art contemporain dans sa réflexion la plus philosophique. Les commentaires en témoignent : "déroutant", "spécial"... un visiteur de l’exposition Istanbul, traversée développe plus longuement : "À croire que cet art contemporain non figuratif est réservé à une élite. Où est le respect des gens modestes ?"

Taxé d’élitisme, l’art contemporain ? Pourtant, c’était loin d’être dans les intentions de Lille 3000, qui se veut d’abord une fête populaire, associant les lillois et leurs voisins au succès du festival. De fait, les concerts et spectacles de formes plus traditionnelle, cirque, musique, spectacles de danse... ont peu suscités de récrimination de la part du public. Taxée de "fête éphémère en carton-pâte" en 2004 par l’opposition, qui avait refusé à l’époque de voter les subventions, Lille 3000 semblait faire consensus, cette année. Au niveau des organisateurs et de ceux qui tiennent les cordons de la bourse, en tout cas ; l’appréciation du public lillois est en revanche plus contrastée. Apparemment, art populaire ne rime pas avec art contemporain, ainsi que l’indique cet étudiant lillois qui fustige non sans humour l’art... "content pour rien !"

Publié dans Croix du Nord le 26 juin 2009


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26/06/2009

La Fondation Abbé Pierre s'installe dans la région

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L’Antenne travaille avec les associations oeuvrant directement sur le terrain

Les locaux sentent encore la peinture. Pourtant, cela fait plus de trois mois que la Fondation a posé son sac dans une région déjà bien investie par les bénévoles. 

La Fondation Abbé Pierre est parfois assimilée à Emmaüs. Il ne s’agit pour que d’une des nombreuses composantes du mouvement. . "L’objectif n’est pas de proposer des services individuels", indique Stéphanie Lamarque, salariée de la Fondation à Lille. Une des premières missions de la Fondation Abbé Pierre est d’intervenir sur le système de logement, en interpellant les pouvoirs politiques. "Parce que le logement est toujours prioritaire dans les discours, mais dans les faits, le budget qui lui est alloué diminue d’année en année", explique Stéphanie Lamarque. L’autre objectif de l’antenne est d’assurer un relais territorial à la logistique ; car comme le précise Stéphanie Lamarque, "il est plus facile pour quelqu’un basé à Lille de se rendre à Armentière que pour un parisien". L’antenne a un fonctionnement régional : d’où sa position à Caulier, à proximité des gares. Cette antenne est en fait une tête de réseau, dont l’objectif est d’"étudier des initiatives, et si elles correspondent aux critères de la Fondation, apporter un soutien logistique et financier". Un autre avantages de cette présence physique se joue en terme de visibilité. Elisa, jeune bénévole, est là pour en témoigner : "Je voulais m’engager sur la thématique du logement, et deux ou trois jours après mon appel, nous pouvions déjà nous rencontrer ici, au milieu des pots de peinture !"

Valencienne accueillait déjà une boutique solidarité. Mais cette déconcentration logistique répond à un choix actuel de la Fondation. "Avant, il y avait déjà des agences, à Marseilles, Metz ou Saint Denis, pour des raisons d’ordre historique. Là, on est dans un choix de développement, dans un soucis d’efficacité", explique Stéphanie Lamarque. Celle-ci fait en sorte de rendre efficace l’antenne, qui compte déjà à son actif l’organisation entre autre de formation au Droit au logement opposable à destination des associations sur le terrain, avec qui l’Agence doit travailler ; sans compter un travail d’étude du terrain et du secteur associatif indispensable. Elle attend l’arrivée d’une secrétaire qui devrait la décharger des tâches administratives. "Pour l’instant, je suis débordée. Je n’ai même pas le temps de lire la presse, ce qui est plutôt embêtant !" Rendant honneur à la réputation d’hospitalité nordiste, les voisins ont chaleureusement accueilli l’arrivée de la Fondation, honorés de sa présence. Bonne nouvelle donc : la Fondation Abbé Pierre a trouvé à se loger dans le Nord ! 

Publié dans Croix du Nord le 26 juin 2009

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15/06/2009

L'année Blériot à son apogée !

p3_anneebleriot.jpgAu matin du 25 juillet 1909, Louis Blériot, ingénieur passionné d'aéronautique, s'élance de Sangatte pour attérir à Douvres. Pour tous, Louis Blériot, c'est Calais. Mais avant Calais, il y a eut Cambrai, la ville des premiers jours...

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les Cambrésiens sont fiers de leur concitoyen. La fête qui célèbre le centenaire de la traversée de la Manche ne fait d'ailleurs que commencer, puisqu'elle devrait atteindre son apogée durant les jours clés de juillet. Le visiteur peut déjà s'étonner devant la présence d'un avion sur la Grand-Place. L'oiseau a fait sansation en remontant l'avenue de la Victoire, entraîné par son hélice. Sur cette même Grand-Place, on peut admirer des dessins d'enfants sur Louis Blériot dans un triptyque ingénu. Parce qu'il est "important que les enfants sachent ce que c'était un avion, à l'origine", assure Philippe Macé, Président de l'association Louis Blériot et fou d'aéronautique. Comme le disait Henri Farman, "concevoir une machine volante n'est rien, la construire est peu, l'expérimenter est tout". Les élèves du lycée professionnel Louis Blériot en ont fait l'expérience, en fabriquant un ULM nommé le Bipouchel II, lequel, dit-on, "a déjà pour l'heure effectué quelques bonds".

C'est hauts faits de l'année Blériot augurent bien els exploits à venir. Trois rendez-vous sont donnés : le premier, un grand meeting aérien gratuit, sera le véritable point fort de cette année Blériot. Le deuxième permettra de retracer toute l'épopée, pour en comprendre les enjeux et les conséquences, par une exposition exceptionnelle à l'Hôtel de Ville, du 20 juin au 26 juillet. Le petit-fils de Louis Blériot et dernier tenant du nom a ouvert sa collection privée pour en dévoiler les trésors. Entrée libre et visite guidée gratuite à 15 h tous les jours. Enfin, troisième rendez-vous : la semaine du film aéronautique propose des séances de 70 places à des prix défiant toute concurrence (entre 2 et 5 euros) s'achève le 13 juin. Courez-y vite !

> Programme au 03 27 78 36 15 ou sur www.tourisme-cambresis.fr

Publié dans la Croix du Nord, le 12 juin 2009

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05/06/2009

Etats généraux de la Bioéthique : pourquoi faut-il faire valoir aujourd'hui la raison humaine ?

Des embryons congelés, la création d'êtres hybrides autorisée en Angleterre, le clonage annoncé, les mères porteuses, ou encore l'entrée dans l'ère de l'enfant parfait, zéro défaut, dessinant les contours d'une société eugénique, à l'insu des souhaits individuels. L'Homme semble dépassé par la science. Les médecins avouent leur malaise, comme en témoigne le professeur Damien Subtil, gynécologue à l'hôpital Jeanne-de-Flandre : "Le métier devient de plus en plus difficile, parce que tout ce qui est possible devient un droit. Nous, les médecins, nous avons vraiment besoin de l'avis de la société, car les avancées de la science nous font peur".

Et en effet, chaque nouvelle découverte entraîne une avalanche de conséquences, qui loin d'être de pures applications médicales, sont de véritables transformations sociétales. Il est déjà loin, le temps de la découverte du gêne de la trisomie, alors que Jérôme Lejeune entrevoyait avec horreur le potentiel eugénique de sa découverte, un peu à la manière dont Einstein regretta la sauvagerie mortelle engendrée par ses recherches effectuées dans la paix du laboratoire. Nous arrivons à un stade, où ce ne sont plus seulement les embryons malades qui sont supprimés, mais aussi les embryons potentiellement malade. Un simple diagnostic permet de découvrir les gênes de prédisposition – c'est à dire que rien n'est certain – au cancer, à la sclérose en plaque, et pourquoi pas demain, à l'autisme, l'obésité, la dépression ou Alzeihmer. Dieu merci, il n'existe pas de gêne de prédisposition à l'accident de voiture ou au chômage. Mais même ainsi, comme le soulignait le cancérologue et président de l'Association pour les Droits de la Vie Xavier Mirabel, "peut-être qu'aucun d'entre nous ne passerait demain à travers le filtre". Le meilleur des mondes serait-il encore un récit de science fiction, à l'heure ou les élucubrations d'X-Files semblent devoir se réaliser sous nos yeux ? Il arrive un moment où individuel et universel se rejoignent, comme le faisait remarquer Anne Ponce dans le Pèlerin du 23 avril dernier, à l'occasion d'un dossier bioéthique : "aucun de nous, dans ses choix, ne peut se sentir quitte de l'universel".

La vie en question

De manière réciproque, on pourrait ajouter que la loi, qui est universelle, s'applique à chacun sur un plan individuel. Voilà pourquoi la loi française s'intéresse à la bioéthique, voilà pourquoi la société dans son ensemble est concernée et appelée à s'exprimer. Parents d'enfants handicapés, couples vivant l'épreuve de la stérilité, personnes âgées, personnels soignants, ainsi que juristes (eh oui, le droit de la famille ou de la succession se trouve aussi chamboulé), hommes politiques mis en demeure d'apporter des réponses, croyants et non-croyants, tous nous sommes concernés, potentiellement ou directement, par un de ces enjeux touchant à la vie humaine et dont on regroupe les problématique sous le vocable de bioéthique. 

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Bioéthique : le terme est de naissance récente. Le dictionnaire (Petit Larousse illustré, 1987) est laconique : "Science de la morale médicale". Un peu de grec ancien nous apprend que le terme bio se rapporte à la vie et le terme d'éthique se rapporte à la morale en temps que loi des moeurs. Un tour su Wikipedia nous enseigne que la définition n'est pas si simple et prête à des débats passionnés. La paternité du terme reviendrait à Rensselaer van Potter, qui l'a utilisé dans un livre, Bioethics, Bridge to the Future, publié en 1971 : 25 ans après la découverte morbide des camps d'extermination, où des médecins nazis menaient des expériences sur des personnes humaines. 25 ans aussi après l'explosion d'Hiroshima, et durant ces 25 années, la science découvre comment empêcher la procréation, ramener des blessés des frontières de la mort... Avec ces progrès, de nouvelles questions se posent. Rensselaer van Potter définit son néologisme comme "la compréhension des relations établies par notre cerveau pensant entre le savoir biologique, d’une part, et la conscience sociale et philosophique, d’autre part". La bioéthique se trouve donc au croisement de plusieurs disciplines, science et philosophie, médecine et morale, et de plus en plus le droit ou la politique. Il n'est donc pas étonnant que la société entière se mobilise, à l'occasion des Etats Généraux de la Bioéthique institués par le gouvernement en prévision de la révision de la loi bioéthique, et dont la phase de débat public prendra fin dans un peu moins d'un mois. La bioéthique est-elle alors la réponse de la philosophie à la science ? "La véritable question est le commencement de la vie", expliquait le Père Dominique Foyer à la Faculté Libre de Lille récemment, lors d'un débat orchestré par le Pèlerin. Définir la vie, un enjeu de société que l'on peut décliner en trois questions concomitantes : où commence la vie ? L'embryon, la personne souffrant de handicap ou dans le coma sans espoir de guérison sont-ils – encore, déjà – des personnes humaines à part entière ? Et si oui, alors existe t-il des circonstances qui autorisent à toucher à ces vies humaines ?

Publié dans le dossier de la Croix du Nord, le 5 juin 2009

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