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11/11/2009

L'entretien : "Porte ouverte aux Pèlerins"

12_juillet_soeur_dominique.JPGSœur Dominique est chargée du personnel et commissaire au Vatican pour les sœurs Saint Joseph de Cluny.

  • Quelle est la mission de votre communauté ?

  • Il s'agit de favoriser l'éducation : enfants, handicapés, adultes... Nous avions autrefois une école ici à Rome, mais nous avons du la vendre pour pouvoir garder une place ici. Du coup, maintenant cette maison est une porte ouverte aux pèlerins, même si nous ne sommes pas dupe ! Les gens qui viennent à Rome ont des motivations diverses. C'est aussi l'occasion de les aider à aller au-delà de ce qu'ils pensaient recevoir... Notre apostolat se poursuit aussi auprès des malades dans certains pays...

  • Où êtes-vous présentes ?

  • Dans 55 pays ! Je suis déjà allée Afrique de l'Ouest et du Centre, au Sénégal et au Cameroun, je connais un peu les deux Congo, mais nous sommes aussi en Inde, et beaucoup dans les îles. Notre communauté a suivi la marine, au moment de l'expansion du XIXe siècle. Notre fondatrice, Anne Marie Javouhey, était une grande voyageuse !

  • Et vous même, ma sœur, vous considérez vous comme une grande voyageuse ?

  • Je ne sais pas... C'est vrai que depuis 88, j'ai eu l'occasion de voyager. Mais notre objectif n'est pas de voyager, c'est la mission qui compte. L'avantage, c'est que nous sommes toujours ouvertes à une dimension universelle, nous prenons des distances avec l'hexagone qui nous enferme, où l'on se croit le centre du monde. J'ai beaucoup de chance !

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09/11/2009

Voyage Un pèlerinage vers Jérusalem en 305 break... (2)

6_7_9_passagecolcénis.JPGDe Paris à Turin, une première frontière dans les montagnes...

Nous avons fait l'expérience d'un départ comme sur des roulettes, à peu de choses près. Il est 20 h 45, dimanche 5 juillet. La lune est ronde, nous chassons un orage qui fuit vers Dijon sur l'A6. Nous sommes en route pour Jérusalem. Dans nos bagages, un chapelet, une Bible. Un ordinateur, une caméra. Première étape, que nous atteignons le mardi 7 juillet : Turin. Ou Torino, comme on dit ici.
En voyant les tuiles rondes et brunes, ce sont d'abord les images du Hussard sur le toit qui m'assaillent. Et Turin, tout nous le rappelle, chaque monument, chaque nom de rue, c'est d'abord une ville historique, une ville étape dans la construction de l'Italie. Le siège de Cavour, qui pensa l'unification depuis cette première capitale. La maison mère des Salésiens, fondée par Don Bosco fin XIXe, exactement dans la même période. Les deux d'ailleurs se sont rencontrés à plusieurs reprises, et entretenaient des relations de sympathies entachées par la mentalité anticléricale de l'époque, ainsi que l'exigeait une unification qui signifiait la fin des États Pontificaux.
Chez les salésiens, à l'église Sainte Marie Auxiliaire, on dit des messes toutes les heures. Impossible donc de visiter entre deux offices pour éviter déranger les quelques laïcs et religieux qui assistent à la célébration ! Pourtant, le coup d'œil vaut le détour... L'église inaugurée par le saint de Turin est plutôt somptueuse. Le reste se visite tout aussi bien : Photographies d'époque sur lesquelles on reconnaît le prêtre entouré, voire assailli, des enfants abandonnés de Turin pour lesquels il donna sa vie ; visite de la chambre où est mort « Dom Giovanni Bosco », comme on doit dire ; édifices carrés et cours pavés. Et puis, au détour d'une chapelle de l'église Sainte Marie Auxiliaire, une photo – en négatif, bien sûr, sans quoi il y aurait peu à voir – de ce que l'on appelle à tort le « Saint Suaire ».
Ce fameux suaire est en fait un linceul. Nous sommes, aussi, dans sa ville. Le Saint Suaire repose dans une chapelle de la Cathédrale San Giovanni Battista. En italien, on l'appelle le « Sindoin ». Au moment où nous pénétrons dans la « cattedrale di Torino », une soixantaine d'adolescents en t-shirt jaune écoutent (plus ou moins) attentivement un prêtre. L'italien n'est pas si difficile à comprendre, et nous saisissons qu'il leur parle du Linceul, de ce que l'on en sait, de ce que l'on ignore encore.
Turin, c'est aussi, c'est enfin, notre premier pas hors de France. Passée l'excitation de franchir le col du Cénis à 2100 m d'altitude, entourés de névés, d'être accueilli par des douaniers italiens qui vérifient nos papiers, pour la forme, c'est le choc des langues... Nous bafouillons trois mots d'anglais, qui ne sont pas même pas toujours compris. Un choc des langues qui augure le futur choc des civilisations.
Car ici, même s'il faut du caractère pour faire respecter sa priorité routière, nous nous sentons encore bien en Europe... Turin n'est pas bien loin de la frontière, même si elle est haute, et même Rome, l'étape que nous comptons rejoindre demain, est à quelques 1000 km au sud...

Le bon plan
Contre emploi
Les appuis-têtes faits-mains : astuce suprême quand, d'une part, on voyage dans une 305 dépourvue d'appui tête à l'arrière, et quand, d'autre part, les occupants de la voitures sont destinés à y passer un certain nombre de nuits... Ces reposes-têtes sont fabriqués à partir d'un vieux matelas mousse, héritage d'enfance. Enveloppés d'une toile bleue, ils ont la grande faculté de pouvoir se tordre dans tous les sens, s'accrocher grâce à des bandes velcro au dossier de bois ajouté avant le départ ou... servir d'oreiller ! C'est d'ailleurs l'emploi que nous leur avons trouvé dès notre première nuit dans la voiture – et notre première nuit dans la voiture, en redescendant le col du Cénis le 6 juillet au soir.

La galère de la semaine
Attente

La messe de départ à Montmartre, c'est assez classe, mais ça nous a couté trois quarts d'heure. Oui, parce que figurez-vous que nous avons garé la voiture avant la messe, en bas de la Butte, dans l'idée réaliste que nous ne pourrions la garer en haut. Mais après la messe, il a bien fallu la monter pour les inévitables photos ! Et il faut savoir que pour arriver devant le Sacré-Cœur, il n'y a pas le choix de la rue... Et donc, pour les parents et amis venus saluer notre départ, les tours et détours opérés leur ont valu une belle attente ! Première arrivée à 1 h 45 à Mâcon où nous avons fait notre première étape... 

01france_trajet.JPGAu compteur de la 305 Break
900 kilomètres, entre Paris et Turin. Ce qui ne fait pas la moitié du trajet jusqu'à Rome ! A l'heure où nous écrivons, cela ne fait pas encore 47 heures que nous sommes partis. Presque la moitié du trajet entre Paris et Jérusalem se déroule en France et en Italie !

 

Articles publiés dans Croix du Nord du 10 au 16 juillet 2009

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